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J’ai souvent des périodes noires. Et quand je dis noir c’est noir !

J’ai même parfois du mal à comprendre comment je fais pour m’en sortir, alors que j’aurais du logiquement mettre un terme à ma triste vie !

Dans ces moments là, je me terre dans mon coin. Enfin façon de parler ! Je continue de me lever, d’aller travailler, de vivre. Je peux pleurer pendant deux jours sans que personne ne le sache !

À ce stade il faut faire la différence entre période noire sans raison, et avec raison !
Là c’était une période noire sans raison. Mais tout est noir ! Je n’ai pas d’avenir ! 

L’horizon me paraît tellement bouché que je n’y vois plus rien ! Je ne peux plus qu’attendre la mort, parce que malheureusement je n’ai pas envie de me suicider ! Je ne sais pas faire, je n’y pense jamais, je pense juste à me rouler en boule et pleurer dans mon lit pour le restant de mes jours !

C’était en septembre il faisait encore beau. J’étais dans une période noire. J’étais assise sur un banc au milieu de la pelouse de la caserne.

Tout autour régnait une harmonie dans les bâtiments, alignés au carré, tous identiques. Plusieurs grands carrés de bâtiments avec de l’herbe au milieu. Un grand tapis vert derrière un des immeubles, des murs bas rehaussés d’une grille haute. Un jour j’avais pris une photo et Athéna m’avait dit que ça ressemblait à une prison. Je n’ai jamais ressenti ça !

Je vois arriver dans l’allée principale, à pied, quatre jeunes et beaux garçons. En treillis et rangers, en plein soleil, tous sont bruns, l’œil vif, la joue rapeuse.
Je me lève, trois poursuivent leur chemin, le quatrième vient vers moi.
C’est mon Joseph adoré !

Il me dit qu’il est épuisé, nous montons chez lui où je m’installe tandis qu’il va se changer. Je n’étais venue que pour boire un verre et lui rendre un objet. Je ne lui avais pas parlé de ma période noire. Il me retient, me dit “reste manger avec moi”. Il me masse les épaules, comme s’il avait senti que ça ne va pas fort.

J’ai parlé j’ai tout dit. Je lui ai dit le détail de mes idées noires. À quoi je pense quand je pense que je n’ai pas d’avenir ! Puis il parle à son tour. Parfois nous ne nous voyons pas pendant longtemps, alors il me dit où il en est. Avec lui il y a un toujours un vraie échange. Il n’y en a pas un qui parle tout le temps et n’écoute jamais l’autre.

Puis nous nous quittons. Quelques jours plus tard, je suis sortie de ma période noire, je vais mieux ! J’écris un mél à Joseph qui me répond :

- Bravo ! ça c’est la Louisianne que je connais et que j’aime !