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J’ai tou­jours aimé les mai­sons. Même si j’ai eu des coups de cœur pour cer­tain appar­te­ments, comme le numéro 16 de mon enfance, ma pré­fé­rence va tout de même aux mai­sons.

J’ai aussi lon­gue­ment parlé de la mai­son de cam­pa­gne, et vous avez sure­ment com­pris que j’aime la Sau­va­geonne !

Dans un de ses livres trop drôle, “Cette mai­son me ren­dra folle” Joëlle Goron expli­que qu’elle est amou­reuse des mai­sons, et elle dit cette chose amu­sante : “Dans la pub, je ne regarde pas la dame toute nue qui mange le yaourt, j’essaye de devi­ner les volu­mes de la cui­sine, der­rière elle !”

Je suis un peu pareille ! Dans un film, une série TV, je rea­garde la mai­son, je me dis que ce salon c’est pas mal, mais je chan­ge­rai la porte de place, qu’une véranda c’est sympa.

Vir­tuel­le­ment, je visite les gîtes de France et me cher­che une mai­son pour un week-end. Je m’ima­gine tou­jours déco­rer, inven­ter.

Si je gagnais au loto, j’aurais sure­ment plu­sieurs mai­sons, cha­cune dans son style : une lon­gère nor­mande, une mai­son bre­tonne, et pour­quoi pas dans d’autres pays ?

Une mai­son vit, une mai­son a un cœur qui bat. Une mai­son nous habite tout autant que nous l’habi­tons. Une mai­son nous aime quand on l’aime.

Jamais je n’aurais peur dans une mai­son que j’aime. Une mai­son que j’aime, je peux y aller seule, car ce que je vis avec elle, je n’ai pres­que pas besoin de le par­ta­ger. Ou alors avec des gens que j’aime et qui aime la mai­son autant que moi. Jamais je n’aurais pu res­ter avec un homme qui n’aurait pas aimé la Sau­va­geonne, ou qui aurait été tout sim­ple­ment indif­fé­rent. Lau­rent aimait la mai­son de cam­pa­gne, et mon ami aime la Sau­va­geonne.

Arri­ver dans une mai­son fer­mée. Ouvrir les volets, faire le tour des piè­ces pour voir si rien n’a changé. Puis le soir fer­mer le por­tail, les volets, les por­tes. Pren­dre soin de son chez soi.

Dans une mai­son, on est chez soi, même quand on passe la porte d’entrée pour sor­tir. Il y a ce petit bout de jar­din, si petit soit-il, puis le por­tail vers l’exté­rieur. Ça parait stu­pide, mais je pré­fère ma pro­pre “pou­belle” que je sors et que je ren­tre, plu­tôt qu’une benne com­mune.

Dans une mai­son, il y a tou­jours des coins et des recoins, ces endroits qu’on ne mon­tre pas aux invi­tés, mais qui font par­tie de nous aussi : l’ate­lier avec les outils, la cave avec la machine à laver, la cabane de jar­din.

Le béton brut et les toi­les d’arai­gnée. Ces endroits je les aime tout autant que les jolies piè­ces où on reçoit les gens !

Sans doute aussi que ces endroits me rap­pel­lent mon père ! L’amou­reux des gre­niers, des appen­tis, des sou­pen­tes !

Pour mon anni­ver­saire, je l’ai dit, j’ai loué une superbe mai­son. J’ai été éton­née de la vitesse à laquelle je me la suis “appro­priée”, je l’ai “habi­tée” au pro­pre et au figuré.

Je n’ai fermé que cer­tains volets le soir. Je pre­nais soin de fer­mer le por­tail, et je fai­sais le tour du jar­din le soir, dans le noir, comme je le fai­sais à la mai­son de cam­pa­gne. Le mer­credi soir, les pou­bel­les avaient été éven­trées par quel­que chien ou chat errant. Cela ma rap­pelé des sou­ve­nirs aussi.

Avec Arté­mis et Mar­tine, le der­nier soir, nous n’avons occupé que trois lits, mais j’ai fait le tour de tou­tes les piè­ces en arri­vant et en repar­tant. Mar­tine me demande tou­jours, dans une mai­son de loca­tion, même si nous som­mes là depuis trois minu­tes :
- Où sont les tor­chons, les nap­pes, les pri­ses de cou­rant, com­ment mar­che la dou­che ?
Car j’ai déjà tout repéré à peine entrée !

Le plus drôle, c’est lors­que j’ai regardé le site Inter­net de la belle mai­son après l’avoir quit­tée : j’avais l’impres­sion que c’était chez moi ! Je compte bien la re-louer d’ailleurs !