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Quand j’étais petite, dès que nous quittions l’appartement, Martine nous disait de “bien nous tenir” dans l’escalier et autres parties communes de l’immeuble.
Interdiction de faire du bruit, de se disputer, de dévaler l’escalier en courant. Et bien entendu on dit “bonjour madame, bonjour monsieur” quand on croise un voisin.

Le fait d’avoir déménagé plus tard dans une maison n’a guère changé les règles de base, à savoir bien se tenir, ne pas se faire remarquer en public.

La règle paraît logique, elle relève du bon sens et de la politesse, je l’ai inculquée également à mes filles, avec des résultats plus ou moins satisfaisant en ce qui concerne Artémis et le nombre de décibels. De ce côté elle n’a guère changé, elle n’a aucun scrupule à faire une esclandre si elle s’estime dans son bon droit !

Lorsqu’elle étaient petites j’évitais également les “leçons” publiques, je parais au plus pressé : cesse de te rouler dans le pot de confiture que tu viens de casser dans le rayon (je blague bien sûr).
La leçon de morale se fera plus tard à la maison entre quatre yeux : il ne faut pas faire ça pour telle et telle raison.

J’avoue que j’ai toujours agi de même avec mon conjoint : pudeur de ma part sans doute, je ne vis pas dans une télé réalité !
Pour moi les règlements de compte se font en privé. Bien sûr ça ne veut pas dire qu’il faut tout accepter sous prétexte qu’on est dans la rue : tu m’as claqué la portière de la voiture sur le pied… Mais le reste, le fond du problème peut attendre !

Revenons-en au sujet principal, la surveillance des enfants. Comme vous le savez j’ai grandi dans une ville bien comme il faut.

Et si il y une chose que je n’ai jamais comprise chez les bécébégé, c’est bien leur manque de surveillance des enfants en public !

Camomille (qui a pourtant été élevée par Martine, z’avez qu’à suivre) n’échappe pas à cette règle !
Certes ses enfants ont appris à dire “bonjour Madame” mais quand ils étaient petits, c’était du pur Ville Natale.
Heureusement en grandissant ils savent se tenir, étrange !

La scène se déroule toujours pour la même raison : un jour je vois deux dames qui parlent devant chez le coiffeur. L’enfant d’une des deux donne de grands coups de pied dans la vitrine sous l’œil outré de la coiffeuse. La mère ne réagit pas et continue à parler tranquillement. 

Ce genre de scène se produit tous les jours. Les caissières des supermarchés se feront un plaisir de vous en parler. Les enfants ne sont ni surveillés, ni réprimandés.

Autre exemple très courant. La belle-sœur  de Camomille qui a 4 enfants. Oui toujours beaucoup d’enfants dans ces familles.

Je me souviens d’une communion où nous sommes arrivés en avance pour la messe. Madame papotait et le petit courait partout dans l’église, escaladait les bancs, hurlait, rentrait dans le confessionnal. Le prêtre lançait des regards courroucés au gamin et des appels muets à la mère qui n’était pas concernée le moins du monde.

Pour des gens qui vont à la messe tous les dimanches, le gamin n’avait même pas le respect du lieu de culte ! 

Petite, on m’aurait emmené dans n’importe quel temple, j’aurais été très intimidée.

Plus tard, même scénario : nous sommes à table, dans un très beau restaurant, le style petit château. Le petit monstre va jouer dans le jardin, rapporte dans la salle de restaurant des branches d’arbres et des grosses pierres sous l’œil outré des serveurs. La mère ne bougera pas la moité d’une fesse de tout le repas. Le petit troisième de Camomille fait des bêtises aussi mais moins graves.
Oui quand on multiplie le nombre d’enfants bécébégé, ça devient dur à vivre !

Les seules mères à se lever régulièrement sont les mères “normales” c’est à dire Servane et moi-même.
Je reviendrai sur les pères, ce n’est pas le sujet.

Je n’ai jamais compris vous dis-je ! Et pourtant j’ai cherché des explications, je ne devrai pas d’ailleurs, on s’en moque ! 

Comment des gens pour qui le paraître est si important peuvent accepter que leur enfant ait un tel comportement ?

Est-ce parce que, quand on fait des “mondanités” (je l’ai dit cela arrive surtout quand ces dames parlent) on ne peut pas s’interrompre pour réprimander l’affreux ?

Est-ce parce qu’on espère qu’en ne réagissant pas, la faute passera inaperçue  ? il faudrait être aveugle et sourd !

Est-ce parce que ces dames sont habituées aux “dîners sans enfants” donc quand elles papotent elles oublient qu’elles ont des enfants ?

Par peur de l’esclandre ? Je l’ai dit, on est pas obligée de faire une grande scène pour calmer un petit monstre.

Nous sommes tous différents. Alors pourquoi les bécébégés ont-elles toutes ce comportement ?
Leur mère leur a dit : quand en public tu seras, ton enfant tu oublieras !

J’ai souvent eu envie de prendre à part une mère de ce genre et de lui dire :

Pourquoi vous ne réagissez pas ? Cela ne vous gêne pas que votre enfant se comporte aussi mal ? Vous ne lui donnez donc pas d’éducation ? Vous ne lui avez pas appris à bien se tenir en public ?

Mais bon vu que les seules dames ce genre que je côtoie de près sont des relations de Camomille, ma question m’attirera les pires ennuis.

Parenthèse : que font les pères bécébégé au repas de communion ? Pas grand chose ! Inutile d’espérer qu’ils vont pallier les insuffisances de ces dames.
Dans les couples normaux avec une mère normale et un père normal, les deux s’occupent du petit.

Je peux vous citer mon vécu en matière de repas de famille : Benjamin, non pour des raisons sociales, mais parce qu’il était bien à table, ne s’est jamais levé pour une dispute des filles, un “maman pipi” ou autre urgence.
Cependant si mes filles s’étaient mal comporté comme les petits monstres, il n’aurait pas manqué de me demander d’intervenir, non mais ! Comme vous voyez il n’était pas bécébégé ! Chacun participe à sa façon !