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Il y a très longtemps, nous étions encore ados, nous avions offert à ma mère un banc public. C’était bien avant l’époque de la résine, et un banc en bois qui ressemble à un banc public, ce n’était pas facile à trouver. Celui ci pèse 50 kilos.

Nous avons emmené le banc à la maison de campagne. Tous les samedis, on le sortait, et le dimanche en partant on le rentrait. Il n’a jamais vécu dehors, donc il a duré des années, nos voisins avaient le même, le bois a très vite pourri, car il restait dehors.

Puis un jour il a fallu vendre la maison de campagne. Que faire du banc ? Il commençait à vieillir tout de même ! Il fut décidé qu’il irait dans mon jardin, il plaisait à mes filles.

Mais chez moi, le banc reste dehors, impossible de le rentrer. Les années ont passé. Il pourrit, il part en morceaux, il devient impossible de s’asseoir dessus sans risquer de finir aux urgences. Chaque fois que je dois le déplacer pour tondre, il me reste un morceau dans les mains !

Je voudrais le jeter, le mettre sur le trottoir le jour des encombrants. Mais mes filles ne sont pas d’accord ! Je leur ai même dit que j’ai vu le même en résine, très ressemblant, et qui ne craint pas les intempéries ! Rien à faire ! Je pourrais le jeter quand elles sont absentes. Il y a fort à parier qu’elles ne s’en apercevrait pas… tout de suite, mais un jour, elle s’en apercevront quand même  !

Et quand des gens viennent chez moi, je pense à ce vieux banc ! Je me dis qu’on doit me prendre pour une piètre maîtresse de maison ! Le genre qui garde ses carcasses de voiture dans le jardin !

Mais je n’explique rien, tant pis ! Ce banc c’est sentimental ! Il nous rappelle mon père qui prenait toujours l’apéritif du dimanche sur ce banc !