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Voici une phrase d’un livre d’Amé­lie Nothomb que j’aime tel­le­ment que je l’ai copié dans mon petit car­net :

Un jour si vous êtes sage, je vous don­ne­rai plein de phra­ses de mon car­net ! ;)

”… et la cohorte de sui­veurs muets, que char­rie tous les sys­tè­mes et dont le silence abruti tient lieu de par­ti­ci­pa­tion ! ”
Ne m’en veuillez pas si ce n’est pas au mot près, je n’ai pas trouvé le bon car­net !

Quand on a un mini­mum de per­son­na­lité, un mini­mum d’idées, un mini­mum d’ima­gi­na­tion, on est un jour ou l’autre con­fronté à des “sui­veurs” et ce, dès la mater­nelle !

On peut choi­sir d’en être flatté, ou choi­sir de s’en ser­vir, si on veut faire une car­rière poli­ti­que ou être délé­gué de classe, ou encore repré­sen­tant syn­di­cal.

Per­son­nel­le­ment, ça m’agace plu­tôt ! Non pas parce que je pense que tout ce que je dis ou fait est ini­mi­ta­ble, mais tout bête­ment parce que ça m’énerve qu’on puisse être un “copieur”, “imi­ta­teur” aussi peu habile, et sans se ren­dre compte qu’on est vite grillé !

Moi aussi j’admire des gens ! Ils me don­nent envie de me sur­pas­ser ! Mais sure­ment pas de les imi­ter !

À l’école, j’étais bonne en rédac­tion, vu mon ima­gi­na­tion fer­tile ! Sou­vent on lisait tout haut les meilleu­res rédac­tions, dont la mienne, youpi !

Et bien ça ne lou­pait pas ! La fois sui­vante une “sui­veuse” copiait mala­droi­te­ment l’idée, le thème, des bouts de phra­ses. Révol­tée j’avais envie de bon­dir sur ma chaise, et la maî­tresse, cette hypo­crite paten­tée, fait sem­blant de ne pas s’en aper­ce­voir, et s’écrie : “tu fais des pro­grès Joce­lyne, c’est mieux”.
Il n’est pour­tant pas dif­fi­cile pour un ensei­gnant de dénon­cer l’abus : “je com­prends que la rédac­tion de Loui­sianne t’ait plu et ins­piré des idées, mais pour­quoi ne pas essayer de trou­ver ton pro­pre style ?”

Non ça ne s’arrête pas à l’age adulte ! Com­bien d’écri­vains et de blo­gueurs se sont vu pla­giés ? Tous comme les pho­to­gra­phes à qui on vole leurs pho­tos !

Vous avez aussi la petite sœur qui veut tout faire comme vous, s’habiller comme vous, faire les mêmes des­sins que vous ! Et là on com­prend mieux que non, on est pas flatté, on est juste pro­di­gieu­se­ment agacé ! Sur­tout si la scé­lé­rate, une fois qu’elle a copié votre des­sin, court voir maman : maman regarde ce que j’ai fait !

Et puis il y a tous ceux qui n’inven­tent jamais aucun bon mot, mais répè­tent tout ce qu’ils ont entendu, de pré­fé­rence avec d’autres per­son­nes ! Mais bien sur ils sont vite grillés !

Ceux qui grap­pillent en pas­sant une idée, un bout de phrase ! Je me sou­viens de l’épo­que où j’étais dans la com­mu­ni­ca­tion, avec mon chef, j’inter­ro­geais les cadres pour leur deman­der des idées pour inno­ver le sec­teur. On inter­roge M. X, je note ses idées, on passe à M. Y, et mon chef se per­met de pré­sen­ter les idées de M. X comme étant les sien­nes ! Je me deman­dais com­ment il pou­vait avoir un tel culot, sur­tout devant moi qui aurait pu le ridi­cu­li­ser aussi sec si j’avais voulu !

N’ima­gi­nez pas que les sui­veurs sont des inof­fen­sifs ! Ils sont dan­ge­reux ! Exem­ple : vous êtes révol­tés con­tre votre patron qui a com­mis une injus­tice ou vous demande quel­que chose d’illé­gal. Vous le criez haut et fort, sui­vis par les sui­veurs con­tents de trou­ver quelqu’un qui dise tout haut ce qu’ils n’osent for­mu­ler ! Les cho­ses s’accé­lè­rent, vient le moment d’aller en par­ler au patron, ou alors le patron vient voir l’équipe pour savoir ce qui se passe ici ! Vous vous retrou­vez tout seul ! Plus per­sonne n’a rien à dire, per­sonne n’a jamais rien dit d’ailleurs, ça ne les dérange pas ! Résul­tat vous êtes mal vu par le patron !

C’est ainsi qu’une amie qui habi­tait dans un petit vil­lage, se plai­gnait ainsi que ses voi­sins, d’un bar qui met­tait la musi­que à fond jusqu’à deux heu­res du matin pour 3 clients. Après avoir tout essayé, dis­cuté avec le patron, l’appe­ler la nuit pour lui deman­der de bais­ser, elle motive ses voi­sins pour dépo­ser une plainte… et se retrouve seule au tri­bu­nal !

Mais… Comme dit la bla­gue, qu’y a t-il de pire qu’un lèche cul ?
Un sus­pect !

Et bien il y a pire qu’un sui­veur : un sui­veur qui veut être votre ami (ou votre allié !)

Et me voilà on ne peut mieux pla­cée pour le savoir ! Je me débats avec l’un d’entre eux depuis plus d’une semaine !

Et c’est là que les ennuis com­men­cent ?

Je crois que je vais pla­cer main­te­nant la cita­tion de Vic­tor Hugo, qui serait moins à sa place dans le billet sui­vant :

N’imi­tez rien ni per­sonne ! Celui qui copie un lion devient un singe !