blog_decor008La semaine suivante au bureau n'est pas trop difficile. Nathanaëlle et Fred sont rentrés. Et, comme tout le monde raconte ses vacances, il y a de l'animation. Le soir parfois je l'appelle tandis qu'il est encore au bureau et nous nous racontons des choses amusantes, nous rions de toutes les fois où nous avons failli nous trahir. Il me dit que j'étais belle avec cette robe et qu'il aurait voulu pouvoir me le dire.

Mais quand nous parlons, il me dit souvent que c'était éphémère qu'il ne sait pas où il en est. Je lui réponds que oui j'avais compris... Il a un rapport de stage à présenter, un nouveau poste à négocier, il est très occupé. Il me promet qu'il m'appellera quand il sera reparti. Après son pot de départ, je suis presque soulagée de ne plus le voir tous les jours. C'était trop dur, nous étions passés à autre chose que les relations de bureau.

Je vois Laurent au mariage de ma soeur. Je me dis que je lui parlerai un jour de cette belle histoire. Mais quand j'essaye, Laurent se ferme comme d'habitude. Si j'avais dit:  "j'ai eu 30 amants d'un soir en un mois dont je me moque éperdument", il aurait ri et m'aurait demandé des détails. Dès que je commence par "j'ai vécu quelque chose de beau, j'ai rencontré quelqu'un qui compte", il baisse la tête et se ferme.
Mais après cet été là je ne lui ai plus jamais rien raconté de ma vie sentimentale. Mais oui ça me fait encore quelque chose de le voir au mariage de ma soeur, je suis encore troublée.

Le temps passe, l'hiver s'installe. J'écris des pages et des pages pour raconter mon histoire avec Alexis le petit prince. Je ne veux oublier aucun des mots, aucun des gestes. L'éloignement me l'attache encore plus.

Une part de moi me dit que c'est impossible, que je me trompe, que nous nous sommes croisés au bon moment, mais que rien ne prédispose à un avenir commun. L'autre part de moi me dit que j'ai trouvé le bon, que c'est lui et pas un autre...

Deux trois photos de lui, un bouchon de champagne, des souvenirs inoubliables, c'est tout ce que j'ai dans les mains.

Un mercredi il m'appelle chez moi. Je saute de joie. Il me dit qu'il a quitté son foyer, me parle de son travail. Nous parlons. Puis de nouveau le silence de longs mois.

Il m'appelle de nouveau... C'était trop douloureux, pour ses enfants, pour elle, pour lui peut-être... Comme tant d'autres avant lui il est revenu en arrière. Il est retourné dans son foyer. Reddition après la rébellion. Je lui dis que je ne crois pas au raccommodage que ça ne marchera pas. Je pleure...

Un homme qui ne m'a pas quittée sans un mot. Un homme qui jusqu'au bout m'a respectée...

Je mets du temps. J'y pense, j'oublie. Un beau roman, un belle histoire. Sauf que c'est elle qui habite là haut dans le brouillard et lui qui est descendu dans le midi.

Je regarde parfois son nom dans l'annuaire, mais il a un homonyme... Je vais visiter sa ville, en rêvant de le croiser par hasard. Sa ville du Sud ressemble comme une grande soeur à ma Petite-ville-du-sud... Mais nos souvenirs sont en normandie, un coin de France qu'il ne connaissait pas du tout.

Je ramène chez moi un tableau qui était dans la maison de campagne, un paysage qui ressemble au Maroc et qui avait attiré son œil.

Et sans le savoir il m'a aidée aussi pour la fin de l'amie... (prochain épisode)

bonus : Sur le petit prince partie 4, c'est une vrai photo de la maison de campagne, la vue du grenier que je décris dans le récit. Jusqu'à maintenant je n'avais pas mis de photo, pas par peur qu'on le reconnaisse, elle n'est plus à moi, et je doute que ce soit reconnaissable, mais parce que c'était trop douloureux...