La semaine avant l’arrivée d’Athéna et Jim c’était la canicule.
Nous sortons d’une semaine de canicule. Le temps doit se dégrader à partir de mercredi avec des orages locaux. Samedi il doit faire beau mais un orage est prévu à 21 h 30, mais ça dépend des sites météo, ça peut être à 22 h 30, ou dans la nuit…
Orages locaux ! Et orage locaux chez nous ça veut tout dire et rien dire. Il peut y avoir un orage avec pluie diluvienne à Petite Colline et rien à la Sauvageonne; On peut voir de gros nuages passer au dessus de nous et éclater de l’autre côté de la vallée. C’est souvent très court, très soudain on se retrouve mouillés jusqu’aux os, puis une heure après il fait beau. Mais cela peut être aussi avec un vent à décorner les bœufs. Les coups de vent sont assez surprenants d’ailleurs.
Parfois il fait un temps magnifique, vous bronzez tranquillement, pas un nuage et tout à coup sans prévenir un violent coup de vent emporte le parasol par dessus le toit de la grange !
Vous comprenez pourquoi je ne veux plus de barnums, d’ailleurs on ne compte pas le nombre de parasols qui se sont cassés, même bien fixés, ils se retournent et c’est fichu.
Nous avons même ce que nous appelons des ” mini tornades ” où les arbres se tordent comme serrés dans une main géante. Petits nous adorions ça, nous nous asseyons sur la rembarde de pierre sous le auvent à l’abri pour assister au spectacle.

Bref avant le mariage, la météo est devenu l’angoisse et les sites de météo sont consultés tous les jours. Après ” sinon les tables on les met où ” c’est ” et si il pleut on fait quoi ? “.
Mais je continue à dire que l’on va crever de chaud le 15 août. Et j’ai raison !

Athéna continue la déco petit à petit, elle accroche deux voilages d’ombrages triangles à l’endroit de l’apéritif. Le mardi j’ai un coup de fil de la dame qui s’occupe des toilettes mobiles, je lui tire mon chapeau en passant car elle s’occupe de tout toute seule, téléphone, devis et c’est elle qui vient avec le camion. Elle me dit qu’elle a des problèmes de planning et demande si elle peut venir mardi plutôt que vendredi. Je suis d’accord au contraire, nous aurons tellement de choses à faire le week-end et puis on ne va pas se plaindre d’avoir les wc plus longtemps. Quand elle arrive je sors de la douche, elle me dit qu’elle est dans le chemin, je cours en peignoir, j’appelle Athéna en passant. Je descends et je dis à la dame, je vous montre l’endroit à pied. C’est un des rares endroits plats, à côté de la grange la plus basse, entre le mur et un muret et un grand arbre qui cache le tout, l’endroit idéal pour des toilettes. La dame monte le camion, elle a du mal à faire demi tour en haut, Jim la guide. Puis elle installe la cabine tandis que nous papotons. Elle nous explique comment ça marche, Athéna et moi sommes toutes ouies. Elle ajoute un déodorant, avec le soleil il embaume de très loin. Jim se moque de nous ” on dirait que vous découvrez les toilettes chantiers ! “. Lui au contraire a plutôt de mauvais souvenirs de ces toilettes installées plusieurs mois pour une vingtaine d’ouvriers du bâtiment. Mais là cela n’a rien à voir. il y a un tapis par terre, l’eau du lave main est chaude, à cause de la chaleur, il y a une lumière solaire pour la nuit. Et le top du top, j’ai testé : on peut ouvrir la porte et admirer le paysage assise sur le trône ! Personne ne passe à cet endroit à pied. Vous allez sûrement me dire c’est un détail les toilettes, mais moi je suis contente avec très peu ! Et puis plus tard mes nièces seront ravies aussi de cette nouveauté. 

Mercredi soir Athéna et Jim vont dîner avec la famille de Jim. Ils me laissent Rocky, je suis seule avec Martine. C’est le moment où la météo a dit que la canicule c’est fini mais il n’a pas plu de la journée. Et voilà que la tempête se déchaîne, une de celle qu’on ne voit qu’une fois pendant l’été. Il pleut à torrents, le vent souffle. Les voiles d’ombrage menacent de s’arracher. La table de ping pong pliée pourtant lourde s’écroule. Tout s’envole. Martine se réfugie dans sa chambre, je ramasse tout ce qui traîne. Puis cela se calme, je vais lire dans ma chambre, pour une fois je ferme à clé car la porte ne tient pas fermée. La porte de la maison, une ancienne porte énorme ne veut pas tenir fermée non plus. Au bout d’un moment je vais faire un tour dehors et je constate affolée que la porte de la grange s’est aussi ouverte. Mon Dieu Rocky ! Je suis complètement paniquée ! Rocky est déjà allé sur la route, la voisine l’a ramené, depuis Athéna l’attache, je ne sais pas depuis combien de temps il est parti, et pas sûr qu’il ne me réponde ni ne m’obéisse. Je téléphone à Athéna qui n’a pas envie d’être dérangée et qui me dit que je n’ai qu’à l’appeler, elle a bien fermé la porte d’en bas, mais ne savait pas que celle d’en haut pouvait s’ouvrir avec le vent, et elle me dit que son chien a peur de l’orage, dommage que je ne l’ai pas su avant ! 
Pendant que je suis au téléphone, Martine continue à appeler Rocky. Et le voilà qui revient. Je dis ” c’est bon “ et je raccroche. Nous emmenons le toutou dans la maison. Il reste avec nous pendant que nous mangeons. Puis je regarde un film, de temps en temps Rocky va voir Martine qui lit au lit. Il a besoin de compagnie ce petit. Quand il fait nuit je l’emmène dans sa grange et je ferme la porte à clé. 
Plus tard je rappelerai à Athéna les peurs que nous avons eu avec son chien et le précédent, je lui fais remarquer que je m’inquiète toujours plus qu’elle, et que maintenant il faut l’attacher tout le temps. Je lui dis aussi : je n’ai pas envie que ton chien se fasse écraser à deux jours de ton mariage ! 
Encore une fois en cas de grosse tempête, je suis seule avec ma maman ! Mais je suis plutôt contente et je me dis :  il vaut mieux ce soir que le soir du mariage ! Et puisque nous avons eu la tempête, il n’y en aura pas d’autre ! 

Le jeudi Benjamin et ses enfants nous rejoignent nous retrouvons Jérémy à la salle des fêtes. Jim a sa remorque, Jérémy son camion et moi bien sûr ma vieille break qui a bien servi. Un pincement au cœur en voyant la taile de la salle, dommage !
Pendant que les hommes chargent les tables et les chaises, avec Artémis je prends la vaisselle. Nous comptons les assiettes que nous mettons dans une grand boîte plastique à roulettes, pour les couverts j’ai prévu des paniers souples. 


Retour à la Sauvageonne. L’après midi les parents de Jim et tonton Alain nous rejoignent, l’équipe des alsaciens. 
Les tables sont installées. Notre grande table familiale sera la table des mariés. Comme pour l’estrade, il faut un sacré paquet de cales pour qu’elle soient droites. Athéna regarde son plan de table, les tables qui devaient être espacées seront collées, mais elle arrive tout de même à faire ce qu’elle voulait. 

Les hommes commencent à monter des barnums dans le champ. Dans mon idée ils seront prêts à servir en cas de pluie, il y a bien assez d’hommes pour les porter. Mais Jim et Benjamin ne sont pas d’accord, ils disent qu’il faut les fixer au sol, que le pluie pourra être diluvienne, qu’ils  n’auront pas le temps, qu’il vaut mieux les placer maintenant. Les discussions commencent à être âpres entre eux et moi. Benjamin se retient un peu il se contente de dire non, Jim m’envoie paître. Ils mettent un grand barnum pour essayer, Athéna trouve ça nuL Et je suis d’accord, cela cache la lumière, gâche le décor. Athéna et Jim s’éloignent pour discuter, Athéna tient à sa déco, et les barnums vont gâcher le décor. 


On en parle plus trop les hommes disent qu’on verra selon la météo, on laisse le barnum en place. Athéna continue sa déco, elle peint le cercueil et une colonne. 
Les hommes fabriquent un parking avec des rubalises, j’avoue que je suis bluffée, ils ont prévu une seule entrée et sortie, en contrebas d’une des granges, et finalement toutes les voitures seront garées sans déborder sur le chemin ou chez les voisins. 
À ce propos Servane m’a fait rire quand elle m’a demandé plus tard : on se gare où ? Je lui réponds : il y aura un voiturier. Elle me dit : ça veut dire que je donne mes clés et il gare ma voiture ? J’éclate de rire… Euh non quand même pas, ce n’est pas un palace ! 
Le jeudi soir le DJ envoie un mél à Athéna pour lui dire que la météo n’est pas bonne qu’est-ce qu’elle a prévu. Je m’étonne qu’il en parle seulement maintenant. Athéna lui répond que l’on aura des bâches et des tonnelles et qu’au pire il pourra s’installer dans la grange juste derrière lui. Car hélas dans le contrat si il pleut, le DJ remballe et s’en va ! 

Après installation des tables, je dis que M. Duboncochon n’a pas de tables, Artémis dit qu’il y a une table à la piscine, je réponds qu’une table en résine pour poser des plats chauds, mouais. Jérémy me propose de retourner à la salle des fêtes avec ma voiture. Nous y allons donc ensemble. Jérémy conduit, j’adore conduire mais je suis épuisée, ça me fait du bien de me faire conduire. Nous papotons et Jérémy arrive à me convaincre pour les barnums installés d’avance : je n’ai pas envie qu’Athéna parte en pleurant dans sa chambre parce que c’est raté. 
Les tables sont très longues, Jérémy plie le siège avant, et me dit de m’allonger à  l’arriière avec les tables, il rit. Ce n’est pas la première fois qu’il me fait ça, une fois c’était pour emmener du lino, il adore mettre sa belle-mère dans le coffre ! Nous arrivons dans la cour de ferme de Tonton Cricri et de son jeune aide qui rigolent bien en me voyant descendre. Je dis bonjour et je pars avec ma voiture, Jérémy prend le camion frigo. 


À la Sauvageonne Jim décharge les tables à la piscine, puis Jérémy arrive avec le camion frigo, il fait demi tour et le gare dans la pente, il est bloqué avec des grosses pierres. Plus tard, trop tard Jim et Jérémy penseront qu’il fallait mettre des chandelles pour les vidanges. Car le fait que tout ce qu’on a chargé descendait vers le fond n’était pas idéal. Jim commence à charger tout ce qui est dans la deuxième cave, bouteilles d’eau, de vin, le fût de bière. Le crémant d’Alsace… Le Cahors est dans la cave. Crémant d’Alsace et Cahors cela représente bien les deux mariés ! 
Athéna et moi allons à Petite Colline Athéna va payer le bouquet et voir les fleurs de près, c’est moi qui doit aller le chercher le samedi matin. Nous commandons aussi le gâteau pour le lendemain chez M. Philippe. 

Le vendredi matin Athéna me demande si elle a des cernes. Elle n’a pas dormi beaucoup, moi non plus. Je prépare des petits mots pour mettre dans les boîtes aux lettres “excusez nous mariage etc…” à noter qu’Athéna me laisse tout écrire moi même, ben voyons. Je fais le tour en voiture. Les maisons sont loin mais le bruit porte quand même. Athéna prépare des enveloppes avec des chèques pour tous les intervenants. Lucs DJ (qui n’a jamais envoyé son RIB), le pâtissier, la MC etc. Elle me dit que les enveloppes sont dans ma chambre devant le miroir. Au cas où on sait que maman retient tout ! 

Benjamin apporte son side car qu’il met à l’abri sous un mini barnum. L’après-midi les amis d’Athéna et Jim Caroline et Pierryves arrivent. La famille de Benjamin s’est également installée à l’hôtel Marguelonne. 

Athéna et ses amis continuent à préparer mais pas trop car la déco doit rester une surprise et il y a encore beaucoup de gens qui doivent arriver, ou passer dire bonjour avant le mariage.  On accroche quelques ballons, Artémis et Athéna mettent du tulle autour des chaises de la cérémonie. 
Les hommes placent les barnums, il y a une dizaine dont deux grands. Ils ont acheté du scotch solides et étanches pour les relier entre eux et éviter que la pluie ne tombe entre deux. Il y en a un au dessus des DJ. J’ai mis une petite table et des chaises sur la terrasse pour qu’ils mangent. Benjamin attache les poteaux entre eux avec du serflex et Jim me demandent où sont les pieds, des pieds en plastique que l’on remplit d’eau, souvenir de mes anciennes tonnelles que je ne veux plus voir. Le trempoline est monté dans le grand champ, je n’ai même pas vu qui l’a fait. Ah oui je vois où j’étais ! 

Le vendredi à 15 h j’avais rendez-vous avec le beau-frère de Jérémy propriétaire d’un gîte à Petite Colline, gîte que j’ai réservé pour les mariés, leurs amis et moi bien. C’est très grand mais je me disais qu’au pire on dépannerait quelqu’un. Je laisse mes affaires, je prends le code et je repars à la Sauvageonne. 

Le vendredi soir c’est l’arrivée échelonnée de la tribu Nathanaëlle. Nous avons prévu un dîner sur le pouce avec assiettes et verres en plastique, ce n’est pas le moment de remplir le lave vaisselle. 
Nous mangeons sur les tables du mariage. L’ambiance est sympa. Timothee, Chris, Luigi et Marine s’amusent sur le trempoline bien qu’ils aient dépassé l’âge et le poids autorisé. 
Tout le monde se couche tôt. Côté adultes il n’y a que Martine, Servane et Pierre qui dorment à la Sauvageonne. Côté jeunes Artémis et Jérémy dans ma chambre, dans la ” grange jeunes ” Jolinette et Roméo, Marine, Manuréva, Manivelle. Coralie doit arriver le samedi.

J’emmène au gîte les mariés, leur amis dans ma voiture. Je suis épuisée mais je dors mal, je ne suis pas chez moi et j’ai encore trop de choses à penser. 

J’oubliais : bien entendu nous avons eu très très chaud toute la journée ! 

Petites choses en vrac : 

Les couchages ont été le sujet de beaucoup de discussions, et cela depuis des mois ! Au début on se disait qu’il y aurait beaucoup de trop de monde à la Sauvageonne. Lorsque la salle des fêtes était prévus, les mariés leurs amis et Martine avaient un gîte juste à côté de la salle des fêtes. Solution annulée bien entendu. Ensuite je devais emmener Martine dans le gîte de Petite colline et elle comptait laisser sa chambre à Cédric et Marianne. 
Camomille avait réservé depuis longtemps l’hôtel pour ses trois fils. Pour ma part je laissais ma chambre à Artémis et Jim. 
Au dernier moment Athéna m’a demandé si je pouvais héberger Benjamin qui avait donné toutes ses chambres d’hôtel. J’ai proposé qu’il dorme plutôt à la Sauvageonne. Quand Jean-Louis a appris que le DJ serait devant la grange, ils ont réservé une chambre d’hôtes à Saint Léon. Il ne restait que mon frère et sa femme à la Sauvageonne. Sauf que Cédric n’a rien compris et a réservé une place au camping pour sa tente. 
Au final je me disais qu’il n’y aurait personne à la Sauvageonne ! J’ai dit à Martine de garder sa chambre, ce qui est plus simple pour une persone âgée. J’ai dit à Athéna et Jim de rester aussi à la Sauvageonne, inutile d’aller au gîte le soir du mariage, je m’occuperai de leurs amis. Je raconterai tout ça. 

ps : je vais essayer de faire un croquis des emplacements, comme je ne suis pas très douée, cela risque d’être long, donc ce sera pour un billet à part !