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Je continuais comme ça, plus souvent près de la barre du haut que de la barre du bas, niveau poids, mais je restais tout de même vigilante, redressant la barre dès que je sentais qu’une fermeture coinçait !

Puis je me suis mariée et j’ai eu beaucoup d’enfants !

Je n’avais pas vraiment changé du point de vue alimentaire ! Je n’ai jamais mangé équilibré ! Pas forcément trop, mais mal ! Incapable de résister à un plat en sauce, le dimanche, et puis avec Martine, difficile de ne pas manger !

Mon époux, mince comme une tringle à rideaux qui a plutôt tendance à maigrir quand il est stressé (Artémis a hérité de lui) me reprochait mes grignotages, même en voiture. Il m’a toujours trouvé grosse, je me souviens qu’il avait une photo de moi à la plage en monokini dans son portefeuille, sauf qu’il ‘avait coupé au niveau du nombril ce qui veut tout dire !


Mais au lieu de m’encourager à maigrir, ses reproches et autres compliments, ont au contraire détruit l’image positive que j’avais de moi.

Quand j’ai été enceinte d’Athéna, j’ai mangé comme 4, contente d’avoir enfin une excuse. La sage femme me mettait en garde, je m’en moquais. Après j’ai allaité, il me fallait des calories, et pour une fois, j’avais du volume au niveau du SG, plutôt sympa !

Là j’ai vu que trop c’est trop ! J’avais perdu un peu de poids après l’accouchement mais il en restait pas mal !

Je me suis inscrite chez les regardeurs de poids. Je n’ai pas eu trop de mal ! C’était nouveau et quand quelque chose est nouveau, je suis passionnée, excessive même. Athéna ne mangeait que des petits pots, mon mari travaillait souvent tard le soir ou la nuit à l’hôpital donc je mangeais souvent seule, j’emmenais mon tupperware au bureau. Restait le dimanche chez mes parents, mais j’arrivais à ruser pour manger moins. De toutes façons en cas de fêtes, je n’appliquais pas les préceptes des “regardeurs” téléphonez pour demander ce qu’on mange et adaptez ! Non je faisais attention, mais sans plus !

J’ai perdu 10 kilos et pesé de nouveau 55 kg. Mon mari ne l’a pas spécialement remarqué. Mais ce nouveau poids ne m’a rendu heureuse pour autant, le mal était ailleurs.

J’ai été enceinte d’ Artémis, j’ai grossi. J’allais très mal. De nouveau je me suis inscrite chez les regardeurs de poids. Mais il n’y avait plus l’attrait de la nouveauté. Je n’y croyais plus trop, je n’avais plus envie de manger seule au bureau, j’avais des collègues copains. J’ai maigri, mais à 60 kgs j’ai tout arrêté. Athéna mangeait normalement, mon mari n’avait plus d’horaires décalés, Artémis m’empêchait de dormir, j’avais deux bébés une de 2 ans, l’autre nouveau née, j’étais épuisée, donc le régime n’était pas ma priorité.
J’ai grossi. Je voulais arrêter cette escalade, au moins pour mes filles, je ne pouvais pas. Je souffrais terriblement dans mon âme et je mangeais. Certain boivent ou prennent des médicaments, moi je compensais en mangeant.

J’ai divorcé… vécu une longue et douloureuse crise sur laquelle je ne veux pas revenir. J’ai continué à grossir. Je ne me pesais plus. Je n’écoutais plus quand on me conseillait de maigrir, je ne me regardais plus en photo. Je m’habillais à la va vite un peu mamie. Quand je flashais sur une jolie robe, je déprimais, mais je ne faisais rien.

Bien sûr j’ai commencé par grossir sur mes “points faibles” mais bien vite j’ai grossi de partout. Ma poitrine est devenue énorme, j’ai eu un double menton, j’ai même découvert, suprême horreur qu’on peut avoir de la cellulite sur les bras ! Mais j’ai toujours gardé de jolis mollets, et je mets en valeur mon décolleté quand il le faut.
Le pire est mon ventre ! Mon point faible forcément ! Je crois que le reste je pourrais l’accepter sans problèmes, mais lui brr ! Quelle horreur !
Je plaisais, j’ai toujours plu. Je ne fais pas l’unanimité bien sûr, mais j’ai souvent été sollicitée malgré mon poids, alors pourquoi maigrir ? Malgré cela j’ai refusé de longues années toutes relations, pas seulement à cause du poids….

J’ai essayé de retourner chez les regardeurs de poids, mais c’était cher. Et je n’y croyais plus. Mes filles mangeaient normalement, moi aussi. Quand Athéna a grandi, on a tenté des régimes ensemble, mais je ne tenais pas et elle s’énervait après moi ! Rien n’y faisait, je n’avais pas de motivation.

Le poids pour moi c’était l’ennui. Dans ma vie il m’est arrivé(rarement) d’oublier de manger, de sauter un repas, et à chaque fois c’était parce que je vivais quelque chose d’intense, que je vivais intensément !

J’ai connu Dimitri. J’ai remis le pied à l’étrier. La première fois, je me disais que mon ventre allait gêner. Mais non !
Et je l’ai déjà dit, quand je suis au lit avec un homme, je n’ai aucun complexe ! Dimitri aimait me regarder, me toucher, il me rappelait toujours, c’est donc qu’il aimait ça !

Puis je me suis retrouvée seule, mes filles parties, et ma vie a changé. Je me suis mise à sortir et à danser. Danser c’est forcément un rapport au corps très important. Je me suis mise à rêver de nouveau à de jolies robes. J’ai regardé les autres files en me disant qu’un jour je danserai comme ça, et que je vais maigrir aussi !
Je me suis regardée dans la glace des centaines de fois en train de danser, aimant mes gestes, mais moins mon poids. Je me suis amusée comme une folle avec ma bande de potes, me voyant des centaines de fois sur des photos, me disant  : pas mal mais peut mieux faire !

Dans les bras de mes danseurs préférés j’ai découvert une vraie sensualité, le dialogue du corps. Et j’ai vu qu’il n’y a pas que les très jeunes filles avec lesquelles ils aiment danser collés ! 
Quand on se colle, je n’aime pas mon ventre, je préfère que ce soit mes seins qui touchent mon partenaire, en quelque sorte mon ventre m’empêche d’en profiter un max !
euh bon, je vous rassure, mes seins sont collés aussi ! si ce n’était pas le cas je serai limite difforme ou enceinte !

Le soir je sortais vers 20 h sans manger, je n’avais pas faim, on verra ça plus tard. Je rentrais à minuit, je mangeais un yaourt ou j’oubliais de manger… et je fais ça plusieurs fois par semaine.
Je mange toujours le midi à la cantine, mais de moins en moins lourd, car si je mange lourd, j’ai envie de dormir.
Ça ne me gênait pas avant, mais maintenant si…

Je vis. Je ne m’ennuie plus à grignoter devant la télé. Je ne pense plus à ce que je vais manger, pas le temps, je vis. Quand je sors au resto avec mes potes, je profite de leur compagnie, je discute, je ris. Même si le menu est bon, ce n’est pas ma principale motivation ! Donc j’ai maigri… De combien je ne sais pas ! Je me pèserai quand je serai proche du but !

Et puis il y a Tristan ! Il me répète que je suis belle, il adore mes formes. Il prend des airs de gamin émerveillé quand je lui fais un streap tease ou que je danse en petite tenue… et il est le premier pour qui je fais ça !
Je ne voulais plus mettre de lingerie ni en acheter, ou alors très simple et je me ruine parce qu’il aime ça, et que j’aime aussi me voir dans son regard !
Au début j’avais presque peur de maigrir : je vais perdre ma poitrine, il ne sait pas que je suis une fausse grosse ! Mais je me suis dit que j’allais avoir plein de nouvelles possibilités, dont celle de montrer mes jambes ! Et puis si ça ne lui plait pas, il saura me le dire !

Je vis et c’est le meilleur des non-régime ! Peut-être vais je redevenir ce que je suis ! Une fausse grosse, une vraie menue avec quelques formes de ci de là !