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La retraite, elle est loin, elle est de plus en plus loin. Et puis je n’ai pas vraiment de prendre ma retraite. Je ne me sens pas assez vieille !

Et pourtant j’aimerais bien m’arrêter ! Un vrai break ! Ça fait combien de temps que je travaille, ça fait Pfft ! Beaucoup trop, c’est tout juste si je me rappelle de ce que je faisais avant !
Oui je sais, il y en a qui aimeraient bien travailler, que voulez vous que je vous dise, le monde est mal fait !

Si seulement j’avais les moyens de prendre une année de disponibilité ! Ou deux, tiens, au diable l’avarice ! Non, non, je ne demande même pas de rouler sur l’or, juste le même revenu qu’aujourd’hui ou même un peu moins !

Je suis fatiguée. Fatiguée d’entendre le radio réveil, fatiguée de partir dans le froid quand il fait encore nuit, fatiguée de ces trains toujours en retard, de perdre du temps dans les transports, des avaries matériels et des retards de 5 minutes. Fatiguée des jours où je n’ai même pas le courage de sortir mon livre, de ceux où je m’endors. Et fatiguée même, des jours où au contraire, je suis en pleine forme, et où je me dis : “bon il arrive quand chez moi, ce train, j’ai plein de choses à faire avant de ressortir là ! J’ai une vie moi après le boulot !”

Fatiguée du boulot, fatiguée de changer de poste, et que mon intérêt lié à la découverte du nouveau poste soit de plus en plus court  : avant c’était un an, maintenant en 6 mois j’en ai fait le tour ! Fatiguée de l’immobilisme et de l’illogisme de l’administration. Fatiguée d’avoir l’impression de travailler pour rien, de faire de l’inutile. Fatiguée des chefs qui vous titillent pour une virgule, mais n’osent rien dire au clampin qui dort dans son bureau depuis 10 ans.

Fatiguée de me sentir tout le temps fatiguée même quand c’est faux. Fatiguée de courir pour aller chercher un recommandé avant la fermeture de la poste, de jongler avec l’agenda pour un simple rendez vous chez l’ophtalmo, de remettre à demain la lessive en retard.

Fatiguée des soucis en tous genres, oui mes filles sont grandes, mais pas tant que ça, ce ne sont que de petits soucis, mais c’est moi que ça empêche de dormir, rarement leur père, des soucis que je me fais pour ma mère aussi, et de tous ces soucis liés au quotidien : fuites d’eau, pannes en tout genre.

Les vacances sont trop courtes. À part pendant les congés maternité, de vrais break, je n’en ai pas connu. Les congés maternités ne sont pas vraiment un break, vu les bouleversement dans la vie. Certes je n’ai pas oublié que ce n’est pas toujours folichon de se retrouver à 14 h 30 en train de zapper entre “Les feux de l’amour” et “Derrick” (à l’époque il n’y avait pas tant de chaînes qu’aujourd’hui).
Certes je n’ai pas oublié qu’on ne voit finalement pas grand monde, et que personne n’engage la conversation autour du bac à sable.
Et je sais aussi que lorsqu’on a pas vraiment d’obligation à se lever, on peut trainer jusqu’à 11 h en pyjama et ouvrir ainsi au facteur !  Règle d’or : s’habiller en premier, ne surtout pas commencer à ranger ou autre !

Oui je sais tout ça, mais c’est justement l’avantage d’un break : c’est limité dans le temps, c’est éphémère.

Vu mon compte en banque, reste l’option congé de formation ! Mais il faudrait d’abord réussir à me convaincre moi même que je souhaite faire une formation d’un an pour devenir ostéopathe ou psychologue pour chien, et ensuite convaincre la hiérarchie et m’inscrire dans un cours. Bon il va falloir que je me plonge dans le DIF