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Ils valent un titre à eux tout seul !

Ils ont toujours été là, et pourtant “ils” ne se voyaient pas vraiment.
C’est comme si j’étais à deux dimensions, deux épaisseurs : Louisianne qui vit, qui rit, qui est mère, fille, sœur, amie.
Et cet autre dimension cachée, ce qui ne se voit pas, mes démons.

Pourtant quelque chose s’est débloqué !
Oh non rien ne se débloque d’un coup, d’un seul, ce serait trop beau ! Cela s’est débloqué sur plusieurs années !

Mais là j’ai l’impression que je suis au bout du bout, fin du blocage, ou déblocage complet !

Je crois que j’en ai fini avec mes délires, mes aller et retour. Ce n’est pas tant les comportements que les paroles.

Ça ne veut pas dire que je vais devenir sérieuse, triste, sinistre !

Mes démons, qui sont ils, pourquoi ont ils duré des années ? 


C’est quelque chose qui m’a empêchée de vivre, d’évoluer… Mes démons m’ont coincée dans une insécurité, une peur de vivre, une peur de l’abandon.
À quoi je vois qu’ils ne sont plus là ? C’est simple, je l’ai souvent écrit : il y a une période dans la vie où on se sent bien, et où on aimerait revenir. Pour moi c’est souvent aux environs de 15 ans. Ces souvenirs me reviennent souvent, le plus souvent dans mes rêves, ou parce que je les “convoque”.

J’ai cessé de chercher les explications de mes démons. Était-ce l’adolescence, était ce mon adoption, et les non-dits parentaux ? Était-ce le lien avec mon ami d’enfance ?
Qu’importe ! Ils étaient là ! À quoi je vois qu’ils ne sont plus là, qu’ils ont presque disparu ?

C’est simple :
Les bons souvenirs, les souvenirs heureux, les souvenirs d’insouciance reviennent tout seuls ! Et non seulement ils reviennent, mais j’ai l’impression que je ne les vois plus à travers un voile sépia, un peu triste…

Mieux encore : je revois des souvenirs de ma période d’après les démons, avec un regard nouveau : comme si j’étais ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, qui regarde le film de sa propre vie, avec un nouvel éclairage !

Je n’ai pas du tout mon âge. Cela ne se voyait pas, j’ai fait illusion, mais je n’ai pas mon âge. Je ne sais pas comment j’ai fait pour élever mes filles, avec mes démons, en étant si bancale, tellement “le cul entre deux chaises”. Mais il était grand temps qu’ils s’en aillent ! Car mes filles en auraient souffert, et à un âge où elles sont elles mêmes encore fragiles, une mère bancale risquerait de faire des dégâts sur leur évolution.

Je n’ai pas voulu tout ça, j’espère qu’elle le comprendront un jour.

Et j’ai toujours eu une peur bleue de leur faire subir sans le vouloir tous les dégâts psychologiques que ma mère m’a fait subir !

Mais toute imparfaite que je suis, je me dis qu’au moins si  j’ai eu cette peur de mal faire, ce qui prouve qu’au moins j’en ai conscience.