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Mais revenons à la Sauvageonne.

Comme je le disais à un ami cet été : en fait la Sauvageonne, tous se sentent chez eux, mais personne ne s’investit !

Tous les ans l’histoire de la douche qui se bouche se répète et malgré les conseils : pas de lessive en même temps que le lave-vaisselle, pas de lessive en même temps que les douches, c’est un puisard, pas un tout à l’égout..

Tous les ans, Jim et Jérémy font des travaux, réparent, colmatent, débouchent.

Là aussi l’histoire se répète. Benjamin le sait bien. Mon mari bricolait avec mon père, tandis que les autres jouaient les gosses de riches. Mon frère ne sait pas bricoler, mes beaux-frères non plus. Cela n’empêche pas de rendre des services : la bouteille de gaz, euh non trop lourd, les poubelles, euh non ça va salir ma voiture ! 
Du coup ils étaient un peu jaloux de Benjamin, serait-il le chouchou du beau-père ? 

Benjamin, sa femme (en l’occurrence moi) et ses filles étaient aussi ceux qui venaient le plus longtemps à la Sauvageonne.

Et l’histoire s’est répétée : mes filles ont bien entendu choisi des hommes bricoleurs comme leur père. Martine, mes filles et moi sommes toujours celles qui restent le plus longtemps à la Sauvageonne, mes filles restaient deux mois quand elles étaient encore étudiantes.

Du coup, on m’en veut un peu à moi : serais-je la chouchoute de Martine, parce que je suis toujours celle qui l’emmène à la Sauvageonne, l’été et à Pâques ? Celle qui connaît le mieux la maison (les autres passent en touriste) qui sait un peu bricoler, et qui fait toujours l’ouverture et la fermeture ?

Pour couronner le tout voilà que “les copains de tes filles font tout à la Sauvageonne”, encore une raison de plus ! Mes filles seraient-elles les petites filles préférées et leur copains avec ?

Je suis la moins riche de ma fratrie. Ils ont pu payer des choses qu’on ne peut pas faire nous mêmes, le toit par exemple. J’en suis ravie et je ne les jalouse pas pour autant !

Mais encore une fois il n’y a pas que ça.

Hormis la première semaine, le premier week-end où c’est la fête, où on fait une grande table tous ensemble, en fait chacun est chez soi, chacun vit sa vie.

On ne partage rien ou pas grand-chose.

Qui va prendre le petit déjeuner à Petite Colline, qui va s’enfermer pour lire dans sa chambre, je me retrouve souvent seule à la piscine. Pourquoi pas, on est pas obligés d’être toujours collés. Pourtant quand on invite des amis, on partage quand même des choses, là avec la tribu c’est différent :

Plusieurs familles qui vivent sous le même toit comme à l’hôtel et ne se retrouvent que pour les repas.

Seuls les cousins, cousines partagent des choses, jouent au carte, au badminton, au ping pong, regardent des films, chahutent dans l’eau, vont danser.

Chaque fois que je propose des choses pour les soirées, c’est peine perdue : 

Un mojito ? Je sais très bien les faire ! Non pas d’alcool… et mes sœurs sont des affolées de la calorie, seul Luc est partant.

Un jeu ? J’en ai tous les ans des nouveaux trop drôles et je passe des soirées mémorables avec mes potes ! Non je n’aime pas les jeux..

Les ados veulent bien tester mes jeux de temps en temps.

Un film sur grand écran dans la grange cinéma ? Non pas envie, je vais en regarder sur mon pc dans ma chambre !

Les ados eux profitent de la grange cinéma et regardent des films d’horreur. 

Une sortie, une fête de village ? C’est plus amusant en groupe ! Non sauf si il faut accompagner ma fille, non deux soirs de suite c’est trop pour moi !

Bref au bout d’une semaine, je ne propose plus rien ! Enfin ça c’était avant ! Cette année, j’ai cessé de proposer au bout de deux jours.

Je vous disais plus haut, que ma tribu vu de l’extérieur passe pour une famille de bons vivants toujours partants ! La preuve en images que c’est tout à fait faux.

J’ai également évoqué mes dissemblances avec Servane pourtant la plus proche de moi affectivement : Servane n’est pas un gai-luron, elle est casanière, elle n’est jamais partante. Donc même quand elle est là (une semaine guère plus) ça ne change rien pour moi.

Tous les ans je rêve de partir louer un gîte ailleurs avec mes filles, tous les ans il y a quelque chose qui coince, cette année c’était le déménagement d’Artémis et Jérémy.

Tous les ans je rêve d’inviter des amis ne serait-ce que trois jours, tous les ans c’est compliqué. Déjà parce que ma tribu remplit mal ou ne remplit pas du tout le POS (planning d’occupation de la Sauvageonne) que je prépare tous les ans, que j’envoie que j’imprime… 
Ne serait-ce que pour Martine qui doit prévoir les courses, faire les lits etc…

Pensez donc ! Ils sont au dessus de ça, ils oublient ou ils ne savent pas utiliser un tableau excel. Ou alors ils biaisent comme mon frère qui attend le mois de juillet, où Martine est déjà sur place pour prévenir qu’il viendra peut-être fin août.

Résultat, non seulement il est difficile d’inviter des amis, car à choisir je préfère qu’ils aient de vraies chambres, pas un lit sur une mezzanine, et aussi qu’il n’y ait pas trop de monde…

Mais en plus il est presque impossible d’éviter de croiser certains éléments de ma fratrie ! Ce serait trop simple !

Martine a bien vu cet été que j’en avais ma claque, que je désespérais de ne pas avoir d’argent pour aller ailleurs, que je ne supportais plus ma tribu.

Elle me disait : on pourrait venir du 15 août au 15 septembre ! 
Moi je veux bien, mais voilà dès le 15 août il fait déjà moins chaud, pourquoi moi je devrais venir quand il fait froid et que les autres profitent du soleil de juillet ? Et puis Athéna et Jim ne peuvent pas choisir leur vacances : c’est août. Et je m’ennuie déjà en temps normal, alors seule avec Martine… J’ai pris 3 semaines alors que je prends un mois d’habitude, je me suis ennuyée quand même.

Et ce n’est pas ça que je veux. J’ai envie d’ailleurs, j’ai envie de changer de décor. Bien sûr j’aimerais toujours la maison, bien sûr j’irai toujours. Mais il y a des choses qu’on ne peut pas changer, enfin pas pour le moment. 
Quand je me plains, Athéna me dit : la maison n’est pas à nous. Logique.

Elle est à Martine. Trop gentille et trop lâche pour taper du poing sur la table, même si elle commence à se rendre compte (il serait temps) que certains de ses enfants sont des enfants gâtés !

Voilà je me suis défoulée sur mon blog, ça fait du bien !