J’ai toujours aimé les histoires. Un livre, un film sans une vraie histoire qui accroche, ça me lasse vite. Comme disait Jean Gabin (oui je sais je l’ai déjà dit) :
” Pour faire un bon film, il faut trois choses : 1° Une bonne histoire, 2° Une bonne histoire, 3° Une bonne histoire “

En primaire, j’aimais même les leçons de morale (oui je suis un dinosaure) parce qu’elles étaient illustrées par une histoire, qui servait de support à la leçon. Alors s’entendre raconter une histoire plutôt que d’écouter des leçons d’un ennui mortel !
Oui je suis une grande rêveuse, pas une élève attentive…

Mais il y avait bien sur les histoires que j’inventais. Les histoires que je me racontais dans ma tête. Durant le trajet pour aller à l’école je préférais être seule qu’avec ma soeur pour me raconter des histoires, une vraie histoire à rebondissements, qui pouvait durer plusieurs jours. 

En récréation, je préférais me promener seule en tournant autour de la cour, plutôt que de jouer à la corde à sauter ou à l’élastique, avec toutes ces filles qui se critiquaient les unes, les autres, se fâchaient et se réconciliaient. L’école n’était pas mixte, l’horreur ! 

L’arrivée de ma soeur Camomille à l’école, de 3 ans ma cadette m’a beaucoup pertubée, très populaire, elle voulait que je joue avec elles et ses copines et ne comprenait pas que je gaspille mes récréations à marcher seule ! 

J’ai tout de même trouvé des amies, mais nos jeux étaient des histoires : des mises en scène, des inventions, de l’imagination ! Toi tu serais la grande dame et moi la servante ! 

Quand je suis arrivée en sixième, les filles ne songeaient plus à “jouer”, on se prenait déjà pour des grandes. J’ai trouvé deux ou trois amies à qui je racontais des histoires à chaque récréation. Elle riaient en disant : “mais où tu vas chercher tout ça ?”

Avec ma soeur nous nous racontions des histoires tous les soirs, chacune notre tour, tandis que nos parents nous répétaient trois fois : “ça suffit maintenant il faut dormir !”

Les histoires que j’ai inventées sont bien plus nombreuses que celles que j’ai écrit. J’ai commencé à écrire sur une vieille machine à écrire dont les touches m’ont musclé les doigts à 12 ans. Des nouvelles, des histoires plus ou moins longues. Ma sœur et moi faisions aussi des histoires illustrées en décalquant les images des livres comme Martine, il fallait les recopier sur une feuille, les colorier et inventer l’histoire, j’en ai encore des tonnes dans ma chambre ! 

Quand Servane est née, dix ans après moi, je lui ai écrit des histoires avec des dessins, je faisais de jolies reliures en papier argentés. 

On dit que les enfants qui ont de l’imagination savent s’occuper mieux que les autres, ne s’ennuient jamais. C’était de famille chez moi, jouer aux barbies avec ma soeur, c’était encore des histoires inventées (et que font d’autres les Sim’s finalement), quand à mon frère il inventait des batailles avec ses soldats, et faisaient aussi des courses avec ses petits soldats cyclistes qui démarraient du rez de chaussée et montaient jusque dans les chambres avec un système très spécial pour choisir celui qui allait avancer. 

À 13 ans, j’ai eu mon premier lecteur, extérieur à la famille : Laurent. 

Je lui ai lu mes premiers poèmes, je lui ai fait lire mes nouvelles. 

En grandissant je ne faisais plus rien lire, même à mes soeurs, et jamais à mes copines. 

Laurent est devenu mon lecteur exclusif. Comme il ne devait pas écrire sur mes chef d’oeuvre (à l’époque où je n’avais ni de traitement de texte, ni photocopieuse, j’avais passé des heures à taper un texte), il notait sur des post it les réflexions que ça lui inspirait. 

Un jour il m’avait dit que tout ce que j’écrivais était autant de cadeaux. C’est vrai finalement ! J’offre des poèmes et des nouvelles, comme d’autres offriraient des fleurs ! 

Quand les orages ont eu lieu dans mon ciel, quand j’ai du soigner mon chagrin d’amour, j’ai pensé à la chanson : 

J’aimerais quand même te dire, tout ce que j’ai pu écrire, je l’ai puisé à l’encre de tes yeux.

Je n’ai jamais cessé d’écrire, de raconter des histoires. J’ai toujours des histoires à raconter à mes filles, je trouve toujours une petite anecdote dans mon passé que j’avais oublié. 

Je suis Shéhérazade, je te raconterai une histoire tous les soirs… ;) 

Il y a peu, Athéna m’a dit : toi je ne sais pas comment tu fais pour avoir toujours des histoires à raconter dans ton blog ! Mais c’est vrai que tu es vieille 

Non, chérie, ce n’est pas une question d’âge ! Je racontais déjà des histoires avant d’entrer en maternelle !