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Alice a entendu ce matin une chanson à la radio, c’est une chanson des Charts, peu connue : Juste la quarantaine, elle parle d’une femme dont les enfants sont partis, elle les a élevé seule, et elle réalise qu’elle a encore tant de choses à vivre ! 

Et Alice vient de passer le week-end à remplir les sacs poubelles, après le départ de son second fils. Et elle se rend compte qu’elle a le même état d’esprit que la femme de la chanson, à peine un peu de peine et plus rien qui la retienne. 

Elle imaginait, à l’époque, une femme encore jeune et jolie, qui attrapait un sac de voyage, elle avait de jolies mains longues et manucurées. Quel âge pouvait elle avoir à l’époque de cette chanson ? Trente ans peut être, mais une chose est sûre, elle se disait que même si ce n’était pas facile pour le moment, avec deux enfants en bas âge, il ne serait pas trop tard pour vivre sa vie, un jour, le jour où ses enfants n’auront pas besoin d’elle ! 

Alice n’a pas les mains manucurées, et elle n’est pas sûre d’être encore jolie, mais cela ne la freine pas. Chaque chose en son temps. 

Elle n’est pas sûre de partir en voyage tout de suite, mais elle a un projet depuis longtemps : elle habite en grande banlieue, une banlieue pavillonnaire, dans une maison qu’elle et son ex-mari avaient choisi. Mais Alice s’est toujours ennuyée dans ce cadre, cette vie à la “Desesperate housewives” où tout le monde sait ce que fait tout le monde, où il est impossible d’aller acheter le pain sans croiser une voisine bavarde. 

Bien sûr, il y a des avantages, comme ce jour où elle a eu une fuite d’eau dans le garage, et que son voisin est venu l’aider, ou ce jour où elle n’avait plus de voiture, et que la mère de famille nombreuse lui a proposé de l’emmener le matin à la gare. Parlons en de la gare ! 1 h de transport matin et soir pour aller travailler ! Alors si elle est restée si longtemps ici, c’est vraiment pour ses fils! Parce qu’ils avaient leurs amis, leur collège, puis lycée, jusqu’au jour où ils sont partis pour une grande école, dans la grande ville, qu’ils se plaignaient du transport, eux aussi, mais n’ont jamais imaginé que leur mère puisse partir. 

Alice n’a jamais parlé de son projet à ses enfants, qui auraient sûrement dit  : Oh non ! Il faut garder la maison ! On viendra te voir !

Mais Alice rêve de rues animées, elle rêve de marcher en ville à 18 h en hiver, avec d’autres lumières que celles des reverbères, elle rêve des boutiques et des cinémas, de manger un hamburger sur des tabourets hauts, ou des salades dans un petit resto sympa, avec une copine ! Et tout ça sans avoir à se dire, zut il faut reprendre la voiture et affronter les routes sombres et pluvieuses, ou comment vais-je retrouver ma voiture au 3ième sous sol d’un parking ? 

Certes, la chambre sous le toit lui a bien été utile pour débarasser la chambre de son fils, mais moins de surface et un appartement c’est le prix à payer pour une autre liberté ! 

à suivre