C’était l’été. J’étais allée au lac avec mes deux petites nièces, Marine et Manivelle, à part mes filles, dans ma tribu personne ne veut aller au lac : on a une piscine qu’irait-on faire là bas ?

Les petites sont sages, elles mettent bien leurs brassards, me préviennent quand elles se baignent pour que je les accompagne, ou me disent si elles vont au toboggan ou à la balançoire. 

Comme elles sont à la balançoire, à 50 mètres de moi j’en profite pour lire un peu, tout en levant les yeux régulièrement pour les surveiller. Il y a des familles partout, d’autres enfants, les filles se font des copines.

Soudain levant le nez, je m’étonne que les petites se balancent aussi haut, elles ne sont pas encore assez grandes, ni assez douées pour s’élancer aussi vite !

À ma grande surprise, je vois un homme dans la quarantaine qui pousse les petites à tour de rôle. Mon sang ne fait qu’un tour !

Mais qu’est ce qu’il veut celui là ? C’est peut être un honnête père de famille, mais je préfère m’en assurer !

Je bondis sur mes pieds abandonnant mes affaires (chose que je ne fais jamais) et me dirige vers les balançoires, ne serait-ce que pour montrer que les petites ne sont pas seules et qu’il n’est pas question de les embarquer !

Et j’arrive assez près pour éclater de rire en reconnaissant mon beau frère (père de Marine) :

- Bon sang tu m’as fait une de ces peurs !

Ma sœur qui n’était pas loin derrière a bien ri aussi !

Au moins ils savent qu’ils peuvent me confier mes nièces sans crainte !