130107098

Au moment où Ludmilla croit que tout va basculer, au moment où elle pense qu’Enguerran va l’embrasser, la voix de Carola qui appelle son mari du rez de chaussée les ramène tous les deux à la réalité.

Enguerran répond oui d’une voix mal assurée et descend rapidement. Ludmilla pousse la porte, respire un grand coup et attend que les battements de son cœur se calment.

Après avoir rangé rapidement ses affaires, elle redescend, elle ne veut pas être impolie, l’heure est à  l’apéritif, pas à la sieste !

Le repas commence. Petit à petit les langues se délient, certains posent des questions à Ludmilla. Enguerran et Carola sont en face d’elle. Carola participe peu aux conversations, ses enfants vont et viennent entre la table des enfants et celle de leur parents. Ils monopolisent l’attention de leur mère. Enguerran parle peu mais rit aux blagues de ses beaux frères et des cousins. Plus le repas s’avance plus il est décontracté. Ses yeux brillent, il est décoiffé, il boit un peu.

Le soleil tape, et Ludmilla se sent de plus en plus l’envie de dormir. Les hommes doivent faire cuire un mouton cet après midi d’après ce qu’elle a entendu. Car la vraie fête c’est ce soir, et elle se demande comment elle va tenir le coup !

Les femmes s’affairent et débarrassent la table, Carola dit qu’elle va coucher les enfants, comme d’autres mères qui disent que leurs enfants sont trop excités et qu’ils ne tiendront pas jusqu’au soir. Il y a aussi des ados qui veulent jouer au foot. Plus personne ne s’occupe de Ludmilla. Elle se demande si elle va se promener dans la campagne ou dormir un peu. Elle se demande si elle doit dire quelque chose comme “bon excusez moi mais je vais dormir un peu”.

Enguerran qui partait d’un pas vif pour suivre les hommes qui partent chercher le mouton, fait demi tour et vient vers elle :

- Tu veux venir avec nous ?

- Non merci, je préfère dormir un peu.

- Pas de soucis ! Ma belle mère te montrera la douche si tu veux en prendre une avant le dîner.

Elle le remercie et se lève de table, il lui fait un clin d’œil en partant ! Elle n’en revient pas ! Enguerran d’habitude si sérieux !

Ludmilla ouvre la fenêtre de sa chambre en grand et s’allonge sur le lit. Sa tête tourne un peu ! Mais qu’elle est bien, là à la campagne, à somnoler, avec le soleil qui rentre par le fenêtre, et en pensant qu’Enguerran n’est pas loin !

Plus tard dans un demi sommeil, elle l’entend rire, elle entend sa voix et celles d’autres hommes. Ce doux bruit la berce comme une promesses de bien être