Vous vous souvenez peut-être, j’avais raconté comment une chanson m’avait fait faire un voyage dans le temps, ici.

Lundi soir, hier soir donc (mais le billet va paraître demain donc mercredi, je sais c’est compliqué les billets programmés). 

Hier soir je prends ma vielle break pour aller au cours de théâtre, ce n’est pas très loin et je me promet toujours de le faire à pied ou à bicyclette dès les beaux jours… Sauf que cela finit très tard et j’ai hâte de retrouver mon lit.

J’ai mis une clé USB de musique, toujours celle de Marc.

Et puis soudain c’est magique les premières notes d’une guitare réveillent mes sens…. Je connais, je connais cette chanson par cœur…. C’est loin, très loin… Le titre, le groupe ? Je suis incapable de m’en souvenir, le titre passe encore, mais je ne devrais pas avoir oublier le groupe !

Je fais un bond en arrière. Je plane. J’ai 20 ans environ. Tous les soirs dans ma chambre de jeune fille, j’écoutais ce morceau. Dans le noir, et je dansais lentement en secouant les cheveux, tête un peu baissée. Ce morceau me faisait planer, il me faisait tout oublier. En repensant à cela ” tout oublier “, j’ai presque envie de rire : voyons voir quels soucis pouvais-je bien avoir à cette époque ?
 

Ouh ouh ouh… Ouh ouh ouh… C’est une chanson très longue. Il ne fallait surtout pas me déranger.

Je roule tout doucement, je n’ai pas envie d’arriver. Je suis partie très loin dans le temps. Cela fait combien de temps que je ne l’ai pas entendue ? J’ai du m’en lasser un jour, et puis ce n’est pas le genre de chansons qui passe à la radio ou qu’on passe dans les soirées. Pas le genre qu’écoutait Camomille, seul Cédric partageait avec moi ce vinyle.

J’arrive dans le parking. il fait nuit. Je suis en avance, je plane toujours, je coupe le moteur et je laisse la musique.
J’essaye d’imaginer Marc écoutant ce même morceau dans sa chambre de jeune homme, je peux même visualiser sa coupe de cheveux de l’époque et son style vestimentaire. Je me dis que j’aimerais bien danser avec lui sur cette chanson, ou faire autre chose… Il faudra que je lui en parle… et que je le remercie pour tous ces petits cadeaux magiques, ces petits moments de bonheur uniques.

Comme j’ai tout de même du mal à admettre que j’ai pu oublier, je sors mon téléphone pour Shazammer. Un comble ! D’habitude l’outil me sert quand j’entends une nouvelle chanson à la radio et que j’ignore le titre et l’interprète ! Mais Shazammer une chanson que je connais et dont le vinyle doit être quelque part dans mes cartons !

Bons sang mais c’est bien sûr !

Je l’écoute jusqu’à la fin, elle n’a pas de fin. Je sors de ma voiture comme apaisée, troublée.

Au retour je ne l’ai pas remise. Le moment ne s’y prêtait plus. Le théâtre ce n’est que fou rire, et quand je repars je ris toute seule dans ma voiture, et j’ai un mal fou à trouver le sommeil tant je suis en ébullition.

Mais j’y pense encore dans mon lit et j’y pense ce matin dans le train, et je pense au billet que je vais écrire.

Je ne vous fais pas languir plus longtemps, si vous avez envie de planer suivez la flèche.