LAC1.JPG

Le temps des patients.
Le temps que les impatients ne comprennent pas, il faut aller vite, vite, zapper d’une chaîne à l’autre, d’une relation à l’autre. Notre monde va vite et on ne comprend pas les patients.

Le temps du deuil. Certains ont besoin de plus de temps que d’autres. Martine est encore en deuil dix ans après la mort d’ Eugène et ce n’est pas fini.

Et encore les gens sont plus indulgents quand il s’agit de faire le deuil d’une personne disparue pour un monde meilleur, sauf qu’au bout d’un moment on vous signifie qu’il y a prescription, que vous avez dépassé la date de péremption du chagrin.

Mais aucune indulgence pour les séparations : comment ça au bout de quatre ans tu n’as pas fait le deuil de ton conjoint ? Comment ça tu ne cherches pas une autre relation ?

Une autre patience qui m’émeut puisqu’il s’agit encore d’amour. Je l’ai constaté en étant directement impliquée chez les hommes, mais aussi chez les femmes et voici des exemples, je sais que vous aimez ça. Non ? Ah bon, tant pis !

Un homme un jour me remarque. Yes quelle chance youpi tralala. Bon ça suffit, c’est un billet poétique.

Il se passe ce qui se passe très souvent dans ces cas là, une complicité s’installe, un rapprochement subtil, ces deux là savent bien qu’il va se passer quelque chose, mais il reste un fond de timidité on en est pas encore au stade de se dire les choses.

Pourtant c’est très long. Nous nous voyons dans certaines occasions. Une fois par an, c’est sûr, peut-être plus, mais entre temps les conditions ne sont pas idéales. Le temps me paraît long. Mais je sens chez lui cette patience : il sait qu’il va me revoir, et peut importe si c’est dans un an.

À sa place je me dirai peut-être : mais si je ne fais rien, quelqu’un d’autre le fera, il (elle) va rencontrer quelqu’un d’autre.

Mais probablement qu’il ne pense rien de tout ça. Fataliste ? Même pas ! Sûr de lui, sûr d’arriver à ses fins ? Non plus son temps est différent tout simplement.

Et il a eu raison car j’ai attendu patiemment. 

Mais d’autres patients agissent autrement, ils veulent bien attendre, mais ils occupent le terrain !

Cette histoire qui concerne un couple que je connais de loin. Assez jeunes entre 25 et 30 ans. Ils se sont connus en cours de danse et ne se quittent pas. Appelons les Lise et Merlin Ceux qui les connaissent disent : je ne sais pas si ils sont ensemble.

La demoiselle le regarde d’un air énamouré. Gilles un ami me dit que Merlin qui n’est pas aveugle a dit tout de suite à Lise que ce n’est que de l’amitié, il veut bien danser, sortir, mais ça s’arrête là.

Ils prennent de nombreux cours de danse un peu partout, vont à toutes les soirées ensemble, ils forment un joli couple d’ailleurs. Et puis un jour ils sont vraiment ensemble, je le sais par Gilles. Un jour Merlin assis près de Lise pose la main sur son genou et le geste lui paraît très naturel, et le reste suit. Il est très heureux, dit qu’elle est très belle…

Gilles un peu jaloux me dit : elle a quand même attendu 8 mois ! C’est comme si elle s’était dit : c’est ce mec là que je veux et pas un autre !

Je lui dis que ça ne me surprend pas du tout : ce que femme veut Dieu le veut ! Et elle a eu raison non?

Athéna m’a raconté que lorsque son histoire a commencé avec Jim, il était parti une semaine en stage. Aucune nouvelle pendant son déplacement. Elle finit par l’appeler et lui dit qu’elle est contente d’apprendre qu’il est vivant. Il n’y avait tout bêtement pas pensé parce qu’il savait qu’il allait la revoir, bien sûr il vivent ensemble !

Ce qui m’amène à parler du temps des amis.

à suivre