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Je me suis sentie si soulagée que je n'ai pu que dire :
- oui toi aussi c'est bien toi !
J'étais troublée. Nous parlions un mot de banalité, un "tu n'as pas changé". Ce faisant nous nous sommes retrouvés devant sa maison. Les petits jouaient à côté et ne faisaient pas attention à nous. Il me dit qu'il partait le lendemain, qu'il n'était là qu'une journée (encore un coup du destin). Je lui demandais où il habitait, où il partait en vacances. Mais je crois que je m'en moquais, j'étais trop troublée. Il m'a demandé si j'étais mariée, où était mon mari. Quand je lui ai dit qu'il était resté à la maison, il n'en revenait pas. Il m'a fait préciser : la maison de vacances ou resté à Paris pour le travail. La maison de vacances ! Et oui !

Puis il a dit ces paroles qui ont achevé de me troubler :
- J'ai de bons souvenirs avec toi, c'était bien.
J'aurais voulu crier : et moi tu n'imagines pas ! J'aurais voulu lui dire ces années de frustrations, lorsque malheureuse en couple, je m'évadais dans mes rêves, je revivais mon passé. Passé où il était toujours là. Comme dit la chanson de Jean-Jacques Goldmann :
Ces étreintes qu'en rêve on peut vivre cent fois !

Mais j'ai juste répondu : moi aussi !

Cette fois je ne savais plus où j'en étais. Il venait de balayer onze ans d'absence. Puis de banalités en semi déclaration, il me dit qu'il reviendrait au mois d'août, seul. Au mois d'août comme la première fois.

- tu pourras te libérer ?

J'ai dit OUI. Et si j'écris en majuscules, c'est parce trop intègre, très petite fille modèle, je n'avais jamais trompé mon mari qui l'aurait pourtant bien mérité.

Des pas ont résonné. Sa petite famille arrivait. Je suis partie vite. Il m'a crié : "à bientôt au mois d'août"
Ce qui était très risqué.

Dans la voiture j'ai poussé un grand cri de joie.

Inutile d'essayer de dormir après ça.