Retour d’une semaine de vacances pas particulièrement chaude.
Cela me fait toujours un peu bizarre d’être en vacances chez mes grandes filles. Peut-être qu’il va falloir qu’un jour je cesse de penser à mes filles comme à des jeunes filles, mais que j’y pense comme à des jeunes femmes…
Sauf que dans ce cas je ne serai plus une jeune femme moi-même, alors je serai quoi ? Une dadame ? Beurk !
Mes petits et mes grands sont tous en couple depuis 7 ans. Si Artémis et Jérémy ont vécu au début à temps partiel chez moi et à temps partiel chez les parents de Jérémy, on peut dire que les deux couples ont vécu ensemble dès le début de leur relation.
Premier passage chez les petits. Artémis va de contrat en contrat en attendant qu’on l’appelle car elle a réussi un concours, est en ce moment à l’essai pour un mois chez PHIGI. Normal quand on habite à côté du château fluo. D’ailleurs son chef est le frère du grand patron. Elle travaille sur le site Ouèbe.
Mes filles ont toujours été moins geekette que moi, Artémis a tout de même plus d’aisance qu’Athéna.
La technologie les a rattrapées, avec ce poste pour Artémis recrutée pour son talent d’écriture : mettre en valeur des produits en écrivant des descriptions dythirambiques. Athéna est en formation de Communauty Truc, vous voyez ce que je veux dire. Elle avait déjà créé un site et était pigiste pour un magazine en ligne. Pour la technologie elle se débrouille bien, même si elle a du plusieurs fois m’appeler pour que je lui explique les joies d’un logiciel FTP.
En échange mes filles m’ont appris à me servir des calques de Phototruc. Je ne suis pas du tout artiste et pas très douée pour modifier les photos.
Revenons à nos moutons. Mes petits sont vraiment des petits. Ils doivent rentrer dans la catégories des grands ados ou jeunes adultes de 15 à 35 ans. ” Je ne sais pas si Jérémy va ” s’adultiser ” un jour “ me dit Artémis. Car bien sûr, même si c’est cliché, c’est elle la plus organisée, elle qui remplit le frigo, fait la cuisine et range.
Week-end chargé. Match de foot, où je retrouve avec Artémis toutes les copines et cousines des footballeurs de l’équipe de Jérémy. Le soir repas de foot au restaurant, et le lendemain concours de pétanque. Comme dans la pub, ils sont tous cousins, Jérémy connaît tout le monde, jeunes, vieux, moyens. J’ai toujours été contente pour Artémis qui a trouvé une famille, une bande de potes, des copines. Quitter l’Ile de France n’a pas voulu dire s’isoler.
Pendant le concours de pétanque, un des rares jours où il faisait chaud, je me disais que les gens doivent être moins seuls à la campagne. Tout le monde se connaît ce qui peut avoir des inconvénients. Mais cette convivialité doit avoir bien des avantages. Les gens âgés qui vivent seuls savent qu’ils vont retrouver du monde le dimanche après-midi, même si ils ne jouent pas. Au café du coin des papys grisonnants discuttent devant un café.
(Bien sûr ça doit exister aussi en ville, mais sans doute que c’est moins naturel, en tout cas pour les actifs. Il ne me viendrait pas à l’idée d’aller seule au café de Belle Voisine ou de Ma Ville. en sortant de la gare. Alors que je le ferai sans problèmes à Petite Colline (mais pas en sortant de la gare, il n’y en a pas !)
Mes petits sont encore capables de rentrer à 7 h du matin après une nuit en boîte et après trois heures de sommeil d’enchaîner sur un concours de pétanque ou autre repas. La maison est un peu en bazar, mais Artémis et Jérémy ne s’en plaignent pas. Artémis me fait bien rire : permis de pêche, licence de pétanque, curieux pour celle qui était la plus citadine de mes deux filles !
Après une demie journée et une nuit à Grande Ville du Sud où il a fait très beau, je suis partie chez mes grands. Mes grands ont toujours été plus matures, d’ailleurs cela agace un peu mes neveux et nièces qui les trouvent trop sages. Jim ne boit jamais, Athéna rarement, ils ont grandi. Jim est en vacances. Il bricole toute la journée dans son atelier plus grand que mon appartement. Athéna adore la décoration. Lors de ma dernière visite j’avais dormi au grenier, là elle me montre la chambre d’amis terminée et bien décorée. Ici c’est Jim qui fait la cuisine, il s’est même lancé dans la confection des pâtés. Tous les deux sont très actifs, ils ont toujours besoin d’être occupés. Jim bricole, répare, fabrique. Un meuble de machine à coudre est devenu une coiffeuse, une vieille moto des années cinquante restaurée trône dans le salon comme décoration.
Mes grands sortent beaucoup moins. Ils ont un couple d’amis. Athéna est plus sociable, mais Jim est casanier. Ils vivent à la campagne mais ne vivent pas la vie de la campagne. La pétanque ce n’est pas pour eux, ils n’ont pas spécialement envie de connaître leurs voisins. Leurs amis ont leur âge, avec eux ils font des soirées jeux de sociétés ou ils sortent au restaurant ou au ciné. Ils se couchent relativement tôt. C’est rare qu’ils se couchent après minuit, même une soirée où ils s’amusent bien.
Mais comme il faut bien que nos enfants gardent un côté ado, (phénomène de génération sans doute) Athéna l’avoue elle-même : c’est ma pomme d’abord.
” Personnel, perso ” comme disait mon ancienne belle-mère en parlant d’un de ses fils (non pas le père de mes filles).
Ce n’est pas égoïste, non c’est moi d’abord. Mais comme ils sont pareils tous les deux…
Ensuite retour chez mes petits, c’est plus facile de partir de chez eux pour remonter. Ils sont à 40 minutes de Petite Ville du Sud, cela rallonge un peu mon trajet habituel, La Sauvageonne - Belle Voisine, mais tant pis. C’est pour ça que je termine le séjour chez eux.
Cette fois Jérémy est en arrêt maladie. Une tendinite qui ne l’empêche pas de jouer à la pétanque. Ce week-end là c’est le mariage d’un garçon de l’équipe de foot. Artémis m’avait prévenue, je lui ai dit de ne pas s’inquiéter pour moi, je peux rester seule une soirée… Enfin une nuit vu qu’ils sont encore rentrés à 7 h !
Quand la semaine s’est terminée j’avais hâte de rentrer. Je m’ennuie vite chez les enfants. Il n’y a pas grand chose à faire, même si j’ai souvent pris ma voiture pour aller faire une course, boire un café dans un bar ou prendre des photos. Je me suis aussi promenée à pied dans les chemins boueux.
Et puis j’avoue, même si ça fait un peu maniaque, que je préfère quand ce sont eux qui viennent chez moi. Même si les enfants ont tendance à redevenir des enfants chez leur mère, (scotchés à l’écran sur le canapé), c’est chez moi, c’est plus fonctionnel et je sais comment m’occuper.
Chez moi ou à la Sauvageonne. Sans doute est-ce du au fait de ne pas se sentir en visite.
Il ne reste plus beaucoup de temps avant l’ouverture. J’ai hâte que l’été arrive.