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La famille Trounormand est une famille d’agriculteur. Ils sont propriétaires des deux tiers des terres du village, et de la moitié des maisons, dont la plupart tombent en ruine. René Trounormand le grand père est maire du village, Léonce la grand mère, a eu 7 enfants, dont 5 filles.  Les filles ont quitté le village, pas les garçons.  Marcel qui a repris l’exploitation agricole et habite avec sa famille la plus grande ferme du village, et Emilion qui élève des moutons dans une autre maison à trois cent mètres de son frère et qui a également une famille.
L’épouse de Marcel, Alberte vit donc à la ferme avec son mari et se deux enfants, une fille et un garçon, qui ont 6 et 4 ans à cette époque là.

Alberte travaille à la ferme, trait les vaches, nourrit les canards, les lapins, les poules. Nous sommes dans les années 60, ce n’est pas si loin, mais cela se passait encore comme ça. Pas de trayeuses, pas de grands hangars pour élever les poules à la chaîne. Cela existait mais pas partout.

Mais Alberte n’est pas heureuse : elle habite la ferme ou ses beaux parents habitent toujours. Sa belle mère Léonce est très autoritaire et a une ascendance sur ses fils et sur la ferme qui ne va pas changer sous prétexte que ses fils sont mariés.

Elle a vécu une autre époque, Léonce : celle où ils avaient des “garçons de ferme” qui vivaient sur place, tout le mode mangeait au réfectoire, enfin tous les hommes y compris ses fils. À table personne ne mangeait tant que le maitre charretier n’avait pas déplié son couteau. À 14 ans Emilion et Marcel travaillaient déjà comme ça, vivaient déjà comme ça.

Emilion a épousé une fille de la ville. mais comme il ne travaille pas à la ferme, il est plus indépendant que son frère. Marcel ne se pose pas de question. Sa femme travaille à la ferme, elle est elle-même fille de fermiers. Alors qu’elle ait envie d’indépendance, ce n’est pas un problème !

Léonce se permet même de lui dire comment élever ses enfants ! Mais les grands parents habitent chez eux, ils font figure de notables dans le village, on ne les contrarie pas !

Alberte rêve d’habiter la longère à l’autre bout du village, celle qui est à l’abandon. Elle veut bien travailler à la ferme, venir tous les jours à l’aube, partir tard le soir, mais elle ne veut plus habiter avec sa belle mère !

à suivre