Fin juillet les chose s’accélèrent. Je suis en vacances, Athéna vient pour le week-end. nous avons de grandes discussions et Jérémy s’amuse à nous répéter cent fois : Et sinon on les met où les tables ? 

Artémis et Athéna prennent des notes installées à a grande table dehors, des listes, des listes et encore des listes, des questions dont les réponses viendront peut-être plus tard. 

Un chapiteau avec toit ? Hors de prix, plus cher qu’une salle des fêtes. Juste le plancher ? idem ça reste cher. Et même si je suis nulle en maths, j’ai fait des devis pour 50 m² et je sais que c’est trop petit. Ah c’est vrai c’est le 15 août, même si c’est un samedi et que beaucoup de magasins restent ouverts, c’est un jour férié. Un groupe électrogène ? Ça coûte cher, on ne peut pas louer qu’une journée, ça fait du bruit. Une fois la musique à fond ça pourrait aller. Le DJ en a peut-être un ? Noter de lui demander. Des barnums au cas où il pleuve, oui mais il en faut combien ? 
La météo elle dit quoi ? 
Pour ma part j’ai toujours préféré le mot barnum au mot tonelle mais nous avons employé les deux mots tout le long des événements. je ferai de même ici. 

Parenthèse  : des barnums j’en ai eu des tas du temps de ma maison à MaVille. D’abord les classiques (ceux que nous utiliserons pour le mariage) poteaux en fer toile en plastique blanc très étanches mais peu costauds. Ces barnums se sont cassé, envolé, je les ai attachés au mur, fixé avec des pierres au sol, retrouvé chez la voisine. puis j’ai eu des barnums en toile parasol, moins étanches mais plus jolis, puis enfin des vrais avec des jolis piliers en alu qui restaient tout l’hiver sans la toile. J’ai connu tant d’angoisse avec ces barnums, quand la toile se remplissait d’eau sur les bords et que j’avais peur que tout s’écroule, quand je vidais l’eau en appuyant avec un balai en m’arrosant au passage, quand il pleuvait à torrents ou qu’il y avait de l’orage la nuit que j’ouvaris la fenêtre de la salle de bain à l’étage pour voir si ce n’était pas la catastrophe. C’est ainsi qu’un jour la balustrade en fonte a cédé que j’ai falli me retrouver en bas, que je me suis égratigné le bras, la balustrade est tombé sur la marquise en verre faisant un bruit d’enfer. Ma vieille voisine a cru à un cambriolage et s’est barricadée dans sa chambre au lieu de me porter secours, sympa ! 
Bref les barnums je ne veux plus les voir ! Un jour un petit malin de ma tribu en avait apporté un à la Sauvageonne, un classique blanc qui ne tient pas, et insistait pour que je le monte, j’ai refusé en disant qu’au premier coup de vent il s’envolerait et que personne ne serait là pour m’aider, la suite de mon récit sur le mariage prouvera que j’avais raison ! 
Fin de la parenthèse. 

Et sinon on les met où les tables ? 

Nous faisons le tour de la maison changeons plusieurs fois d’endroit : les tables entre les deux granges ? Pas beaucoup d’endroits plats et puis les gens vont être très éloignés les uns des autres. Artémis veut faire des animations, tout le monde doit la voir. À l’endroit perché de la cérémonie ? C’est à peu près plat mais les sangliers ont fait la fête cet hiver, il y a des trous partout, il faudrait les reboucher. Avec quoi ? Du sable ? Non les pieds des chaises vont s’enfoncer dedans. 

Devant la maison ? Ce n’est pas bien large, et il reste un tas de sable. Et puis moi je n’aime pas le principe de virer les tables pour danser. Pas sûr qu’en fin de soirée on trouve des bonnes volonté pour tout débarasser et puis je trouve ça bien que ceux qui ne dansent pas gardent leur table, pas de problème me disent les filles on les éloignera, là dans le chemin et les grands parents pourront s’asseoir. 
Jérémy nous fait rire en nous disant que le chemin est un droit de passage piéton, certes très peu fréquenté car il a été dévié pour un sentier plus pratique, il arrive qu’un joggeur égaré, un cavalier ou un mortard trial y passe. Les motards font souvent demi tour car en voyant une maison ils pensent s’être trompé. 
- C’est un endroit public dit Jérémy, il ne faudra pas danser dessus ! 
Nous éclatons de rire. 

Artémis qui est très organisée veut faire un déroulé des événements et de ce que nous devons faire : par exemle quand nous débarasserons les tables. il est vrai que nous avons peu de place, la cave qui sert à la fois d’atelier et de garde manger sera déjà pleine et toutes les tables seront utilisées. Nous achèterons des grands bacs pour y mettre la vaisselle. 
Il faudrait que le DJ vienne voir les lieux, et aussi Monsieur Duboncochon. 
Moi je m’affole pour le parking. Déjà en temps normal toutes nos voitures prennent une place folle dans la pente entre deux granges, alors les invités, les camions, où va t-on mettre tout ça ? 

Athéna a encore des problèmes avec le pâtissier qui ne lui a pas envoyé de devis. Nous allons toutes les trois à Souzac à 10 km environ de chez nous. La boulangère a du mal à comprendre : oui je vois mais vous voulez quoi ? 
Pour ma part j’ai déjà appelé trois fois, j’ai laissé deux messages au pâtissier en lui disant de rappeler ma fille ou moi. Athéna et Jim était allé le voir début juin pour lui demander un devis. 
Hélas nous constaterons souvent les mêmes problèmes dans ce coin du Sud, ce département que nous avons souvent constaté. Je sais que je vais me faire lyncher, en particulier par Jérémy, mais on dirait que les gens ne veulent pas travailler. (Je précise que ce n’est pas le cas à Grande Ville du Sud). Il faut sans cesse rappeler les artisans, presque les supplier, ils vous disent oui mais ne donnent pas suite. Parfois cela tient juste à des détails : ex le DJ était très bien mais il n’a jamais envoyé son RIB à Athéna pour se faire payer, un comble ! Il fait très bien son boulot mais côté organisation administrative il lui faudrait une secrétaire. 
Rien à dire par contre sur Monsieur Duboncochon dont je parlerai plus tard qui a été parfait. 
Le pâtissier avait répondu un vague mél à Athéna en lui disant ” j’attendais vos photos ” soit disant photo du thème qu’elle voulait alors que c’est lui qui devait envoyer des photos de ses réalisations pour qu’elle choisisse. Elle avait répondu au mél mais ça n’avait toujours pas avancé. 

Bref source de stress. Athéna en voyant cela avait finalement commandé le pain à Carouf plutôt qu’au pâtissier. Nous sommes donc là bas pour râler. La boulangère montre le post it collé près de la caisse depuis début juin (c’est à dire la demande de devis du gâteau) et demande à Athéna ce qu’elle savoir Athéna dit : 

- Ce que je veux ? Je n’ai rien ! Pas de chiffrage, pas de confirmation !

La dame essaye de rappeler le pâtissier qui dort, normal pour un pâtissier, elle dit qu’il va la rappeler… mouais. Et elle dit à Athéna : il faut prendre RV avec lui :
Athéna proteste : Non on revient la semaine prochaine, on sera à une semaine du mariage ce sera trop tard ! Si il ne peut pas le faire qu’il le dise !

La boulangère proteste ” mais non, mais non, bien sûr il peut, surtout pour un mariage, il sait que c’est important (mouais). Elle dit dix fois que ce n’est pas elle, qu’elle passe juste les messages.
Oui ça on sait, c’est regrettable, mais comme nous dira Artémis plus tard, vu qu’on a personne d’autre en face à un moment donné il faut bien râler après quelqu’un ! 
Athéna dit ” dîtes lui de rappeler avant lundi midi sinon je prends quelqu’un d’autre ! “. L’aide pâtissier pointe son nez, acquiese, oui il est au courant mais ce n’est pas lui le patron. 

En sortant Artémis dit à sa sœur : bravo Athéna je suis fière de toi. Moi aussi je suis fière d’elle. Nous ne sommes pas intervenues ni l’une ni l’autre, nous n’en avions pas ni le besoin ni l’intention. 

Je propose aux filles de passer à Petite Colline, au fond d’une petite boutique de vêtements et bijoux s’est installé un dépôt de pains et de gâteaux, ma sœur et moi y sommes allés pour voir si le pain est meilleur. L’homme est charmant. Athéna lui explique la situation et demande si il est possible d’avoir un devis. Seul hic il ne livre pas à domicile et Athéna ne pourra  pas avoir sa déco selon son thème. Il nous dit qu’il débute,qu’il va contacter le pâtissier. 

Nous rentrons. Nous sommes à la piscine Athéna et moi à faire bronzette quand son téléphone sonne. Je me dis que c’est le pâtissier de Souzac qui a du se faire remonter les bretelles. Après avoir raccroché Athéna me dit : c’est celui de Petite Colline, déjà ! Il n’est vraiment pas cher. Je lui dis qu’elle devrait le prendre, ça  lui ferait les pieds à l’autre ! Mais Athéna tient à sa déco et c’est vrai que nous serons tellement débordés qu’aller cherche le gâteau le jour du mariage compliquerait les choses. D’autant que je vous laisse deviner qui va s’y coller ! 

Et sinon on les met où les tables ? 

Athéna repart le dimanche. Elle n’est pas encore en vacances. Artémis est en vacances, ensemble nous devons aller voir tonton Cricri de ce RV dépendent beaucoup de choses. Athéna a également rendez-vous avec le DJ à Montdran, ville entre Petite Ville du Sud et Grande Ville du Sud pour lui donner sa playlist. 
 Et sinon on les met où les tables ? 

Jérémy me répète ça cent fois au téléphone ou m’envoie des SMS, je ris à chaque fois. 

Le dimanche Athéna m’envoie un SMS : le DJ va venir ce soir à 21 H pour voir l’endroit tu t’en occupes ? Montre lui les coins que l’on a choisi avec Artémis ! 

En effet mes filles ont décidé des endroits pour la sono. Des lieux totalement irréalistes à mon sens. Une petite butte au dessus de la terrasse, qui n’est pas plate, le auvent de la maison trop petit. Je propose la petite terasse en contrebas de la maison, mais plate. Non me disent mes filles on ne pourra plus aller dans la chambre et dans la grange. Aucune importance personne n’ira dormir. Et les prises proteste Jérémy qui a supervisé les travaux d’électricité ! Et M. Duboncochon aussi il voudra une prise ! 
 

Camomille est encore à la Sauvageonne quand tous ces événements ont lieu, nous nous en amusons, elle est ravie que la fête ait lieu à la Sauvageonne. Un mariage à la Sauvageonne, c’est symbolique. 

D’ailleurs pour ma part j’ai toujours rêvé d’une grande fête ou d’un mariage (y compris le mien) à la Sauvageonne.
Mais ça ne s’est jamais fait toujours pour les mêmes raisons : pas de grange assez grande pour devenir une salle des fêtes, et surtout surtout des hectares de terrain mais rien de PLAT !