mere_fillette

La modestie est une qualité qui ne sert à rien. Si si c'est de moi !

Attention ne pas tout mélanger ! L'humilité, elle, est nécessaire, mais la modestie, surtout qu'elle est bien souvent fausse, je n'en veux pas dans mon catalogue de qualités !

L'orgueil est utile. L'orgeuil j'en ai. Point trop n'en faut bien sur.

Mais sans orgueil nous nous ferions piétiner, mépriser, rabaisser. L'estime de soi est primordiale.

Des années durant, des religieuses ont répété à Martine, pensionnaire que se regarder dans le miroir était péché d'orgueil.

Ridicule, quand on sait qu'on ne peut pas aimer les autres si on ne s'aime pas soi même. Moi j'ai passé mon temps à lui dire :

- arrête de t'effacer, arrête de te cacher derrière ton mari, ou tes enfants !

Et Martine n'est pas un cas dramatique : heureusement elle a toujours exigé le respect de ses enfants, et n'aurait jamais été jusqu'à se faire piétiner. Il n'empêche qu'elle est trop modeste, trop timorée.

Il fut un temps aussi où on disait "ne dites pas aux enfants qu'ils sont beaux, vous allez les rendre prétentieux !"

Ridicule ! Françoise Dolto a prouvé que les enfants "narcissisés" étaient mieux dans leur peau. Et ce ne sont pas les parents qui pourraient rendre prétentieux les enfants, mais plus tard leurs conquêtes, si ils ne savent pas faire la part des choses.

Je répète cent fois par jour à mes jours à mes filles qu'elles sont belles, et il y a encore des imbécilles pour me dire que j'ai tort.

Un souvenir me revient. C'était à l'anniversaire de mariage de Camomille et de Luc.

En fin de soirée, nous étions les seuls sur la piste, Artémis et Athéna dansait avec ses cousines Coralie et Manuréva. Je parlais avec ma belle soeur Marianne. Puis Artémis et Athéna a s'approche de nous, et Marianne leur dit qu'elles ont de la chance :

- quand je vous vois danser, quand je vous vois bien dans votre peau, je me dis que c'est grace à Louisianne. Vous avez eu la chance d'avoir des compliments, d'être narcissisée. C'est sur Louisianne, elle a bien su le faire !

Puis tandis que mes filles ne savent pas trop quoi dire, Marianne se met à pleurer :

- moi je n'ai pas eu cette chance.

Je la console, mes filles aussi. Bien sûr elle avait un peu bu, raison de ce coup de blues sans doute.

Plus tard, comme Cédric n'était pas très frais non plus, bien qu'ils n'habitent pas loin, Marianne me demande de prendre ses filles dans ma voiture, vu que je suis la seule à marcher droit, et je les dépose devant chez elles.

Le lendemain mon frère m'a appelée, il avait vu sa femme pleurer de loin mais ne savait pas pourquoi.

Mais j'ai bien retenu cette histoire. Et je ne suis pas très étonnée, connaissant les parents de Marianne.