Athéna a pris goût aux interviews !
Comme nos avis divergent sur la question, je lui donne une nouvelle fois la parole !

Louisianne : Te souviens tu de la première fois où tu t'es dit "j'aime ça, j'en veux un ?"

Athéna : Non, je ne me rappelle pas ce moment. Mais j'en voyais peut-être de plus en plus et ayant toujours dessiné, peut être que c'était dans ma logique d'en avoir un.  Je devais avoir 17 ans quand j'ai commencé à y penser, puis il a fallu te convaincre aussi :P
Mais sinon j'ai toujours trouvé qu'un fille tatouée, ça donnait un certain caractère, comme pour montrer ou pour dire "je ne suis pas une poupée", ça donne style un peu "belle mais il faut s'en méfier!".
C'est un peu à ça que je voulais ressembler, une fille montée sur talon aiguilles et avec des grands décolletés, mais qui finalement n'a pas l'air d'une pouf'!

Louisianne : Comment as tu choisi l'endroit où le faire ? Le dessin ?

Athéna : Le dessin m'a parut évident dès le départ, il me correspondait vraiment, je l'aurais fait tôt ou tard, mais je voulais qu'il ait une certaine originalité alors je l'ai redessiné. L'endroit c'est différent, j'aime l'équilibre, la symétrie donc je le voulais au milieu sur l'axe corporel, puis sa forme s'y prêtait plutôt bien.

Louisianne : Le côté définitif ne te fait pas peur ? Tu n'as pas peur de regretter ?

Athéna : Le côté définitif non, finalement quant c'est fait, c'est fait ! Et quand on n'est pas sûr de soi, autant ne rien faire, j'ai beaucoup réfléchi pour le 1er, moins pour les autres, mais je ne pense pas regretter un jour, d'ailleurs je devrais me faire tatouer "no remorse" quelque part! De toute façon, jusqu'à maintenant ça n'a jamais été un frein dans mon quotidien, quelqu'un que cela gêne dans sa vie de tous les jours pourra regretter, mais il aurait dû il réfléchir avant... On peut toujours se faire enlever un tatouage, mais si on part se faire tatouer en se disant "je pourrais toujours l'enlever", autant ne pas y aller, c'est ça un tatouage, c'est à vie, si on est pas prêt il a toujours le henné ou les malabars !

Louisianne : Ça fait mal ? Quels soins doit on faire ?

Athéna : La douleur dépend des personnes, de l'endroit tatoué, de la façon dont on prend les choses. En général, plus la peau est fine, plus ça chauffe et la suite est assez douloureuse, aussi lorsque l'on approche des os (coude, genou, tête). Personnellement, je trouve pas avoir beaucoup souffert, puis cela fait partie du jeu, de la même démarche du tatouage. En revanche un ami, bien plus stressé et peut-être un peu chochotte a dû faire arrêter le tatoueur qui pensait qu'il allait s'évanouir !
Après le tatouage, la peau pèle, comme un gros coup de soleil et rejette de l'encre, comme des sorte de croûtes (c'est pas aussi moche que ça en a l'air !), il faut se passer de la pommade spéciale tous les jours pour aider la cicatrisation et la conservation du tatoo, mais certains ne le font pas. Après , c'est écran total à vie dès qu'on s'expose au soleil, ce n'est pas obligatoire non plus mais ça conserve mieux les couleurs. Un tatouage ça vieillit avec nous.

Louisianne : Combien as tu de tatouages ? Comptes tu t'arrêter un jour ?

Athéna : Je compte 4 tatouages, un dans le dos, un sur le long de la cuisse qui part de la fesse et un à l'intérieur du bras, mon tout premier je l'ai fait moi même à l'aiguille et à l'encre de chine, à l'intérieur du poignet, je ne le compte pas vraiment, mais il a son importance.
Pour l'instant je ne compte pas m'arrêter, je vais d'ailleurs aller chez le tatoueur le mois prochain, en fait le tatouage est une vraie drogue, on ne se contente rarement d'en avoir qu'un.

Louisianne : Qu'est ce que cela représente pour toi ?

Athéna : Mes tatouages me représente en fait, ils auront toujours la logique de répondre à ces questions: "qui je suis, ce que je pense, ce que je veux représenter" pour l'instant ça colle. Le premier au poignet : "qui je suis" ça peut vouloir comprendre "d'où je suis originaire" (avec la croix Occitane), "qui est ma famille"...
Ensuite "Ce que je pense", représenté par celui sous le bras, un lettrage en latin plutôt philosophique, et "ce que je veux représenter": le tatoo le long de la cuisse un peu provocant. Il y a aussi une démarche de ne pas vouloir être comme tout le monde, de sortir du lot. C'est vrai que le tatouage est devenu assez répandu, mais ils sont tous différents, un petit tatouage ça ne choque plus grand monde.

Louisianne : Le prix ne parait pas élevé ?

Athéna : Tout dépend des tatoueurs, certains sont très chers mais le talent va avec, et certains se sont fait leur notoriété (Tintin, Chaudesaigues...), mais d'autres sont très doués et ne demande pas trop. Personnellement je préfère aller voir un tatoueur sympa, qui ne fait pas marcher sa boutique comme une usine et qui sera aussi doué qu'un tatoueur connu et cher. Mais je peux comprendre que certains, qui veulent des tatoos complexe genre portrait ou biomécanique se tournent vers les meilleurs. C'est aussi un investissement à vie, peu de choses se gardent à vie, alors faire payer cher un tatouage est aussi un argument que peuvent ressortir certains.

Louisianne : Tu dessines donc tu trouves normal d'acheter une machine à tatouer. En ferais tu un métier?

Athéna : Oui j'aimerais beaucoup, mais les formations sont assez dures à trouver et en France, les tatoueurs sont un peu ennemis, surtout quand ils exercent dans les mêmes villes alors je vais peut être commencer par proposer mes services à mes amis ! J'ai d'ailleurs déjà tatoué Gaël, qui avait l'air assez satisfait, de mon côté, j'ai trouvé ça pas mal pour une première. Je le remercie d'avoir été mon premier cobaye, ça m'a déjà permis de penser à améliorer certaines choses pour la prochaine fois. C'est en forgeant qu'on devient forgeron !

Louisianne :
Est ce le même plaisir de dessiner sur une toile que sur une peau ?

Athéna : C'est complètement différent, une toile ça se corrige, on peut choisir comment la travailler, comment tenir son pinceau, appuyer plus ou moins etc. Un tatouage présente plus de contraintes car déjà, le tatoueur ne choisi que rarement ce qu'il va faire, c'est le client, mais ce même "client" offre toute une confiance à une personne qu'elle ne connaît pas forcément, c'est beau je trouve :)
Ensuite bien sûr les outils sont totalement différents, et il y a des conditions d'hygiène à respecter.

Louisianne : Es tu choquée par les gens qui n'en veulent pas du tout comme moi ?

Athéna : Non, ça ne me choque absolument pas, chacun fait ce qui lui plaît, ce qui a tendance à m'énerver, c'est le jugement porté trop facilement sur les tatoués, en particulier les "beaucoup tatoués", il faut souvent assumer son choix auprès des autres, et souvent dans le monde du travail, se cacher. Le raccourci tatoué = voyou est un peu trop facile, et on ne le soupçonne peut-être pas, mais il y a des banquiers comme des informaticiens ou des cadres tatoués ! Seulement ça ne se voit pas ! Ce n'est pas encore très bien accepté, mais tant mieux, ce n'est pas fait pour tout le monde !

Super interview non ? 

Je précise que j'évolue mine de rien, au contact d'une future artiste tatoueuse : j'étais terrorisée à l'idée qu'elle s'entraine sur ses amis, j'avais très peur qu'elle n'abîme Gaël, et j'ai été étonnée et ravie du résultat !