Eugène était un homme tendre et affectueux. Mais autoritaire ! Il suffisait qu’il fasse “les gros yeux” pour que ses quatre enfants se tiennent à carreau ! Mais pas seulement eux ! Les petits cousins en visite aussi, pouvait faire une bêtises, mais pas deux !
Respecté, respectable ! Quelqu’un qui en impose, quoi ! Quand il élevait la voix, aucune mouche ne volait. Si il disait “ça suffit”, c’était clair que ça suffisait ! Vous voyez Lino Ventura dans La gifle ? C’est tout à fait ça ! Ses coups de gueule étaient des ouragans, prêt à tout pour défendre les siens, mais à condition qu’ils soient dans leur bon droit, c’était un juriste quand même !
Le plus amusant, c’est qu’il n’était pas vulgaire pour deux sous ! On ne dit pas de gros mots devant les enfants, d’ailleurs ! Tout au plus parfois, lui échappait un “quel faux cul ce type”, ou autre grand classique !
Je ne suis pas spécialement vulgaire, à part le mot de Cambronne et celui de Brassens… ben quoi vous connaissez pas ? Mais pour Eugène c’était déjà trop, et je me faisais tancer vertement quand je les disais !
En passant quand mes filles me disent que ça les fait chi*er; je leur indique le chemin des toilettes, et ça les énerve encore plus ! Hihi !
Quand il piquait sa colère, c’était :
- Vous commencez à me courir sur le haricot !
- Ça commence à me plaire !
- Vous n’allez pas me saouler longtemps, je vous le dis !
- J’en ai ras le bol ! Ras la casquette !
Et si il fallait vraiment critiquer, le vendeur qui l’arnaquait, le fainéant, l’imbécile, les qualificatifs tombaient à pic, mais restaient corrects : incompétent, fainéant, de mauvaise foi, malhonnête, manipulateur.
Un jour alors que j’étais mariée depuis peu, nous étions à la maison de campagne, mon mari, mes parents et moi. Martine s’amusait à enlever les boutons de son mari, un petit jeu que les femmes adorent (pas moi, beurk).
Sauf que là, Eugène en avait assez : “Martine, cesse, c’est à la limite du supportable !”
Benjamin éclate de rire et s’écrie : “Bon sang si ma femme me faisait ça, je ne parlerai pas comme vous, je dirais :
Arrête B*ordel tu me fais ch*”
Ce qui fit rire Eugène !
7 réactions
1 De Galstar - 04/01/2010, 11:40
He! L’epouillage c’est prive! Quelle idée de faire ça en public? S’il en a ri c’est qu’il n’était pas un pince-sans-rire et qu’il avait de l’humour. :)
2 De Calpurnia - 04/01/2010, 12:14
Deux phrases communes avec mon père :
courir sur le haricot
ça commence à me plaire.
Et sinon rien à voir, mais les femmes adeptes des points noirs et autres, berk, moi je ne sais pas comment elles peuvent aimer ça !
3 De Louisianne - 04/01/2010, 15:41
♥ Galstar : Enfin ça restait en famille quand même !
♥ Calpurnia : Oui aux mêmes générations, les mêmes expressions ! Moi aussi j’ai du mal à comprendre !
4 De Bleck - 04/01/2010, 16:37
Je reviendrai sur le coup des points noirs : Il me semble curieux en effet, que l’on puisse passer quelques minutes à chasser et extirper le point noir (immonde saloperie s’il en est…) et en même temps s’insurger contre un pet… Mais à chacun ces petits plaisirs et autres joyeusetées…
Bleck
5 De Louisianne - 04/01/2010, 19:05
♥ Bleck : Surtout si on pète soi même ! Moi je ronfle, donc je ne critique pas les ronfleurs !
6 De Latil - 05/01/2010, 15:15
J aime beaucoup la photo qui symbolise pour moi une soirée en famille dans les années 50.
Il est appréciable pour l entourage de pouvoir élevér la voix pour se faire entendre sans tomber dans la vulgarité, cela néssécite une grande maitrise de soit-méme. Evidement, lorsqu on est juriste il faut savoir s imposer.( je me souviens de l exellente plaidoirie de mon avocat lors de mon divorce).
Bonne soirée Latil
7 De Louisianne - 05/01/2010, 15:29
♥ Latil : Effectivement certaines personnes savent se faire respecter !