Il m’arrive de découvrir quelque chose sur moi-même et de m’en étonner.

Il faut parfois toute une vie pour apprendre à se connaître. Savoir qui l’on est, qui l’on veut être.

Nombeux sont ceux qui ne sont pas bien avec eux même et cherchent, comme dans une fuite en avant, la ou les personnes qui pourront leur donner un équilibre qu’ils ne trouvent pas. Ils pensent que l’autre a une baguette magique, et le plus souvent bien sûr, cet autre est le conjoint idéal, on nous a tant raconté de belles histoires.

Mais l’autre n’a pas de baguette magique, l’autre n’est pas un miroir embellissant, l’autre ne se connaît peut-être pas lui-même.

Ceux aussi qui fuient les têtes à tête avec eux même dans une frénésie de relations qui préfèrent être mal accompagnés que seuls.

On ne peut pas s’aimer sans se connaître. On ne peut pas accepter les autres sans s’accepter soi-même.

Être quelqu’un, être bien avec soi-même, cela peut prendre toute une vie.

Et il y a les autres, tous les autres. Ceux là n’y ont jamais pensé. Ils ne sont pas dans la fuite en avant, ni dans la fuite tout court. Ils sont comme tout le monde, comme vous et moi. Enfant on ne leur a jamais dit qu’il fallait apprendre à s’aimer, ni qu’il falait être bien avec soi-même. Ils ne sont pas malheureux, non pourquoi le seraient-ils ?
Ils ont une vie, un parcours de vie.

S’ils sont altruistes ils ont passé une grande partie de leur vie à penser aux autres plus qu’à eux-même. Inutile pour cela d’être Mère Thérèsa. S’occuper de ses parents, de son conjoint, de ses enfants, de ses amis cela occupe le cœur et c’est un bonheur pas un sacrifice.

Il y a ceux qui sont occupés par un travail, une activité, un projet ou tout cela à la fois.

Le temps de l’introspection n’est pas à l’ordre du jour.
Sauf si une grande souffrance vient arrêter le temps, mais la souffrance est trop aveuglante surtout si elle a un objet qui n’est pas soi :
” Occupez-vous de vous. L’autre n’existe pas ” dit le psychologue à son patient en larmes.

Mais il n’est jamais trop tard, non trop tard ça n’existe pas.

La souffrance peut n’avoir d’autre objet que soi-même : vous apprenez que vous avez une maladie. Qu’elle soit incurable ou non, c’est souvent le moment de l’introspection.

Ce n’est pas toujours si dramatique. Un jour au détour d’une conversation, d’une visite, un déclic se produit. Vous venez d’apprendre quelque chose sur vous-même. Ou alors vous vous rendez compte que vous fonctionnez comme ça. Ou quelqu’un qui vous connaît bien vous fait remarquer quelque chose sur vous-même que vous ne saviez pas.

Il n’est jamais trop tard. Un jour ceux que vous avez dorloté ont pris leur envol. Un jour un travail trop prenant n’occupe plus vos journées, un jour un déménagement change la donne, un jour une séparation attendue ou inattendue vous fait réfléchir sur vous-même.

Il ne s’agit pas bien sûr de choses toute simples. C’est assez facile de savoir si on est casanier ou si on aime sortir, quel métier on aimerait faire.

Ce n’est pas toujours à la cinquantaine ou à la retraite que l’on prend le temps de se connaître soi-même, mais cela arrive souvent.

Ceux que l’on croit trop vieux, que l’on met dans des cases, dont on imagine qu’ils n’ont plus grand chose à faire que le bilan de leur vie passée, qu’ils vont boire des tisanes en regardant une émission sur les animaux en attendant la visite de leurs petits enfants, ceux là bien au contraire sont en pleine évolution !

Ils découvrent avec joie des choses ignorées sur eux-même. Ils sont bien avec eux-même. ” J’ai cru que je me découvrais une nouvelle passion pour jouer la comédie, en réalité je pense que c’était en moi, que je n’avais pas pris le temps d’explorer cette passion “. “

Mais là encore je cite un exemple simple à comprendre alors que cela va plus loin.
Se connaître c’est connaître son âme, sa façon de réagir, d’interragir avec les autres. C’est savoir ce qu’il faut faire quand le moral est en dents de scie, c’est accepter de ne pas être linéaire, c’est apprendre à se pardonner.

L’aventure n’est peut-être pas finie pour moi. D’un côté j’en suis ravie, de l’autre je me dis que je suis en retard…
Mais quelle importance ? Je ne passerai pas d’examen final. Ce n’est qu’entre moi et moi.

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J’ai failli mettre en titre : ” bien avec soi-même ” mais cela aurait trop rappelé ces préceptes de développement personnel que j’ai critiqué dans le billet Portes ouvertes .