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La scène se passe dans un train de banlieue. Un couple qui s’embrasse. Ils s’embrassent en public. 

Visiblement ils n’ont plus 20 ans. Il a des bouclettes grises, elle a des cheveux noirs, mais ce n’est pas une jeunette pour autant ! Ils ont l’âge d’avoir de grands enfants.

Ils rient, ils se collent l’un à l’autre, ils s’embrassent, se parlent à l’oreille. Les gens les regardent. Cela ne choque personne un couple d’ados qui s’embrassent !

Mais eux ! Ils ont l’âge des couples usés ! L’âge où on discute des prochaines vacances dans le train de banlieue, où on dit “c’est toi qui vas à la réunion des copropriétaires ? Tu rentres tard ce soir ? Au fait tu as pensé à la facture de téléphone ?”

Ce couple c’est Tristan et moi ! Et bien souvent j’ai surpris les regards ! Pas des regards désapprobateurs, non des regards amusés, des sourires ! Je me souviens d’une jeune fille qui me regardait, elle regardait plus moi que lui ! Je l’avais fait rire, parce qu’en montant dans le train au mileu d’un groupe compact qui “poussait” pour avoir sa place, je m’étais accrochée au bras de Tristan : ne me perds pas !

Puis ensuite je m’étais collée à lui en poussant un soupir d’aise : “Ah c’est mieux que de se retrouver collée à un inconnu qui profite de la situation !”

Alors elle riait la jeune fille, et ça me faisait sourire aussi !

Nous ne sommes pas à l’âge où nous parlons des factures, mais à l’âge des ados un peu frustrée de ne pas se voir assez souvent et qui profitent de chaque minute passée ensemble !