Vous ai-je déjà parlé de ma théorie du rayon de soleil ? Probablement mais je ne l’ai pas retrouvée dans les archives. Tant pis si je radote.

Je vois toujours un rayon de soleil, même si le ciel est gris plombé, c’est mon côté fille de îles. 
Il ne faut pas confondre le rayon de soleil avec le verre à moitié plein, non ça c’est mon côté optimiste et puis une moitié c’est beaucoup quand même !

Un film sans intérêt, celui qu’on regrette d’être allé voir. J’attends la fin avec impatience, non il n’est pas horrible au point que je quitte la salle, mais  je m’ennuie.

Et puis tout à coup, une scène, une phrase, quelque chose va m’interpeller.
C’est le rayon de soleil, c’est tout ce que je vais retenir. C’est que va me faire dire : rien que pour ça, je ne regrette pas.

Cela m’arrive plus souvent dans un livre. Un livre décevant, moyen. Pas au point que je m’arrête en plein milieu, ce que je fais depuis que Daniel Pennac m’a déculpabilisée, mais je m’ennuie. Et puis tout à coup le rayon de soleil, là une phrase, un paragraphe. Le rayon de soleil.

J’en lis un en ce moment. J’avais lu un livre sur un sujet qui m’intéresse, ce livre m’avait plu, dans la bibliographie j’en ai trouvé d’autres. J’en ai acheté un. Mais je suis déçue, c’est trop vulgarisé, trop réducteur… Du coup je n’ai qu’une hâte, le refermer, voire même le jeter, car j’aurais honte de l’avoir dans ma bibliothèque !
Il m’énerve tellement que je râle toute seule : Nul ! C’est n’importe quoi ! Mais il prend les gens pour des imbéciles ?

Je saute des lignes, puis des paragraphes, puis des pages, mais je vais quand même aller jusqu’au bout, voir de quoi traite le chapitre suivant.
Ce matin je bois mon café en écoutant les infos. J’ai tout de même vérifié qu’il n’y a pas de grèves des trains, (il faudrait apprendre par cœur le calendrirer des prévisions) et je reprends le livre où il ne reste que quelques pages, en réalité je n’ai pas l’intention de lire, pas le temps le matin.

Et je tombe sur cette citation :

Il faut découvrir en nous ce qui ne vieillit jamais. Marie de Hennezel

C‘est le rayon de soleil !

Bien entendu, cette phrase m’interpelle car elle prêche une convaincue : je dis souvent que le cœur ne vieillit jamais.
J’ai toujours un peu de mal à entendre les phrases qui parlent de manque d’envie, de manque d’appétit de vivre avec l’excuse de l’âge.
Je n’aime pas les ” c’est trop tard “, les regrets, les ” il y a un temps pour tout “… c’est mon côté grande rêveuse.*

L’auteur explique que ce qui ne vieillit jamais c’est la capacité d’aimer, de comtempler, de donner, de créer, d’apprendre, de transmettre.
Le paraître, les biens, les opinions, les modes,  les idées tout cela vieillit ou disparaît.

Je n’en dis pas plus sinon je vous prendrai pour des imbéciles comme l’auteur du livre.

Je me suis souvenue de ma théorie du rayon de soleil. Parfois il faut le chercher le rayon de soleil. J’aime aussi le rayon de soleil des autres. Quand On me raconte quelque chose de négatif, un week-end raté, des vacances ennuyeuses, je demande si il n’y a pas eu un tout petit truc positif, un tout petit rayon de soleil.

* Je ne parle pas du physique. Le corps qui vieillit, les ennuis de santé, hélas nous ne pouvons que subir.