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Je vous ai déjà parlé de Serena.

Serena s’est donc remariée avec un cubain. Ils ne vont pas souvent à Cuba, car le prix du billet est prohibitif. Une fois tous les quatre ans environ, Pedro et Serena vont à la Havane, où Pedro peut voir sa famille. 

Aussi l’an dernier, quand j’ai dit à Serena et Pedro que j’allais à Cuba, c’était juste comme ça, pour information, pour en parler plus tard !

À ma grande joie et ma grande surprise, ils y seront à la même époque. Le père de Pedro est souffrant, raison pour laquelle ils y vont plus souvent.

Nous prenons rendez-vous, notons les dates, ils me donnent le numéro de téléphone fixe des parents de Pedro. Hé oui sans portable, c’est un peu la 4ième dimension !

Cela faisait déjà quelques jours que j’étais à la Havane quand Pedro et Serena sont venus me chercher en voiture pour m’emmener chez les parents de Pedro.

Ça faisait vraiment drôle de se retrouver au bout du monde, et nous étions tous ravis, un peu comme si nous retrouvions de la famille après des mois dans le désert.

Après la visite aux parents nous sommes allés au restaurant. Je parlais à Serena de tous les restaurants où j’étais allée. Je nommais toutes les boîtes où l’on danse la salsa, je citais les groupes qui passaient en concert.

Serena et Pedro ne connaissaient rien de tout cela. Ils me disaient qu’ils allaient à la plage tous les jours. Ils me racontaient que c’était des plages très familiales où les mères apportaient la cocotte minute pour manger le midi, que le décor n’avait pas grand chose à voir avec ce que l’on peut connaître en France. 

Le restaurant où ils m’avaient emmené était en dehors de la ville, il fallait une voiture. Je ne sortais qu’à la Havane, à pied ou en taxi, le plus souvent à pied à l’aller, en taxi au retour quand il faisait nuit et bien entendu toujours en groupe.

Je me suis dit que c’était amusant de constater que l’on vit toujours de la même façon, que l’on soit chez soi ou au bout du monde.

En dehors de la période où elle “chassait” Serena n’est jamais beaucoup sortie. Elle a grandi à Ville Natale, mais quand je lui cite des restaurants ou des endroits où je vais danser, elle ne connaît pas.

Elle adore la mer, mais a bien vite compris que ça me laisse de marbre le sable blanc et les vagues bleues.

Nous emmenons nos vies au bout du monde. On me lâche dans une grande ville où ça bouge, très vite je saurais où sont les bons restaurants et où danser les danses latinos. Serena aura vite trouver une location au calme au bout de la ville, et pas trop loin de la plage pour faire des piques nique.