J’ai déjà écrit plusieurs billets sur le fait d’apprivoiser la ville, voir ici J’apprivoise.

Rêves… Projets.. Au fond je me demande si ce n’est pas la même chose, si je ne préfère pas le mot rêve.
Le jour où nous n’aurons plus de rêves, plus d’envies, plus de projets, alors nous serons morts à l’intérieur.

Mon rêve est d’apprivoiser Grande-Ville-du-Sud, ainsi le jour où je m’y installerai pour de bon, je m’y sentirai chez moi. Heureusement ce ne sera pas une fin en soi, car l’aventure avec un grand A commencera réellement.

Certaines personnes sont sans doute capables de plonger dans le grand bain dans une ville inconnue, et je les admire.

Me voici donc fin février dans le quartier Saint Martial où je prends mes quartiers.

Ces sensations curieuses, ce mystère, une rue, un mur de briques roses. La Gailuronne, c’est bien pratique un fleuve pour se réperer dans une ville, comme dans Paris, même si on est pas très douée pour lire une carte.

Et puis il m’arrivait de reconnaître des coins, mais sans être capable de relier les éléments entre eux. Quand au détour d’une rue on se dit : tiens on se retrouve là ?

Après avoir vu ce quartier sous la canicule, je le découvre sous la neige.
C’est un peu comme avoir vu son amoureux en tenue d’été et le découvrir enroulé dans une écharpe. En passant Marc est beau dans les deux cas.

Et là au bout de plusieurs jours, j’ai senti le DÉCLIC.
Ça y est je suis repérée, je suis chez moi, en tout cas juste pour ce petit mouchoir de poche !

C’est à la fois rassurant et triste.

Je ressens une petite nostalgie de ce premier regard où ce lieu inconnu était un mystère, légèrement inquiétant. 

Comme quand l’homme en face est un mystère à découvrir, un peu intimidant, que je reste sur mon quant à soi, prudente, inquiète.
Et si un jour l’homme devient familier, rassurant, je serai à la fois heureuse et nostalgique d’avoir perdu ce premier regard sur lui un peu mystèrieux.
Je n’en suis pas là mon précieux est encore un mystère, mais je m’égare.

Si je suis de celle qui apprivoise la ville, je suis aussi de celle qu’on apprivoise : Grande-ville-du-Sud m’apprivoise.

Heureusement j’ai encore beaucoup de rêves, et je n’ai découvert qu’un quartier. Athéna est venue me voir un soir et nous avons dîné au restaurant. Quand je lui ai dit que c’est dans ce quartier Saint Martial que j’aimerais vivre, elle m’a dit que j’avais des goûts de luxe, qu’il faut aller plus loin, moins cher !
Et pourtant c’est aussi un quartier qu’elle connaît et qu’elle apprécie !

Je ne suis pas très satisfaite des photos de que j’ai prise, je n’ai pas pris assez de temps. Mais j’ai toute une vie pour ça !