- Bon on se revoit dans un mois ? En fait vous n’avez pas besoin de moi, vous évo­luez très vite, vous êtes très forte ! 

- Si vous par­lez comme ça à tous vos clients, vous allez faire faillite ! 

C’est la psy qui me parle ! Celà fai­sait un mois que je ne l’avais pas vue, et je me deman­dais d’ailleurs si j’en avais vrai­ment l’uti­lité !

Je ne fais rien comme tout le monde ! Après des années d’errance, d’inter­ro­ga­tions, de dou­tes, d’écri­ture thé­ra­pie, de refus de con­sul­ter par orgueil ou par peur que sais-je, je me suis déci­dée à aller voir une psy quand je com­men­çais à aller très bien. 

Lors des deux pre­miè­res séan­ces, j’avais déjà tout écrit, fait un plan, pré­paré des tex­tes. J’avais l’impres­sion que j’en avais pour 6 mois, à racon­ter mon enfance, ma vie de femme mariée, de mère, mais pas du tout. 

Sou­vent quand je disais des phra­ses du style : j’ai com­pris que je réa­gis­sais comme ça, par rap­port à tel évé­ne­ment, la thé­ra­peute, appe­lons la Élise, me disait : cela prouve que vous avez réflé­chi, il y a des gens qui arri­vent là et qui n’ont pas réflé­chi, qui ne savent pas par quel bout com­men­cer ! 

J’aime bien Élise car elle con­nait Arté­mis, que je peux dis­cu­ter avec elle comme avec une copine, qu’elle ne se con­tente pas d’écou­ter sans par­ler ! Quand je lui ai parlé d’OVS elle savait de quoi il retour­nait et m’a con­seillé de choi­sir un autre style de sor­tie. 

Je me disais qu’au pire, même si je ne voyais pas l’uti­lité, c’était un temps pour moi, un peu comme un ren­dez vous pour se faire dor­lo­ter chez l’esthé­ti­cienne, un temps où je ne suis pas la mère de mes filles, tou­jours dis­po­ni­ble.

Ce mois sans la voir fina­le­ment ça ne m’a pas spé­cia­le­ment man­qué. Et puis quand j’y suis retour­née, je me suis dit : je vais racon­ter quoi ?

J’ai tout de même parlé, je suis bavarde.
Et en sor­tant elle m’a dit ces mots qui m’ont fait rire : 

- Vous n’avez pas besoin de moi ! 

Comme quoi dans tous les métiers il y a des gens hon­nê­tes !