Quand une catastrophe arrive, j’hésite à continuer à bloguer. En parler ? Mon opinion n’intéresse personne, nous somme tous informés (quoique parfois je me pose des questions) et surtout je n’ai pas envie de déclencher une polémique dans les commentaires.
Continuer à écrire des billets léger comme si de rien n’était ? Pourquoi pas, c’est toujours bien de se changer les idées. 
Mais là bien sûr  je parle des tristes attentats ou autres catastrophe naturelles. En général j’attends un peu avant de bloguer de nouveau. 

Malheureusement cette crise va durer…

Avant d’en venir au titre quelques nouvelles en vrac. 
Avec une totale imprudence nous n’avons pas annulé l’anniversaire surprise de Servane (50 ans) samedi dernier. C’était après l’annonce de la fermeture des écoles, mais avant, ou plutôt pendant l’annonce du premier ministre. Moi la première qui suis du genre surinformée, je n’étais ni devant la télé, ni en train d’écouter la radio, ni sur mes PC, tablettes et téléphone puisque je me préparais pour la soirée ! 
Même si la plupart disaient ” pas de bisous ” je n’étais pas tranquille et pas du tout convaincue que l’absence de bises nous préservent !  Mais OUF tout le monde va bien ! Cédric a conseillé à Martine de ne pas y aller ce qui était plus prudent. 

Depuis Martine ne bouge plus, elle ne sortait pas beaucoup, à part pour aller faire quelques courses en face. Nous avons eu du mal à la convaincre de rester tranquille. : M
- Mais non je ne risque rien, moi tu me connais : je suis comme les gens de ma génération je met de l’eau de javel partout  !
Pour une fois j’ai une réponse toute trouvée quand elle me dit ” je suis vieille moi ce n’est pas grave si je meurs “
- Peut-être mais pense aux autres ! Évite de saturer les hôpitaux !
L’argument a fait mouche. 

Lundi j’étais en télétravail et j’ai attendu les consignes, je me doutais que j’allais rester en télétravail. Mes collègues ont du continuer un jour ou deux. J’ai de moins en moins de travail. Nos interlocuteurs ne peuvent plus travailler. L’administration écrit des textes pour geler les délais habituels. 

Dès le début, Artémis m’a dit : fais le plein et viens à la Sauvageonne ! Martine était prête à me suivre ainsi que mon neveu Luigi qui adore la Sauvageonne. Artémis y serait bien allée aussi mais elle ne peut pas (j’y reviens).
Je l’aurais fait si il n’y avait pas eu le télétravail, même si Athéna m’a dit : ” sans télé et sans internet, tu serais devenue folle ! “… - - Mais non, mais non ! 

Artémis est tombé malade juste avant, un simple rhume, mais elle a du aller à Petite Colline pour trouver un médecin qui veuille bien la voir, et il l’a arrêtée une semaine par précaution. Jérémy a voulu faire un dernier entraînement de foot vendredi, il s’est foulé la cheville, attelle et béquille, arrêt maladie aussi. Mais Artémis tourne en rond, ils habitent une maison dans un petit village sur le port, mais n’ont pas de jardin. Elle regrette de ne pas être allée à la Sauvageonne à temps. 

Athéna est en télétravail et chômage partiel. Jimmy a travaillé en début de semaine sur des chantiers, il est resté à la maison à la fin de la semaine et reprend lundi. Pour les pompes funèbres et les tailleurs de pierre, il y a toujours du travail, hélas. 

Le reste de ma tribu va bien. Mon neveu Chris qui habite avec sa femme un 40 m² à Paris est parti dans la maison de campagne de la grand-mère, mais avant il est passé chez moi pour m’emprunter une clé 4G, hé oui sans internet pas de télétravail, pas de campagne. 
En passant je songe à m’enrichir en faisant du marché noir vu le nombre de demandes incongrues que j’ai :
- Tu n’aurais pas un pommeau de douche ? Des clés USB ? Des CD à graver ? “

J’ai été étonnée par certaines choses : des personnes que je connais très peu comme les copines de théâtre proposent gentiment de l’aide, d’autres que je n’attendais pas prennent des nouvelles.

Quand tout ira bien. 
Avec Athéna au téléphone nous nous posions des questions pour l’après.
Que va t-il se passer après ? J’ai du mal à croire que l’on nous dise : Youpi, tralala, vous êtes libres sortez !
Mon neveu Timothée se marie le 9 mai avec une américaine dont la famille a déjà ses billets d’avion. Je n’ose pas poser de questions, je suppose qu’il attend la dernière minute pour reporter. 
Il arrive souvent dans les conversations au téléphone d’entendre ” quand ce sera fini je t’apporterai tes livres, quand ce sera fini il faudra faire ceci ou cela “


Éternelle optimiste, je me surprends à penser souvent : quand tout ira bien. 
Quand tout ira bien il faudra que j’emmène ma couette au pressing, quand tout ira bien il faudra emmener la voiture au garage, quand tout ira bien j’irai acheter ce livre…

Je vais devoir bien sûr reporter mon voyage d’avril à la Sauvageonne.
Quand tout ira bien j’irai à la Sauvageonne ! 
Je me vois déjà poser me congés, faire le plein, remplir le coffre.
La Sauvageonne dont je visualise chaque recoin avec une telle intensité que je crois y être parfois.
La Sauvageonne que j’appelle de tous mes vœux ou plutôt c’est elle qui m’appelle. 

Prenez soin de vous !