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Il m’arrive de penser aux travers de mon amant, même si il n’en pas… Ni de travers, ni de défauts.

Parfois je le trouve… quoi déjà ? C’est impalpable.. Un peu trop désinvolte, pas assez passionné ? Pourtant il est passionné sous la couette.

Ou alors pas assez romantique ? Pourtant il l’est quand il accroche des fleurs à ma porte en mon absence !

Non décidément, je ne vois pas où le bât blesse… Jusqu’à ce que je me rende compte que…

J’ai changé !

J’ai beaucoup changé depuis mon premier amour ! À Laurent je disais que je n’aurais pas assez d’une vie pour l’aimer, que je l’aimerais encore dans les vies suivantes !

Dirais-je cela aujourd’hui ?

J’ai cru mourir d’amour pour Laurent. Mais je sais qu’on peut survivre à un chagrin d’amour. J’ai survécu.

J’étais passionnée certes, mais pas prête à renier mes amis, ma patrie, ni me faire teindre en blonde.

J’ai changé, j’ai grandi.

Bien sûr j’aime, bien sûr je peux souffrir, mais je ne pense plus que ma vie s’arrêterait là si je perdais l’homme qui occupe mes pensées.

Bien sûr ce serait long et difficile, et si je pense à mon grand âge, peut-être serais-je même tentée de penser :
Mouais, est ce que ça vaudrait le coup de me relancer dans une histoire, une fois la date de péremption notée sur le pot ” chagrin d’amour “sera dépassée ?
En aurais-je encore l’envie, l’énergie, la capacité d’attirer, hé oui le corps est impitoyable et l’attraction est un élément essentiel !

Mais même sans penser à ça, je sais que l’on ne peut guère comparer mon état actuel à mon premier amour.

Sans doute que c’était ma raison de vivre, mon tout, ma priorité, ma vie qui tourne autour de mon amour passion.

J’ai grandi. J’ai deux filles que j’adore. Finie la peur de ne pas avoir d’enfants, ou de les avoir trop tard. J’ai des centres d’intérêt, des amis, ma tribu. Je sais vivre seule ou accompagnée.

Pire : des phrases que j’aurais rêvé d’entendre à une époque me “gaveraient” un peu aujourd’hui. Un homme trop fleur bleue, trop adepte des longs discours me saoulerait vite !
Ne riez pas, j’en connais un très bien, je vais vous donner des exemples, si si !

Je lui dirai sûrement, oui moi aussi je t’aime, mais bon n’en fais pas trop quand même, ou moi aussi je suis romantique, mais bon j’ai les pieds sur terre quoi ! L’amour et l’eau fraiche, tiens je t’enverrais bien sur Face de Bouc pour voir mon profil à ce propos !

Un homme un peu trop fusionnel me ferait peur aussi, bon écoute je ne suis pas ta mère, oui oui on est bien ensemble, mais va faire du sport ou ce que tu veux d’autre et moi je vais à mon cours de danse !

Celui que je connais passe son temps à chanter les louanges de sa femme, ma femme est ceci et cela, Ah ma femme je décrocherai la lune pour elle ! Adrienne, JE T’AIME (cela dit en hurlant 4 fois dans la soirée en public et même pas bourré)…

Bref ce monsieur en fait trop et il finit par semer le doute : si c’était vrai aurait-il besoin de le dire autant et aussi souvent ?
Je précise qu’Adrienne elle même en a marre !

J’ai changé. Et pas seulement là. Là et là aussi. Ma facette coquine, inavouable prend le pas sur le côté fleur bleue. Oui oui moi aussi, mais viens plutôt là, on parlera plus tard !

Les longs discours de Laurent, le cérébral, je ne les supporterais probablement plus. J’ai changé, à cette époque j’étais sûrement plus romantique et moins portée sur…
Enfin si mais pas avec lui ! Laurent n’était pas sensuel et je ne m’en rendais même pas compte.

Passion, obsession, impossibilité. 

Je ne suis plus une héroïne romantique, je ne saurais plus attendre des années, un seul homme.
Je n’attends pas Tristan en pleurant pas au coin du feu, je n’ai même pas de cheminée ! Et puis il n’aimerait pas ça du tout ! Il préfère me savoir gaie et vivante !

Mon amant a peut-être du mal à dire les mots, mais il sait faire les gestes.

Alors quand je crois lui trouver des travers, c’est peut-être que je m’étonne moi-même d’avoir autant changé, d’aimer différemment.

Les dictons populaires disent souvent que le premier amour continue toujours qu’il n’y en qu’un, qu’on aime qu’une fois et qu’on recommence.

C’est joli mais c’est faux. Nous évoluons, nous grandissons.

Et la Louisianne d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui.

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