148971070

Vers 18 h Ludmilla entend de plus en plus de bruits. Des voitures arrivent, on entend des cris :

- Depuis le temps, comment ça va !

- Alors voilà la fameuse ferme ! Il se met bien l’épicier ! Tu nous fais visiter ?

Ludmilla descend prendre une douche, les femmes qui la croisent lui sourient, s’étonnant sans doute de la discrétion de Ludmilla, ou peut-être qu’elles se mettent à sa place, connaître si peu de monde, ça ne doit pas être facile !

Quand elle arrive dans le jardin, Ludmilla constate qu’il y a beaucoup plus de monde que lorsqu’elle est montée. Enguerran lui présente quelques personnes. Elle s’approche du mouton qui cuit en tournant.

Un couple s’approche d’elle. Ils se présentent, ils habitent la ville où Ludmillla a grandi. Ils sont sympathiques et les sujets de conversation viennent tout seuls.

Le temps passe plus vite que Ludmilla ne l’aurait cru. Carola vient aussi lui parler, ça dure un peu, elle parle de ses enfants, de l’école, de leur maladies. Ludmilla acquiesce un peu embêtée. Elle n’a pas d’enfants, même si elle les aime et sait ce que c’est, elle est incapable de répondre sur les traitements des médecins ou le quotidien des enfants.

Puis enfin les gens passent à table. Comme le midi, Ludmilla est à côté du couple qui lui a parlé lors de l’apéritif. Enguerran et Carola sont loin. Au bout d’un moment sa tête tourne un peu. Quelqu’un met de la musique. Des couples se lèvent pour danser. Les chaises sont vides, les gens changent de place.

Les tables sont débarrassées. Des assiettes sont disposés sur une grande table sur le côté, la maîtresse de maison annonce que le gâteau sera servi là, chacun viendra se servir. Puis elle appelle Enguerran : ” tu peux aller chercher les gâteaux ? ”
Apercevant Ludmilla, elle ajoute : ça ne vous ennuie pas de l’aider ?

Ludmilla accepte sans sourciller. Elle suit Enguerran vers la maison, elle constate qu’il rit toujours. Ils arrivent dans la cuisine, mais aucune trace de gâteau.
Enguerran hésite puis dit :

- Ce doit être dans la cave.

Il pousse une porte, allume la lumière. Quelque marches taillées dans la pierre descendent dans une cave peu profonde. Enguerran informe Ludmilla qu’il passe devant.

Elle le suit et se retrouve au centre de la cave un peu perdue. Enguerran aperçoit ce qu’il cherchait : sur un buffet trônent deux gâteaux blancs. Mais avant d’en prendre un, il se retourne vers Ludmilla. Cette fois il n’hésite pas une seconde. Il la prend dans ses bras et l’embrasse.

Ludmilla n’est presque pas surprise et savoure l’instant. Enfin ! Mais elle est tout de même un peu troublée. Quand il éloigne son visage du sien, en la tenant toujours, elle ose à peine le regarder et bénit la pénombre.

Puis il lui dit : ” il faut y aller “. Il prend un gâteau, elle prend l’autre et elle le suit dehors, les jambes un peu tremblantes.

Le reste de la soirée se passe comme dans un rêve. Ludmilla est en pleine forme, elle rit, elle danse, elle et très sociable et parle à tout le monde.

Elle a attendu tout de même. Elle a espéré une autre opportunité, mais elle ne voit pas comment. Carola est à côté de son homme et ne le quitte pas d’une semelle.

Vers 2 h du matin, alors que les groupes commencent à se disperser car il fait moins chaud, certains partent, d’autres se réfugient dans la maison. Ludmilla va saluer ses hôtes et monte se coucher.

Elle a vraiment du mal à trouver le sommeil. À la fois heureuse et terriblement excitée. Elle ne pense pas aux complications, elle pense juste “ça y est ! Enfin ! Je lui plais ! “