Quand quelqu’un meurt, on ne vous laisse guère le temps de vous rouler en boule pour faire le deuil. Il faut faire vite !

Pas d’exception pour nous, heureusement nous étions quatre, quand Eugène est mort. Nous nous répartissions les taches. Il fallait évaluer le patrimoine, ce qui fait doucement rigoler quand on a jamais roulé sur l’or ! 

Il faut donc faire évaluer les maisons en passant par une agence immobilière.

À ce propos je trouve cela anormal. Il y a peut être des agences sérieuses, mais ceux qui suivent se rappellent de mon aventure immobilière, mais j’estime que dans le cas d’une succession, il devrait y avoir des agents agréés ou des que ce soit les notaires qui le fassent ! Certain le font !
Ainsi pour la maison de mes parents, bien que  nous ayons précisé à la pétasse immobilière, que c’était pour une succession et que nous n’avions pas l’intention de vendre, ma mère a été harcelé de prospectus et de coups de fils lui disant que “plusieurs familles étaient intéressées par sa maison”… Ma mère qui y croyait dur comme fer, et voyait déjà des familles la déloger, était dans tous ses états, et mon frère a du téléphoner pour faire cesser ce harcèlement ! 

Donc chacun se répartissant les tâches, Cédric et sa femme se dévouent pour faire un aller retour express à la Sauvageonne afin de rencontrer un agent immobilier local.

Arrivée à minuit dans la maison, debout à l’aube pour aller déjeuner au café du centre, puis rendez vous avec l’agent. Cédric lui montre la maison, la pièce principale.

- Il n’y a pas de cuisine ? s’étonne le type.

Cédric un peu étonné, considère qu’une pièce où il y a une gazinière, un frigidaire et un lave vaisselle ressemble à une cuisine, ce n’est pas comme si on ne mangeait pas. Mais bien sur si on considère qu’il n’y a pas d’évier, ni d’arrivée d’eau…

- Euh non… Enfin pas à proprement parler.

Puis Cédric lui montre la cave, où il y a un évier dans la première pièce :

- Donc là, la salle d’eau, les toilettes…
- Et la cuisine est au fond ?
- Non ! Pas de cuisine ! 

Puis il l’emmène dans la grande grange, où il est évident qu’il n’y a rien que des chambres et la “grande pièce cinéma”.

Bon il reste une autre grange à voir !

- Et là on va voir une cuisine ?

Cédric éclate de rire !
- Non mais par contre c’est la plus belle salle d’eau, les travaux les plus récents !

L’agent n’est toujours pas remis.

- C’est fini ?
- Non il y a la piscine !
- Une piscine ? Elle est bien cachée ! 

Sûrement que dans sa tête il doit se dire “Boudiou ces parisiens ! Une piscine et pas de cuisine !”

Du coup Cédric reviendra en nous donnant le prix supposé de la Sauvageonne, mais les mains vides ! Il tombe des nues quand je lui dis :

- Mais le notaire voudra un papier ! Ça ne vaut rien une parole ! Je peux raconter que j’y suis allée et inventer un chiffre !

Bon mais c’était notre première succession, nous avons des excuses !