Ce dimanche là, Cédric m’a appelée pour l’aider. Il avait des tas de choses à mette sur le trottoir pour les encombrants.
Au Trianon des toiles sont tendues partout, il n’y a plus de meubles, ça fait drôle. De plus le compteur électrique est coupé à cause des travaux. Donc Martine ne pourra pas y dormir. Les ouvriers ont la clé et font des aller et retour dans la maison, la journée.

Le studio de Martine doit être repeint aussi, mais pour le moment il a été juste vidé. Comme Martine doit dormir deux nuits dans le studio, il y a un lit une personne, une table de nuit. Cédric lui a préparé tout ce qu’il faut pour le petit déjeuner, et le journal.
Il me montre tout ça, je trouve ça mignon. 

Une fois que Cédric, Marianne et moi avons fini de vider tout ce qui traîne, nous mangeons au café du coin, puis Cédric et Marianne repartent dans leur maison qu’ils n’ont pas encore vendue, et moi je rentre chez moi. 

Martine doit arriver en voiture dans la nuit. Luc la déposera. Luc lui demande si elle ne veut pas dormir chez lui, si elle est sure que ça va aller toute seule. Martine assure que tout va bien.

La réunion de copropriété doit avoir lieu le lundi soir, le lendemain.

Le lendemain matin je suis au bureau. C’est alors que Camomille m’appelle. Camomille, contrairement à Servane et moi n’ a pas vu débuter les travaux dans la maison, elle était déjà partie.

Camomille est affolée :

- Louisianne, vite, il faut que tu ailles chercher maman ! Elle est en larmes au cimetière, elle dit qu’elle veut mourir, qu’il n’y a que là qu’elle est chez elle ! Mais tu te rends compte de ce que Cédric a fait ! Je l’ai appelé pour l’engueuler !

Louisianne : quoi, quoi ? Mais qu’est ce qu’il a fait Cédric ?

Camomille : ben les travaux, tout ça !

Je ne comprends pas grand chose, mais je m’affole quand même :

Louisianne : mais c’est ce qui était prévu ! Bon sang j’en étais sure ! Elle n’aurait pas du remonter ! Bon je m’en occupe ! 

Je signale à mon chef que je pars, et  j’essaye en vain de joindre ma mère sur son portable. Le chemin est long avant que je rentre de Paris en train, que je passe chez moi prendre ma voiture, et que j’arrive au cimetière, il me faudra au moins une heure et demie. J’essaye d’appeler Servane, elle travaille dans la même ville que celle où habite Martine et sera bien plus vite que moi sur place. Servane est enceinte de Manivelle. Nous l’avons plutôt ménagée durant cette période. Ce n’est pas drôle de perdre son père enceinte, et de se dire qu’il ne verra pas son dernier petit enfant.

Mais Servane est injoignable, elle est en audience au tribunal. Du coup j’ai tout le temps de paniquer durant le trajet. Cédric m’appelle, il s’est fait incendier par sa sœur et ne comprend rien. Elle a du le cueillir au bureau comme elle l’a fait pour moi, elle est en vacances. Quand on est au travail on a pas forcément le cerveau disponible dans la minute pour se reconnecter aux histoires de famille !

Je lui dis de ne pas s’affoler, et je rappelle Camomille :

- Allez excuse-toi, c’est bon, il est tout retourné le pauvre !

Camomille, je l’ai déjà dit, est totalement ingérable en période de crise !