Heureusement pour moi mes ” périodes noires ” ne durent jamais longtemps. Il est vrai que cette longue période de l’année, année scolaire bien sûr, est difficile pour moi.

Depuis septembre je n’ai pas vu la nature, la campagne, la Sauvageonne. Les vacances de Noël sont rarement reposantes, je ne pars jamais faire du ski, et même si j’ai fait plusieurs escapades à Grande Ville du Sud, ce n’est pas la même chose.
Depuis que je ne pars plus pendant les vacances scolaires, il faut attendre le mois de mai pour partir.

Je pars la semaine prochaine. Et quand je prends la route, même si la route est longue, cela fait partie des moments de bonheur, ceux dont on parle souvent. Il n’y a pas de bonheur, il n’y a des moments de bonheur. J’aime aussi cette phrase que j’ai du souvent citer ici : il n’y a que les routes qui sont belles.
Cela m’est arrivé souvent de trouver la route belle, de rêver à la destination, d’espérer. La réalité n’est pas toujours à la hauteur du rêve, et il est vrai que j’ai eu de nombreuses années pas faciles à la Sauvageonne, surtout à cause de ma tribu, mais heureusement ce n’est plus le cas.

Cela fait plusieurs mois que des objets dignes d’un inventaire à la Prévert s’entassent dans mon appartement, un taboutet, un radiateur électrique, des plats, et je ne compte pas les cartons de Martine. Ce soir je dois aller chez elle : ” J’ai des choses à te donner pour la Sauvageonne “, elle va remplir l’arrière de ma vieille break.

Vendredi après-midi, je prends la route. Vendredi soir je dors à la Sauvageonne, enfin ! Et après mes courtes vacances, il ne restera pas beaucoup de mois à attendre pour l’ouverture, la vraie, de la Sauvageonne.