Touraine

Le mois qui a suivi la rencontre d’Alice avec Sonia a passé à une vitesse folle. Après lui avoir fait découvrir les bonnes tables de la ville, Sonia l’a emmené dans son cours de cuisine.

Un grand chef donnait des leçons de cuisine à des particuliers tous les mardis. Certain prenaient des cours depuis un an, d’autre débutaient. Sonia a gentiment proposé de reprendre tout de zéro avec Alice pour ne pas la laisser seule.

Alice est aux anges. Sonia est pleine de vie, tout feu, tout flamme, toujours une idée en tête, et toujours quelque chose à proposer.

Dans le groupe Alice a sympathisé avec deux hommes et deux autres femmes, qui étaient déjà des amis de Sonia. Ensemble ils décident de tester les bonnes tables de la région, et décident même un jour de partir en week-end en Relais et Châteaux tous les cinq.

Un soir Alice s’endort dans un magnifique lit à baldaquin. Elle a du mal à croire à ce qui lui arrive. 
Elle est couchée dans un grand lit, dans un hôtel merveilleux, elle est avec des amis, des vrais, avec qui elle a des affinités. Elle compte pour des gens, et on l’apprécie pour ce qu’elle est vraiment. Elle n’a croisé aucun homme susceptible de l’intéresser autrement qu’en tant qu’ami, mais aucune importance, chaque chose en son temps !

À la limite elle se dit que c’est plus facile de trouver un homme que des amis ! La preuve elle avait bien trouvé un mari, sans faire grand chose, et elle n’avait jamais réussi à avoir d’amis ! 
Existait-elle par elle-même, était-elle quelqu’un avant ? Pas sûr !

Ensuite Alice trouve un appartement en ville. Et ce n’est pas si dur que ça de vivre dans moins de surface qu’avant. Car elle s’est rapprochée de ses amis, de ses lieux de sortie et elle n’a plus à prendre la route la nuit après une bonne soirée.

Elle a également changé sa garde robe, et va plus souvent chez l’esthéticienne. C’est plus facile d’avoir envie d’être jolie si on sort que si on se dit “il y a quoi ce soir à la télé ?”

Quand ses enfants l’appellent, elle ne sait pas quoi dire. Il y a tant à dire et en même temps si peu ! Comment leur dire que leur mère n’est plus la même, et que non elle ne passe plus ses week-ends à ranger le grenier ou tailler les rosiers ? Elle se dit qu’elle attendra l’anniversaire du second, une réunion de famille pour tout leur raconter.

La vie est belle, 40 ans c’est l’âge du possible, l’âge où tout est encore possible. Mais finalement tout est toujours possible, quel que soit l’âge !