De mon côté j’ai terminé les rayons. J’ai vu le médecin. Elle m’a dit que je devrais la revoir dans 3 mois. J’avoue que je n’étais pas emballée, cette femme ne m’ausculTe pas, ne me dit rien de spécial même si elle est jeune et sympathique, ça ne ” matche pas ” comme disent les djeuns. 
J’ai dit que j’irai voir ma gynéco à Pruneau, elle m’a demandé si j’avais fait le trajet tous les jours pour les rayons depuis Pruneau. Je lui ai répété ce que je lui avais dit la première fois, que j’avais été opérée là-bas parce que ma fille habite à côté, mais j’habite à RosevilleduSud maintenant. 
Question d’autant plus bizarre qu’il y a des rayons à l’hôpital du Grand soleil à Pruneau puisqu’ils m’avaient convoquée. D’autres villes aux noms en AC sont moins bien loties, je vois des ambulances qui viennent de partout, j’ai même vu hier une ambulance cadurcienne.

Bref cette femme n’a jamais mon dossier sous les yeux, juste une feuille A4 vierge sur laquelle elle note je ne sais quoi. Je lui avais donné tout mon dossier lors du premier rendez-vous. Elle avait plus d’une demi-heure de retard, je sais je sais les médecins sont débordés. Mais aux rayons je n’attendais jamais, et son interne que je voyais toutes les semaines charmant et en plus beau gosse ne me faisait jamais attendre. 
Je n’aurais pas d’autre choix que de la revoir dans 3 mois, mais j’ai bien fait comprendre que ma gynéco est bien et que ce sera elle que je verrai plus tard. Et puis j’avoue que j’en ai assez de ce centre géant du cancer, et chaque fois que j’y vais j’ai hâte de me dire ” ça y est c’est la dernière fois “. 

Ensuite elle m’a demandé si j’avais vu la sexologue. J’ai dit non. Elle m’a expliqué qu’il pouvait y avoir une rééducation avec des bougies, j’ai failli rire, mais que ça ne m’empêche pas de reprendre une activité s*xuelle. 
Pourquoi pas. Comme j’ai lu des trucs pas très rassurant dans les divers dépliants, je pourrais lui poser des questions que je n’ai jamais posé au docteur Décarré, ni au jeune interne.
Car je veux bien qu’on m’enlève des morceaux, qu’on me rayonne, qu’on me curiethérape, mais je ne veux pas qu’on m’empêche de faire des galipettes !
Et vu que personne ne parle de ça. Je me suis imaginée en riant dire à Martine :
- Au fait maman après ton cancer de l’utérus, c’était comment au lit ? 
Je plaisante, de toutes façons je n’ai rien dit à Martine de ma maladie de juillet. 
Je me doute que rien ne change vraiment, mais on peut toujours poser des questions. 
Je précise que pour une fois, contrairement aux idées reçues ces messieurs parlent plus facilement de leur problèmes suite au cancer de la prostate. Un copain m’en avait parlé et il faisait partie des chanceux dont le matériel était encore opérationnel. 

Je tiens le bon bout… sacré transition ! 
Lundi rendez-vous avec la sexologue et mardi dernière séance de curiethérapie. Ouf ! 
Fini les contraintes et les voyages sur le périphérique. 

J’ai commencé à noter des idées de sortie sur mon agenda. Des visites de RosevilleduSud, des sorties danse, des sorties théâtre. Je suis comme une gamine qui met des croix sur toutes les pages du catalogue JeRedoute. 

Je me ménage quand même quelques jours sans sorties.

J’ai constaté que même si je ne travaille plus, quand je me couche tard je suis un peu fatiguée le lendemain. Hé oui ma bonne dame on a plus 20 ans !

La retraite c’est fait pour se reposer, nous avons quand même travaillé toute notre vie. Même si nous sommes des vieux-jeunes ou des jeunes-vieux, c’est à dire physiquement nous ne ressemblons pas à nos aïeux. 

Je l’ai déjà dit mes grands parents étaient des vieillards et pas seulement à mes yeux d’enfants. Martine et Eugène étaient de jeunes grands-parents qui emmenaient leur petits enfants en vacances et allaient au MacDo alros qu’ils avaient juré leur grands dieux ne jamais y mettre les pieds ! 

Enfin pour le moment, j’ai beaucoup de choses à vivre et adieu maladie de juillet, je touche du bois !