ricard3_by_louisianneC’était pendant les vacances d’avril. Dans la maison de vacances où mes filles retrouvent leurs copains. Il ne faisait pas vraiment chaud, mais ça ne dérangeait pas Athéna et Artémis, très occupées par ailleurs. Quelques jours avant nous avions fêté les 20 ans d’Athéna.

Ce soir là deux copains de Grande ville du Sud étaient venus passer le week-end, plus des copains d’Athéna que d’Artémis. Mais les deux filles avaient prévu d’aller dans une petite “boîte” de Petite ville du Sud le soir.

Artémis veut essayer la Vodka malabar et m’a fait acheter une bouteille de Vodka. Autour de la table, on ouvre les malabars, on les coupe en deux, on les glisse dans la bouteille. Les filles s’amusent avec les tatouages. Puis on met la vodka au frigo pour qu’elle devienne rose.

Je préviens tout de même Artémis que la vodka malabar ce n’est pas de la vodka orange (alcool fort mélangé à autre chose), ça reste de la vodka pure, légèrement coloré, avec un léger goût de malabar !

- pas de problème maman, je ne vais pas la boire toute seule, on sera plusieurs.

Artémis doit retrouver sa copine Aline et les autres copains de Petite ville du Sud.

Je décide d’aller avec les jeunes manger au MacDo histoire de laisser ma maman souffler un peu et de ne pas lui imposer trop de cuisine à faire.

Nous voilà donc tous au MacDo, les filles, les deux copains et moi. Athéna et ses copains qui ont une voiture disent à Artémis “on se retrouve en boîte”. Je dépose Artémis chez sa copine Aline, elle part avec sa bouteille de vodka. Je rentre en attendant d’aller chercher Artémis.

Bien sûr mes filles ne sont pas des enfants de chœur. Je les ai déjà vu gaies, mais ça reste raisonnable. Athéna préfère ne pas conduire quand elle sort, et je ne les ai jamais vu vomir partout ou finir la nuit dans le fossé parce qu’incapables de rentrer.

Je ne suis pas toujours là non plus bien sûr. Mais je leur ai toujours recommandé la prudence : rester en groupe, ne pas suivre le premier abruti venu (chouette elle est pompette, profitons en !)

Et dans le pire des cas il y en a toujours une pour veiller sur l’autre, et il y a aussi les autres filles de la bande, elles se surveillent mutuellement : si plusieurs garçons sont capables de prendre une cuite en chœur, il est assez rare que toutes les filles soient pompettes ensemble !

Je ne veux pas dire que les filles sont mieux ou toussa. Mais c’est un fait que pour ces filles là, la cuite est restée l’exception, la blague qu’on raconte, comme Solène qu’un jour mes deux filles avaient portée jusqu’à ma voiture, qui ne voulait surtout pas dormir chez elle (oh la la mon père) !

Je rentre me coucher. Assez tard dans la nuit, je reçois un Sms d’Artémis :
- tu veux bien ramener Solène réponds de suite stp

Solène habite une village pas loin du notre, je réponds oui, mais elle part en même temps que toi, je ne fais qu’un voyage et je ne la cherche pas partout !

Vers 2 h 30 j’entends Athéna et ses copains rentrer. Je me dis que peut être Artémis est rentrée avec eux, ce serait bien ! Puis, vers 3 h mon portable sonne :

- C’est Solène ! Tu es venue chercher Artémis ?
- Non j’attends qu’elle me demande !
- je ne la vois nulle part ! La boîte ferme !
- elle ne serait pas rentrée avec Athéna ?
- Non, j’ai vu Athéna partir, Artémis ne voulait pas rentrer avec elle ! Je ne vois ni Aline, ni Artémis ! Tu pourras me ramener ?
- mais oui, Artémis ne t’a pas dit que j’avais dit d’accord ?
- non elle m’a jamais dit que tu avais répondu !

Je lui dis que je vais essayer de la joindre. Mais je tombe sur le répondeur. Bizarre ! J’essaye de joindre Aline sans succès. Puis de nouveau le portable, c’est Aline :

- je suis avec Artémis. Tu peux venir la chercher. Nous allons chez Michaël, tu peux venir nous chercher devant chez lui ?
- oui mais je dois prendre aussi Solène !
- elle doit être chez Michaël aussi !

Je pars. J’arrive chez Michaël où ils sont tous réunis. Artémis est allongée sur le canapé, sa casquette fashion sur les yeux. Elle parle et raconte n’importe quoi, mais elle est comme ça quand elle est fatiguée aussi.

Il est quatre heures du matin mais nous parlons comme si c’était le milieu de l’après midi.

Puis j’emmène les filles. En allant vers la voiture, je vois qu’Artémis titube. Je lui demande si elle a bu la bouteille toute seule :

- non on était 3 !

Je ramène Aline chez elle. Les trois filles parlent. Puis quand Aline est rentré chez elle, Artémis s’endort profondément sur la banquette arrière.

Solène me raconte les détails. Solène, Michaël et un copain attendaient Artémis à la sortie de la discothèque.  Aline voyant qu’Artémis avait besoin de prendre l’air, l’emmène à pied chez Michaël, où elles s’assoient par terre.

Pour une obscure raison, Aline me raconte au téléphone qu’elles sont à la boîte et vont chez Michaël. Solène qui attend devant la discothèque de voir tous les gens partir, ne comprend pas pourquoi elle ne voit pas Artémis. Finalement elle appelle Aline et s’énerve :
- mais je vous avais dit de prévenir quand vous partiez ! Et qu’est ce que tu fais devant chez Michaël, il est avec moi et ne savait pas que vous alliez chez lui !

Je raccompagne Solène et me gare devant la maison. Il est temps de réveiller Artémis. Sauf que c’est plus dur que d’habitude.
- allez debout ! On est arrivées, va au lit ! Il fait trop froid pour rester dans la voiture !

Elle bafouille des mots inarticulés, quand je comprends c’est incohérent :
- non je t’ai dit que je veux pas y aller ! ne me touche pas !
Elle change de position, se recouche, résiste quand je la tire. J’arrive à mettre ses pieds côté portière pour qu’elle soit prête à marcher !
Je lui explique qu’il fait trop froid pour rester dans la voiture. Je m’obstine à m’expliquer alors qu’elle n’est pas en état de me comprendre. Que faire ? Si je la laisse là je ne dormirais pas tranquille et je ne suis pas sûre qu’il fasse assez chaud !

Réveiller Athéna ? Elle est grande et forte, elle peut soulever une plume comme Artémis, de plus elle arrive à communiquer avec sa sœur en toutes circonstances !
Mais elle dort dans une grange, enfermée avec ses copains et son portable ne répond pas !

Tant pis, je la tire une bonne fois. Elle se lève et marche en pleurant sur son sort ! Demain elle me déteste !

Arrivée dans la chambre, apercevant Whisky, elle crie “mon amour”. Elle arrive à se déshabiller et fait dormir le chien sur son lit. Interdit en général, mais là je suis trop crevée !

Le lendemain Athéna me dira qu’elle a essayé d’emmener sa sœur en partant. Mais elle a eu peur de déclencher une crise de larmes. Athéna a entendu sur son répondeur un message de sa sœur en larmes et bafouillant : “tu m’en veux, tu m’en veux”… Dommage elle ne l’a pas gardé !

À son réveil Artémis ne se rappellera plus de rien. Quelques fragments de souvenirs de la boîte, mais aucun souvenir d’être partie à pied, ni d’être passée chez Michaël, ni du retour en voiture et de la difficile descente de voiture !
Ma mère lui apportera un plateau au lit, alors que je proteste : Hé ce n’est pas une maladie !

D’après Athéna, un ou deux verres ont du suffire, Artémis ne tient pas l’alcool. Mais la vodka malabar, fini je ne lui en achète plus !