Un jour dans un livre, je suis tombée sur une phrase. Une jeune femme qui avait eu une vie difficile (hé oui on ne peut pas toujours choisir les héros) disait à son ami que son psy avait détecté que ” le se*e c’est ma façon de communiquer avec les gens “.
Beaucoup plus tard, sur un blog cette fois, une blogueuse racontait ses multiples rencontres via la toile, qui se soldaient toujours par des échecs. Lasse et lucide, elle a fini par écrire : je me rends compte que c’était mon moyen de communication, ma façon de connaître des gens, de tromper ma solitude.
C’est triste et pourtant ça existe. Bien sûr celles qui n’ont pas la chance de plaire, diraient peut-être qu’on ne va pas les plaindre.
Et pourtant.
Je me souviens de cette fille que nous avons toutes connues. Celle qui était si timide, introvertie dans son enfance et sa pré-adolescence. Celle qui n’arrivait pas à se faire des amis. Et puis un jour elle s’aperçoit qu’elle plaît.
Ô miracle ! Elle plaît. Les garçons viennent vers elle, elle est invitée partout.
Les jalouses la critique, elle n’en a cure.
Le temps passe. Elle n’a peut-être pas conscience de sa souffrance, de son manque. Elle ne se rend peut-être compte de rien. Dans un film une des héroïnes à qui on demande comment elle fait pour avoir toujours des bons plans pour les appart, répond qu’elle a cou*ché avec l’agent immobilier.
J’ai des copines qui ne se rendent même plus compte de ce qu’elles disent : ah oui je connais cette boîte, j’ai cou*ché avec un mec qui y bossait.
La facilité sûrement.
Un jour elle se réveille et se dit, mais voyons, je sais plaire, je sais communiquer, je sais faire ci et ça. Mais pourquoi je n’utilise pas ces qualités là pour me faire des amis, plutôt que pour me trouver des ” coups ” ?
C’est là que l’on prononce la phrase du début : c’est mon moyen de communiquer. Et on regarde en arrière horrifiée son parcours !
Combien de femmes comme celle là ? Celles qui écrivaient des blogs sur les rencontres, il suffisait de lire lisait entre les lignes pour comprendre ! Que c’est triste !
Je ne parle pas des hommes, bien sûr, je ne suis pas à leur place. Et peut-être aussi parce que la nature humaine ne change pas !
La jeune fille qui se rend compte qu’elle plaît est soudain sollicitée.
En est-il de même pour le jeune homme ? Probablement. Cependant les séducteurs que je connais ont tous des amis. Je ne prétends pas tout savoir, je parle de ce que je connais. Et puis en vieillissant, les choses changent. Le beau mec de 20 ans est entouré de filles qui n’ont pas froid aux yeux. Le beau mec de 40 ans est entouré de femmes qui ont déjà quelqu’un et même si elles sont libres, elles savent se tenir, hormis certaines !
Elle est jeune : elle plaît. Elle n’a pas à se fatiguer, elle n’a qu’à dire oui ou non. Elle dispose. Et lorsque l’histoire dure un peu, le garçon lui présente ses amis, son cercle. Jusqu’au jour où elle se retrouve seule de nouveau.
L’ère du se*e en ligne n’a guère amélioré la chose. Imaginons une jeune femme divorcée avec des enfants, dont les amis se sont éloignés car en couple, ou ailleurs. Comme beaucoup elle rêve de trouver l’âme sœur. Il y a peu de sites pour se faire des amis[1] . Mais c’est plus facile de chercher un conjoint.
Là aussi elle est très vite sollicitée. Et commence une course sans fin, une fuite en avant, la même que pendant sa jeunesse.
Je me demande parfois si les psys sont capables de détecter la chose. Surtout si la candidate n’en a pas conscience.
Parce que les relations physiques, c’est beaucoup des choses.
Mais on pense rarement que c’est un moyen de communication…
et vous avez compris que je ne parle pas de la communion dans un couple !
Notes:
[1] Pourtant il y en a un Sors de ton trou !
4 réactions
1 De Didou - 03/01/2014, 12:13
Tu expliques très bien le drame que cela peut-être de rester dans la superficialité du se*e. Spécialement quand, comme tu le dis, cette période fait suite à un moment de manque de confiance en soi, de doute sur son corps, etc… qu’est la période adolescente.
Je ne pourrai pas t’éclairer sur la contrepartie masculine. Je n’ai jamais vécu ça, même si j’ai vécu cette période de doute. Mais j’ai toujours eu un “retard de maturité affective” disons, qui a fait que je suis passé à côté de cette possibilité de vie.
Dans tous les cas, la recherche de communication via les aventures, courtes ou longues, semble vouée à l’échec à long terme. Et quoi de plus dramatique, de se réveiller un jour, après que le temps ait pris son tribut, et de se demander comment on a pu vivre “que” comme ça.
T’es déprimante aujourd’hui ! :-)
2 De Louisianne - 03/01/2014, 19:19
@Didou : Il y a en effet un danger à réaliser sur le tard quel mauvais chemin on a pris ! Non pas déprimante, je constate un fait qui existe !
3 De Cristophe - 06/01/2014, 20:38
Tu as oublié d'écrire le sous-titre que tu as déjà employé dans le passé :
psycho drôle.
4 De Louisianne - 06/01/2014, 22:20
@Cristophe : Ce n’est pas un sous-titre, mais une catégorie, et je n’ai pas classé ce billet dans cette catégorie parce que ce n’est pas drôle !