Le chagrin d’amour nous savons ce que c’est : l’autre nous quitte en plein amour. C’est un coup de couteau dans le cœur, c’est la fin du monde.

Le désamour c’est différent. On ne peut même pas dire que celui qui quitte l’autre, a connu cette période trouble : on peut quitter quelqu’un parce qu’on s’est trompé, qu’on ne l’a jamais aimé…

Finalement le désamour, peu de personnes l’ont connu, même ceux qui ont connu plusieurs histoires d’amour.

Le désamour, c’est voir jour après jour les sentiments changer. Le désamour c’est regarder l’autre jour après jour et le voir différemment.

Certains disent même que c’est “l’amour à l’envers”.

L’état naissant amoureux du début, mais dans l’autre sens. 

Dans le premier cas obsédé par l’autre, mais ne voyant que ses qualités, le parant d’une aura magnifique, dans l’autre cas obsédé par l’autre, mais focalisé sur ses défauts.

Si on a affaire à un conjoint sensible et intuitif, il voit le désamour, il voit venir la chute. Il ou elle bien sûr.

Je n’ai pas connu cette période de désamour, mais je vois assez bien de quoi il retourne pour avoir connu la “dés-amitié” quand j’ai ouvert les yeux sur une amie, que j’ai commencé à voir ses défauts…
Impossible de revenir en arrière.

Je n’ai pas connu le désamour, mais ce qui m’a beaucoup étonnée c’est l’étendue du vide après.
L’étendue de mon indifférence.

Le gouffre, le néant, ce vide abyssal me fait penser à une phrase d’une chanson de Jean-Jacques Goldman :

Ces choses qui n’existent jamais tant que le manque qu’elles ont laissé

Mesurer l’ampleur d’un sentiment par la place laissée vacante.

Cela me fait cet effet là quand je le vois. Rien plus rien, pas même une attirance physique !

Juste un peu de tendresse qui fait que l’amour ne peut pas mourir complètement.