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Il y a toujours un moment quelle que soit la relation où tout est presque trop beau, on ne voit pas les défauts de l’autre. Ma première dispute avec Joseph, je l’ai raconté, je croyais l’avoir déjà eue en quelque sorte… Sauf que ce n’était pas une crise… Une crise d’amitié

Fin juin nous avions passé des super soirées dansantes, ma bande de danseurs et moi. Pour fêter la fin des cours de danse, j’avais organisé un barbecue chez moi. J’étais certainement fatiguée après toutes ces soirées. Tout commence plutôt bien. Joseph arrive le premier en moto, et m’aide à préparer le punch, puis il prépare le barbecue (je n’ai jamais su l’allumer, heureusement il y a toujours des hommes volontaires). Il faut très chaud, c’est parfait, c’est trop petit chez moi pour qu’on se retrouve à 12 à l’intérieur, c’est dehors ou rien !

Nous papotons tranquillement en attendant l’arrivée des autres. Puis ensuite tout le monde arrive, je ne sais même plus qui a amené la bouteille de vodka et qui a amené les glaces, zut ça va être dur de remercier, il y aura forcément un coup de fil de quelqu’un qui n’est jamais venu et ne trouve pas la rue, etc…

Comment cela a t-il commencé, je ne sais plus. Je sais que Joseph a dit quelque chose, un mot en trop, une indiscrétion sur moi, quelque chose qu’il n’aurait pas du répéter. Il y a fort peu de chance que les autres aient entendu ou compris de quoi il parlait, mais je lui jette un regard noir. Je ne peux lui parler devant tout le monde, il faudra que j’attende.

Tout le monde boit, parle, je reste un long moment à discuter avec Valentin. La nuit s’avance, je ne me souviens pas de grand chose… Mais je sais qu’entre Joseph et moi des “piques” s’échangent, il a toujours été taquin, moi aussi, mais là ça passe mal. Cela devient un sujet de plaisanterie pour les autres, car je n’arrête pas de dire : “Joseph, il faut qu’on parle !” Sauf que moi, je suis sérieuse, bien que pompette, je veux vraiment lui parler !

Un ami remplit les verres. Un autre vide la bouteille de rhum dans le reste de punch. Pamela est complètement saoule, à côté d’elle je suis une sainte. Son chéri s’inquiète car c’était elle qui devait conduire, chacun son tour et il a bu aussi !

Quelques personne partent, mais ce n’est pas calme pour autant, nous parlons toujours aussi forts, des voisins ouvrent les fenêtres pour râler. 

J’emmène Joseph dans un coin du jardin pour parler. La discussion est assez vive, Joseph est énervé. Je ne sais plus de quoi nous parlons. Une copine vient nous demander si on s’engueule, on répond non. Une autre vient remplir nos verres alors que nous sommes déjà cuit. J’ai encore une partie de mon cerveau, je lui dis de rentrer sa moto dans le jardin, de se faire raccompagner, je viendrai le chercher demain en voiture pour qu’il vienne récupérer sa moto. Le calme semble revenu. Il me dit que je ne suis pas en état de parler, qu’il est trop tard, qu’on a trop bu, et qu’on doit aller rejoindre les autres. Ce qu’on fait.

Nous nous asseyons côte à côte. Nous parlons tous ensemble, et puis tout un coup, Joseph me dit quelque chose, le pire c’est que je ne sais même pas quoi, je sais juste que c’est sur le ton du reproche. Je me mets à pleurer et je ne peux plus m’arrêter.

Au début personne ne le remarque, puis Pamela le voit, vient me consoler, Joseph très gêné, s’est levé. On me demande ce que j’ai, je ne réponds pas, je pleure trop. Du coup les filles se mettent à débarrasser la table. Je me lève pour aider, et je passe devant Valentin. Sans réfléchir je m’accroche à mon cou, il me prend dans ses bras :

- Louisianne, on t’aime ! Arrête de pleurer ! On t’aime !

Je n’en reviens pas ! Ensuite je me calme un peu. Je réussis à dire au revoir à tout le monde. Puis je rejoins mon lit. Je pleure encore.

Je m’en veux terriblement. J’ai tout gâché. J’ai tous les torts. Je lui ai gâché sa soirée, il doit me détester !