BW_Olivia_159

Et puis un jour je me suis inscrite à un cours de guitare dans une école de musique. Il y avait plus d’hommes que de femmes. Et j’ai ressenti la même sensation. Certain étaient là depuis 3 ans, il y avait aussi des nouveaux, mais j’avais commencé en milieu de session, donc j’étais nouvelle.

Je m’amuse, je me fais des amis. Je suis aussi très dynamique, très entreprenante. Je prends souvent les choses en main, je sympathise avec le prof, le directeur de l’école, je lance des idées, je me propose pour organiser le spectacle de fin d’année. J’amène des chocolats à Noël, des petits œufs à Pâques et des gâteaux pour les fêtes. Je deviens bien vite une incontournable. Celle que les petits nouveaux viennent voir quand ils sont intimidés ou qu’ils veulent des renseignements. Ceux qui sont là depuis plus longtemps que moi, et qui sont moins fédérateurs n’apprécient pas trop.

J’en ai entendu parler de moi derrière mon dos, Barbara se croit chez elle, elle veut tout régenter. Mais je m’en sors avec un sourire. D’abord je ne veux rien régenter, je propose seulement, et puis je dis aux râleurs (surtout aux râleuses) de proposer autre chose si elles ont une meilleure idée !

Quand aux autres râleurs, les râleurs chroniques qui veulent tout changer et pensent que je pourrais être leur porte parole, je leur dis la chance que nous avons d’avoir cette école, et que si ça leur déplait, il peuvent aller ailleurs !

Mais je comprends que je puisse déranger ! Ce n’est sans doute pas seulement le plaisir d’être nouvelle qui me motive, c’est aussi le fait de prendre ma place. Car tout le monde peut être nouveau, mais si on est insignifiant, on ne marquera pas les esprits, même avec un physique avantageux !

Mais j’ai fini par me lasser. Je n’étais plus une nouvelle, mais un pilier ! Tout le monde s’est habitué à moi, et je n’intéressais pas particulièrement les nouveaux.