Ce matin en mettant le lave-vaisselle en route, je me suis étonnée du nombre de tasses, de bols d’assiettes pour moi toute seule. 

Cela m’a rappellé qu’à une époque j’avais écrit des billets sur le mobilier, vous les trouverez ci-dessous dans ” billets connexes “.

Je me penche donc sur le lave-vaisselle. 

Quand nous étions enfants nous n’avions pas de lave-vaisselle bien sûr. Au numéro 16 où nous n’avions même pas de salle de bains et où la machine à laver était au grenier personne n’y pensait, est-ce que ça existait d’ailleurs ?

Plus tard dans la grande maison Martine faisait la vaisselle et les filles essuyaient. Mes sœurs et moi, personne ne songeait à demander à Cédric et pourtant Eugène essuyait aussi la vaisselle et faisait de nombreux travaux ménagers. 

Je me souviens de ma grand-mère Madame Courbette du temps où elle vivait chez nous, n’aimait pas du tout quand les verres à peine rangés dans le placard, nous en prenions un parce que nous avions soif :
- Mais on vient juste de le ranger ! 

Avec une famille de 4 enfants et les nombreux repas c’était beaucoup de travail. Car nous avons peu fréquenté la cantine, sauf quand nous avons grandi et que les études nous éloignaient de la maison. J’admire Martine d’avoir géré tous ces repas midi et soir ! 

Puis un jour le lave-vaisselle a fait son apparition chez nous. Je devais avoir la vingtaine autant dire qu’il a mis du temps à arriver. 

Je me souviens que nous discuttions des avantages : on casse moins de vaisselle ! Nous avons compris aussi la nécessité de racheter de la vaisselle. On ne peut pas le démarrer tous les jours, il faut du stock dans les placards. 

Puis il y a eu la Sauvageonne. À la Sauvageonne la vaisselle c’était la fête. Une personne plutôt costaud allait à la cave remplir le grand seau jaune d’eau chaude. Puis sous le auvent on mettait deux cuvettes. Camomille lavait ou Martine enfin un volontaire qui aimait ça. Pour ma part j’ai horreur de ça ou alors avec des gants car après il faut que je mette de la crème sur les mains au moins 10 fois.

La vaisselle propre était posée sur le mur de pierre et nous étions trois ou quatre à essuyer. La vaisselle sèche était posée sur un plateau et une autre personne emmenait le plateau dans la salle à manger pour tour ranger dans le buffet. Je me souviens de Luc qui criait ” PLATOOO !  ” quand le plateau vide ne revenait pas assez vite sur le mur. Parfois le laveur laissait tomber un verre qui éclatait 3 mètres plus bas.
C’était long vu le nombre de convives et il n’était pas rare qu’au bout d’un moment le nombre de volontaires jette le torchon pour partir faire autre chose. Quand il fallait changer l’eau au moment des plats et marmites les deux courageaux qui se retrouvaient eun peu seul  à travailer en pleie chaleur râlaient un peu. 

J’ai le souvenir aussi des mois d’août où les parents n’étaient plus là nous n’étions qu’entre jeunes. Benjamin aimait bien laver et pour amuser la galerie il se mettait les pieds dans le seau d’eau jaune ! Je dois avoir des photos. 

Puis un jour Benjamin qui était très bricoleur…
Je précise qu’il l’est toujours, mais voilà le problème des ex, je parle toujours de lui à l’imparfait, il n’est pas mort ! C’est comme quand je dis : mon mari était plus jeune que moi et qu’on me fait remarquer : il est toujours plus jeune que toi ! Hihi ! 

Bref comme dirait Martine, Benjamin fit remarquer à mon père que même si il n’y avait pas d’arrivée d’eau dans la grande pièce, (l’évier est dehors sous le auvent, Z’avez qu’à suivre) il était possible de mettre un lave vaisselle à la Sauvageonne.
Et cela a vraiment changé la vie ! Nous étions de plus en plus nombreux et de moins en moins motivés pour la vaisselle. Je ne sais plus trop à quelle époque c’était mais je me souviens que je lavais encore les biberons d’Athéna dans l’évier. 

Aujourd’hui vu l’état de décrépitude de la maison, il serait impossible de faire la vaisselle dehors. Malgré les travaux de Jim et Jérémy l’évacuation d’eau de l’évier dehors est souvent bouchée. Heureusement Jim a réusssi à vider le puisart et le lave-vaisselle fonctionne bien.
L’an dernier j’ai racheté un lave-vaisselle. Nous avions toujours le même depuis le début et il était grand temps. 

Lorsque j’étais dans mon studio puis plus tard en appartement sans lave-vaisselle, je disais toujours quand je faisais la vaisselle : je pousse mon rocher ! 
Corvée qui n’en finit pas et qui revient toujours… 

Aujourd’hui il y a encore des gens qui me disent : tu as un lave vaisselle pour toi toute seule ?  
Étrange question qui ne se pose même pas ! 
Non, non pas un petit lave-vaisselle, ces trucs sont trop petits et tournent tout le temps. Un vrai, un normal !

Je me souviens quand Artémis et Jérémy se sont installés dans une petite maison qui avait été habitée avant par le frère aîné de Jérémy. Celui-ci avait fait une cuisine équipée mais sans lave-vaisselle il n’aimait pas ça. 
Grâce à une amie à moi Artémis et Jérémy ont récupéré un lave-vaisselle presque neuf. Artémis a fait appel à son père Benjamin cuisiniste et toujours bricoleur qui a installé le lave-vaiselle dans la cuisine équipée.
Ce jour là Artémis qui n’aime pas plus faire la vaisselle que sa mère a écrit partout : c’est le plus jour de ma vie, merci papa !