affichebal2_by_louisianneDonc je parle un peu à Marc et je le laisse. Je rejoins mes filles et leurs copains qui me bombardent de questions :
- c’est qui, c’est ton ex ? Il est marié ? Vas-y branche le !

Je réponds à mes filles qu’elles rêvent, qu’elles arrêtent de vouloir me caser. Mais sans doute parce que je suis passée par la buvette, (et que je suis économique, deux verres me suffisent pour être gaie, mais pas au point de rouler sous la buvette quand même), donc ça m’amuse, je réponds. Ils insistent :
- regarde il est seul, c’est clair,si ça se trouve il a divorcé depuis l’an dernier !

Finalement lui et moi nous nous parlons une deuxième fois. Il me dit que sa femme est partie pour emmener un de ses fils je ne sais pas trop où. Puis ensuite je l’emmène voir mon frère et ma sœur. C’est la première fois depuis des siècles que je lui parle autant !

La soirée passe. Je danse, je me déplace, mes filles vont près de l’église pour discuter, je passe près d’elles, le copain de ma fille continue de me demander où j’en suis avec Marc.

Je n’avais rien prémédité. Je m’éloigne de la fête pour un besoin bien naturel. Je reviens et je le croise. Je lui demande où est sa maison. Nous descendons vers le village, une petite route qui descend vers la route principale. Sa belle sœur et son fils marchent à côté de nous quelques minutes. J’y fais à peine attention, pas plus que je ne remarque le moment où ils nous quittent.

Nous arrivons devant sa maison. Nous parlons. Puis nous parlons des autres maisons, celle là est à M. Machin, celle ci a été vendue. Puis chemin faisant, nous remontons une autre ruelle plus petite plus sombre, et il me montre l’arrière de sa maison, le jardin. Nous sommes derrière l’église.

Et bien vite je ne dis plus rien. Je ne sais plus quoi dire. Il me dit :
- quand on était jeune j’ai essayé de t’embrasser.
Je n’en suis pas si sûre. Je dis ah bon. Je ne sais vraiment plus quoi dire, nous nous faisons face. Il me dit :
- en tout cas j’ai essayé quelque chose
- Je sais, j’étais jeune et stupide
Je ne me rends compte plus tard que c’est un encouragement. Et ce qui devait arriver arrive : il m’embrasse.

Après je lui dis :
- tu vois il n’est jamais trop tard
En fait je suis presque prête à partir !
Voilà un baiser manqué il y a des années, un baiser rattrapé !
Il me dit : ” maintenant je suis un homme marié “.
Je réponds, ” je sais je ne t’embêterai pas “, et de nouveau je suis prête à tourner les talons. Je n’ai rien vu venir, mais je commence à être très troublée…
Mais il me retient pas la taille, il a du sentir que j’allais partir.

Et là j’ai 18 ans !  Je suis derrière l’église avec un garçon, nous nous embrassons loin des regards. Nous parlons un peu mais si peu !
Le temps passe doucement mais je suis de moins en moins à l’aise. Je pense à mes filles et à ma famille. Ils ne sont pas habitués à me voir disparaître (enfin pas si longtemps). J’entends des bruits de mobylette, les copains de mes filles sûrement.
Je lui dis que je ne suis pas à l’aise, que mes filles doivent me chercher. Il comprend. Nous contournons l’église et nous retrouvons à l’endroit où nous nous sommes croisés. Il me parle il me dit :
- je ne sais pas quoi te proposer. C’est dommage.
Puis : ” j’espère qu’il y aura une prochaine fois ! “
À son comportement, et en entendant ses mots je me dis que ça doit être la première fois que ça lui arrive. Nous marchons côte à côte. En bas de la descente ils sont tous là : mes filles, leurs copains, ma sœur mon frère. Je suis aussi gênée qu’une gamine surprise par ses parents !
Nous nous retrouvons tous ensemble, les copains de mes filles disent au revoir. Marc dit bonne nuit à mon frère et à ma sœur. Je suis tellement troublée que j’avais presque oublié sa présence ! Mes filles sont mortes de rire !
Ensuite ma sœur me demande ce que je faisais dans le noir avec lui. J’explique qu’il me montrait sa maison. Elle trouve ça un peu bizarre mais bon.

Dans ma voiture j’emmène Athéna, Artémis, Martin et mon neveu. La soirée n’est pas finie ! Les jeunes ont décidé de m’embêter ! Ils ne vont pas se contenter de croire à la visite de la maison !
Il est vrai que dans la voiture j’ai poussé un grand cri ! Les jeunes n’ont  pas su l’interpréter, c’était un grand cri de joie que je n’ai pas su retenir !