Un soir nous étions entre amis autour d’un bon repas. Et voilà que Bastien dit qu’il va peut-être partir habiter Dijon parce qu’il a une opportunité de boulot. La nouvelle m’attriste et je râle, gentiment bien sûr ! Mais que vas tu faire dans cette galère ?

Je n’ai jamais compris que les gens partent en province ! Jamais ! 

Même si ado j’ai rêvé du Sud voire des îles lointaines, je sais que je ne quitterai jamais l’endroit où je vis, je ne m’éloignerai pas de Ville Natale, et je n’ai même plus envie de quitter MaVille, ni même mon quartier. 

Pour chercher quoi ailleurs ? Repartir de zéro, se faire des amis ? Même Bastien reconnaît que c’est difficile ! 

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Je ne dis pas que toutes le villes ne se valent pas ! Mais je n’aime pas la province, les petites villes, les mentalités, je n’aime que Paris, l’Ile de France et encore juste le Sud-Ouest de l’Ile de France.

Je vous ai raconté l’histoire de Pamela, partie dans le Sud croyant que l’herbe est plus verte. Sauf que c’est à Paris qu’il y a du travail. Et elle est revenue comme tant d’autres !

Et quelque jour après, le hasard : nous parlions avec Tristan. Du trajet du RER C par rapport à la ligne Saint Lazare, de sa ligne la métro et de la mienne, il me demandait où elle allait, j’ai dit de Charles de Gaulle Etoile à Nation. De la Défense de l’Orly Rail. De la 118 et de Saclay, de Vincennes, de Saint-Michel. Des quais de Seine rive droite et rive gauche. D’Orly et du 13ième, d’Antony (l’A86 lui ai-je dit !)

Et tous ces points de repère, tout ça c’est ma vie, ma culture. J’aime Ville Natale, dont je pourrais parler des heures, Paris bien sûr car je ne pourrais pas vivre loin, et quand je suis loin de chez moi je dis que je viens de Paris, c’est la ville point de repère. Mais aussi l’Ile de France et toutes ses complications, ses voies de berge, son périph, ses raccourcis et ses astuces.

Comme quand j’étais jeune et que je citais parmi les qualités indispensables à l’homme de ma vie : qu’il ne se perde pas dans Paris !
Ça pourrait paraître dérisoire et stupide à d’autre. Pas à moi ! Si Tristan ne comprenait rien à tous ces codes, si je réagissais comme ça à ses phrases : tu vas à Fresnes ? Connais  pas, c’est quoi ça ? Je pense qu’il se sentirait frustré ou n’en parlerait tout bêtement pas.

J’imagine ce que ça pourrait donner version Petite Ville du Sud !
Tu connais la route D-truc, ben oui il n’y en a que deux, de routes pour aller à Petite Ville du Sud  ! Et c’est sûr on peut citer des tas de petits bleds alentour sans intérêt, à 20 mn de voiture, mais bon !

Trop petit tout ça, trop étriqué ! Même une grande ville ne vaudra jamais Paris, même une ville importante ne vaudra jamais Ville Natale !

Il y a aussi peut-être le fait que je viens d’une famille de sédentaires. Eugène est né à Ville Natale comme son père et n’a jamais voulu partir, que dis-je, il n’y a même pas pensé ! Martine venait d’une ville à quelques kilomètres.

Nous avons toujours passé nos vacances à la Sauvageonne et vu tant de familles y acheter une résidence secondaire et la revendre quelques années plus tard pour trouver mieux ailleurs. Où ailleurs ? 

Vous êtes toujours à Ville Natale ? Bien sûr pourquoi ! Vous avez toujours la Sauvageonne ? Bien sûr pourquoi ?

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