merefille.jpg

Je vous l’ai sûrement déjà dit, je suis fière de mes filles, de leur beauté, de leur intelligence, de leur petit côté rebelle, de leur bonne éducation (grâce à moi)… Vous dîtes ? Je vous soûle ?

Bref, disais-je, j’en suis fière, je les adore, mais j’avoue que certaines mères ont des attitudes qui me surprennent.

Je me souviens d’une amie d’enfance, que j’ai revue après plusieurs années d’absence. Elle était divorcée et avait élevée seule sa fille, âgée de 17 ans à l’époque. Très vite j’avais trouvé que sa fierté de mère, allait au delà de la fierté.

C’était de l’admiration béate, ça se sentait dans sa façon de citer sa fille toutes les phrases.

Sa fille inscrite dans une école de danse classique, préparait un spectacle de fin d’année, elle, la mère assistait à toutes les répétitions, restant 3 heures assises dans une salle de théâtre. Même pas l’idée ou l’envie d’en profiter pour aller se promener.

Elle me montra une robe, me disant : on se l’est acheté pour nous deux. Je faillis m’étrangler de rire en imaginant la tête de mes filles si j’avais osé faire ça. Elle me racontait les balades et les pique nique l’été avec sa fille.  Quand sa fille a travaillé comme serveuse dans un restaurant pour l’été, madame mère y était presque tous les soirs. Je plaignais la pauvre fille d’avoir une mère aussi présente.

Elle faisait plus que vivre pour sa fille, elle vivait au travers de sa fille. Certaines mères ont l’impression de vivre une nouvelle vie par procuration, parce que leur fille est plus belle, plus intelligente, plus dégourdie, plus libre, bref tout ce qu’elles auraient voulu être.

Du coup elles ne savent plus rien faire, plus rien dire sans leur progéniture. Ma fille pense cela, ma fille dit cela, ma fille va faire ça. Bien entendu les amies de la fille connaissaient très bien la mère, car elles sont toujours à la maison.
Et pour peu que la fille ait envie d’apprendre le piano, la mère s’inscrit aussi sec au même cours.

Certaines mères agissent comme si le corps de leur fille leur appartenait, s’incrustent dans la salle de bains, conseillent sur l’épilation, choisissent les sous vêtements.

J’ai une cousine, qui des années après le départ de sa fille de la maison pour vivre en couple, continue à parler des travaux de la maison de cette façon : avec Rose on va faire ça, et puis on va déménager ça, et puis on fera des rideaux… Sans se rendre compte que Rose est passée à autre chose et qu’elle n’a aucune envie de s’impliquer dans les travaux de sa mère.
Et cette fameuse cousine est pourtant toujours mariée avec le père de ses enfants.

Ce comportement est le plus souvent inconscient. J’adore mes filles mais quand je sors, je n’éprouve pas le besoin de parler d’elles toutes les trente secondes. D’ailleurs il faut souvent me connaître depuis un certain temps pour que je dise que j’ai des enfants, et encore si on me pose la question, ou que la conversation vient sur le sujet.

Mais c’est incroyable comme certaines sont deux personnes à la fois !
J’ai un I-phone 4, ma fille elle a le 4S, moi je cuisine bien ma fille ne sait pas. Moi j’aime les fruits, ma fille aussi d’ailleurs, je chausse du 38 comme ma fille.

Elles me font penser au couple d’amoureux au début qui cite le nom de chéri ou chérie à chaque phrase, ou au contraire aux couples de retraités qui sont presque gênés quand leur moitié n’est pas là : ma femme n’est pas là, ma femme sait où est le café.

Non seulement je trouve normal que nos enfants aient le droit d’exister loin de nos regards, mais je trouve l’inverse tout aussi vrai.

Exemple : quand j’étais enfant ou ado, dès que je faisais quelque chose, j’avais bien vite un suiveur ou une suiveuse. J’ai fait de la danse classique, Camomille a voulu s’inscrire (même cours, même prof vu notre peu de différence d’âge), cela dit je la remercie car j’ai abandonné le classique sans aucun regret, trop rigide pour moi.
Quand j’ai fait de l’équitation, Servane et Cédric ont voulu en faire aussi. Et je n’avais aucune envie de les voir débarquer dans mon domaine, surtout que les plus jeunes adorent raconter aux parents ce que fait leur aînée, et il y a toujours cette esprit de compétition que je n’avais pas.

C’est la même chose aujourd’hui ! Mes filles sont venues me voir danser, bien sûr. Mais je n’aimerais pas qu’elles décident de faire la même activité que moi. C’est parfait si l’une fait de la poterie, la deuxième du yoga. Je n’irais sûrement essayer de faire la même chose qu’elles.

Quand je vois les pubs mères-filles de la marque que je ne citerai pas, je ne peux pas m’empêcher de penser que c’est surtout la mère qui a envie de poser avec sa fille, pour montrer qu’elle est encore jeune et belle, et parce qu’elle est méga fière que sa fille lui ressemble.

En tout cas mes filles pousseraient des hurlements si je leur proposais : non mais t’es pas bien, maman, je ne suis pas un trophée et c’est la honte de poser avec sa daronne, habillée pareil ! Déjà que quand j’avais 4 ans, tu as acheté le même tee-shirt pour nous deux.

Peut-être que le même phénomène existe entre père et fils, mais je ne l’ai jamais observé.

Bonus : votre série préférée revient bientôt !