Pour 14 juillet, je passe toujours une semaine à la Sauvageonne, les vacances avant les vacanes. C’est aussi la tradition de la tribu : nous venons tous ou presque. La vieille garde (ma fratrie) est toujous là, les jeunes nos enfants cela dépend si il y a un pont, si ils ont des congés, s’ils n’ont pas changé de boulot entre temps. 

Nous sommes encore un peu loin du mariage d’Athéna et Jim mais nous en parlons beaucoup Artémis et moi. La mairie de Bovilac a écrit à Athéna en expliquant que la location de la salle des fêtes est maintenue mais qu’il y aura sûrement des règles sanitaires. Le maire de Bovilac c’est tonton Cricri l’oncle de Jérémy, c’est bien connu à la campagne ils sont tous cousins ! 

D’ailleurs quand on va quelque part avec Jérémy il connaît toujours quelqu’un ou alors sa famille est connue. Lorsqu’ils habitaient près du petit port en face de l’église les ” anciens ” étaient surpris d’apprendre que la maison appartenait toujours à la même famille. Jérémy racontait que la maison était celle de son arrière grand-mère, la sonneuse de cloches ! Les cloches sont devenus électriques, tout se perd. Et pour en finir avec l’anecdocte Artémis et Jérémy ont déménagé au début de l’été. Ils en avaient assez de ne pas avoir de jardin et comme tout le monde le confinement avait été un déclencheur. Lors de l’ouverture nous sommes allés voir leur nouvelle maison avec un grand terrain (Artémis rêve d’avoir des chèvres) Cédric, Martine et moi, et il y avait aussi les parents de Jérémy. Cinq minutes après son arrivée le père de Jérémy a repéré qu’il connaissait les voisins !

Revenons à nos moutons ou à nos chèvres. Le 14 juillet Athéna et Jim ne sont pas venus. Artémis et moi parlons beaucoup du mariage et faisons des plans. 

Un des oncles de Jérémy fête son anniversaire de mariage à la salle de Bovilac. Toutes les réservations de l’été ont été annulées sauf 2 : cet événement et le mariage d’Athéna. Le repas de cet anniversaire a lieu le midi la fête dure toute la journée. Artémis n’a pas sa voiture, elle me demande de venir la chercher l’après-midi ainsi je verrai la salle des fêtes ouverte. 
Il fait très chaud, il a fait chaud tout l’été, j’aime ce soleil permanent même s’il m’arrive d’avoir trop chaud. Je retrouve Artémis devant la salle des fêtes. Tout les invités ou presque jouent à la pétanque, les grands-mère sont à l’ombre avec les poussettes des petits. Ils ne sont pas très nombreux, une trentaine en tout. Je dis bonjour à Jérémy en pleine partie de pétanque et à sa cousine que je connais. Artémis me fait entrer dans la salle immense. Deux ou trois femmes sont dans la cuisine et rangent la vaisselle. Artémis me montre les tables très espacées et m’explique qu’ils ont du mettre les couverts ” en quinconce ” pour avoir une distanciation. J’avoue que j’ai du mal à comprendre. À part à table il n’y a rien de changé par rapport à une fête ” d’avant ” mais je suppose que les convives n’ont pas envie d’avoir des ennuis. Sur l’estrade le matériel du DJ et la musique à fond. Tonton Cricri est là et son camion frigo est garée devant la salle. Cette camionnette qui me fait baver d’envie et qu’Artémis lui a demandé de nous prêter depuis longtemps. Tonton Cricri aime bien Artémis. 

Je ramène donc Artémis à la Sauvageonne car elle veut profiter de ses cousins. Jérémy est resté passer la soirée dans sa famille. Le lendemain j’ai vu Jérémy il m’a dit ” on a le droit de mettre de la musique dans la salle mais pas de danser, mais bon il y a deux trois papy, mamie qui ont dansé quand même “. Il m’explique que tonton Crici personnellement il s’en moque un peu, mais il est maire et obligé d’appliquer les consignes, ce n’est pas lui qui va donner des amendes, mais si les gendarmes débarquent.
Artémis a appelé sa sœur, en ce qui concerne le repas nous avions décidé de faire ce que nous voulons, personne ne viendra voir si nous sommes ” en quinconce ” et c’est un petit mariage. 

Hélas alors que je suis remontée pour travailler, Athéna m’appelle affolée. La mairie lui a écrit pour lui dire encore une fois que la location est maintenue mais qu’on a le droit de metre de la musique et pas de danser ! 
Parenthèse au mois d’aôut nous avons appris que Timothée était allé à un mariage à Chinon : 300 personnes, c’était un lieu privé. Une semaine avant le mariage d’Athéna et Jim il y a eu un mariage à la salle des fêtes de Petite Colline : 150 personnes, c’est le maire qui décide !
Deuxième parenthèse : moi qui m’étais promis de ne pas parler du coranatruc dans mon blog. 

Bref moi je suis plutôt du genre optimiste : on s’en fout ! On danse quand même, si il faut payer une amende on payera ! 
Mais Athéna n’est pas d’accord. La salle des fêtes a été construite en pleine campagne comme souvent, sauf qu’après un petit malin a eu l’idée de construire des lotissements de maison autour ! Au moins sur un côté, côté parking. Nous ne sommes pas à l’abri d’une dénonciation des voisins. Ils ne peuvent pas se plaindre du bruit, ça non, car les fêtes durent parfois jusqu’à 6 heures du matin, mais ils peuvent s’en plaindre dans le contexte actuel. Et Athéna me dit avec raison : ce ne sera peut-être pas une amende, mais tout le monde dehors la fête est finie ! Est-ce qu’on veut prendre ce risque ? Non. 

Aussi la décision est vite prise : nous ferons tout à la Sauvageonne. J’ai toujours rêver de faire une fête à la Sauvageonne. Surtout quand je vois cet immense champ face à la maison. Mais voilà la Sauvageonne est accrochée à la colline. Le seul endroit plat est… la pisicine ! Et quelque petits coins comme celui où Martine a une table et une chaise pour regarder la vallée, et deux autres petits coins qui sont plutôt des faux plats et qui sont ” perchés ” par rapport à la maison. (Cf photo en haut avec le champ et la pente)
Et puis il faut des toilettes. Je me souviens d’un jour où Athéna revenait d’un séminaire à son siège en Bretagne. Nous nous étions donné rendez-vous à Montparnasse, avant qu’elle ne prenne un autre train pour Grande Ville du Sud. Un vrai rendez-vous pro entre mère et fille !  Elle avait un bloc et un stylo et nous faisions des listes car j’avais passé pas mal de coup de fil : Pâtissier, message laissé, toilettes, j’ai un devis, toi aussi ? Le double du mien ! Ok on prend le mien. 

Et puis aussi ce jour où Athéna m’a appelée en larmes, etle et Jim n’arrêtent pas de se disputer, Jim rrefusait toutes ses idées, il voulait tout annuler. Je l’ai consolée et je lui ai dit qu’on allait y arriver, elle est très entourée. Sa mère, sa sœur, Jérémy, mais aussi les parents de Jim qui sont adorables et étaient prêts à aider, Benjamin son père (mon ex-mari) ainsi que les cousines côté Benjamin, l’une d’elle Pascaline est celle qui a cousu la robe de mariée.
Et bien sûr les mariés : Athéna et Jim avaient prévu une décoration incroyable le tout fait de leur petites mains. 
J’ai dit à Athéna: si Jim annule tout tu lui en voudras toute ta vie ! 
Car les deux tourtereaux ne voulaient pas reporter. Si ça ne se fait pas, ça ne se fera jamais. Ils étaient déjà mariés à la mairie depuis un an et demi, alors reporter trop loin aurait été du réchauffé. 
Le soir elle m’a envoyé un SMS pour me dire que ça allait mieux, qu’ils avaient discuté. OUF ! 

Fin juillet je suis enfin en vacances. Toujours à la période de la fête à Saint-Léon, Artémis et moi sommes les seules de la tribu à regretter amèrement les fêtes de village, ce n’est plus pareil. Un pincement au cœur.

C’est à ce moment que j’emmène Artémis à la chèvrerie. Je suis chargée de commander les cabécous. Bien sûr je pourrais téléphoner mais ce n’est pas pareil, j’ai envie de voir les chèvres, de voir l’endroit. En arrivant nous voyons des cochons qu’Artémis veut caresser. Je commande 60 fromages et je demande où sont les chèvres, un jeune m’indique le hangar. Artémis est ravie car les chèvres l’adorent, elle se voit déjà changer de métier et élever des chèvres. J’avoue que je suis impressionée par le nombre de chèvres, moi qui me demandait si 60 cabécous ça ne faisait pas trop pour une petite ferme de campagne !  

à suivre