avril_014Alexis venait du Sud de la France. Il était en stage dans notre service pour deux mois, juillet et août. Il ne travaillait pas avec nous, mais nous l'hébergions physiquement dans un de nos bureaux. C'est pour cela que notre chef est venu nous le présenter dès le premier jour.
Il avait la quarantaine, tout de suite le courant est passé entre lui et nous. Drôle, agréable, sympathique, nous devions nous retenir de ne pas le tutoyer d'emblée.

Il vient donc très souvent parler avec Nathanëlle et moi, et nous parle un peu plus de sa vie. Il vit en couple et a deux enfants comme nous tous. Il nous parle aussi de son travail, de sa vie au Sud. Il apporte un renouveau et de la bonne humeur.

Comme je vais bientôt partir en vacances, nous parlons du Sud et nous trouvons des points communs. Il repart souvent chez lui le week-end.

Je pars en vacances en juillet. Mais je sais déjà que quelque chose s'est passé, que quelque chose va se passer...  Durant toutes mes vacances au soleil, je pense au retour, ce qui n'est pas du tout dans mes habitudes.

Et puis je reviens, je laisse mes filles en vacances. Un moment de liberté en août à Paris. Du calme et du soleil plein la tête. J'ai bronzé, cela me va bien, je me sens belle.

Je reviens et c'est calme au bureau. Tout le monde est en vacances. Nathanaëlle, Fred, il ne reste que Annette mais elle ne travaille pas dans mon bureau. Alexis vient prendre le café tous les matins dans mon bureau. Et il reste longtemps... beaucoup trop longtemps...
Et il revient dix fois par jour sous n'importe quel prétexte. Le soir quand tout le monde est parti, nous fermons la porte et nous restons.

Il me parle de son travail qu'il veut quitter. Je lui parle de mon divorce et il m'avoue qu'il est aussi en crise, que son couple ne marche plus. Nous nous parlons comme si nous nous connaissions depuis 20 ans, ébahis et ravis. Il me tutoie, se force à me vouvoyer en public. Le soir quand je rentre, j'écris tout ce qu'on s'est dit. Je n'ai qu'une envie repartir au travail. Je rêve en regardant le plafond, je n'ai pas vécu ça depuis... depuis... des lustres, avant mon mariage, une autre vie...

Je m'achète une robe orange qui fait ressortir mon bronzage. J'achète un vêtement pour plaire et cela non plus je ne l'ai pas fait depuis longtemps. Je suis différente, même au travail. Sociable, gaie, enjouée...

Je plane. J'ai des ailes.