J’aime les hommes. Ça parait logique à priori, et pourtant il y eu une période de fin de mariage, où je peux vous dire que je n’aimais pas du tout les hommes en général et mon mari en particulier !

Oui je sais, ils ont tout un tas de défauts, râleurs ou autoritaires, dégonflés dans les relations humaines (surtout pour remettre leur mère à leur place), mais bon ils peuvent en dire tout autant de nous les femmes, jamais contentes, compliquées etc…

Bien sûr qu’il y a aussi tout un tas d’hommes qui me laissent froides, comme ce collègue que tout le monde trouve mignon, mais pas moi, parce qu’il est parfaitement dénué de personnalité, de conversation et qu’il faut le secouer pour qu’il bronche… et encore je ne suis pas sure qu’il bronche !

Donc pour être plus exacte, il faudrait que je dise que j’aime les hommes… que j’aime !
Ceux qui m’entourent, ceux qui m’attirent, qui m’attendrissent !

Mon papa a été bien entendu le premier… Le plus beau, le plus fort, le plus admirable, protecteur, patient, tendre…

Tout petits déjà je les trouve craquants, quand ils sont timides et orgueilleux, quand ils jouent les zorro.
Mon neveu Timothée, 3 ans regarde sa grand mère s’affoler parce que la poêle prend feu :
- n’aie pas peur, grand mère ! Je suis là !

Plus tard j’aime ce côté petit garçon, que l’on retrouve si vite. Cet air de chien battu qu’ils prennent dès qu’ils s’attachent à toi, même si ils croient le cacher. J’aime ce petit air de dire “c’est moi le plus beau, hein, c’est moi que tu préfères” quand tu parles à un autre, ou que tu parle d’un autre.

Même si c’est ton frère, ton fils,  ton meilleur ami,  ils ont les mêmes réactions dans leurs relations avec les  femmes. À priori je n’ai pas besoin que mon meilleur ami pense que je suis la plus belle, ni qu’il évite de regarder ailleurs. Les hommes si ! Ils veulent ton admiration sans borne…

Laurent adorait que je lui raconte mes histoires d’un soir, qu’on rigole ensemble d’un crétin, mais il se fermait comme une huitre dès qu’il sentait que c’était sérieux avec un garçon. Et il me posait mille questions destinées à se comparer à l’objet de mon admiration. Il aurait bien aimé que je lui dise : “oui il est bien, mais il ne t’arrive pas à la cheville”.

J’ai retrouvé ce côté possessif et jaloux dans chaque relation. Père et frère froncent le même sourcil jaloux quand on approche leur fille ou sœur.

J’aime aussi leur façon de se croire mystérieux alors qu’ils sont si transparents. Leurs circonlocutions pour répondre à une question concernant leurs sentiments.

La façon qu’a Laurent de vouloir que je devine tout ce qui lui arrive, et de m’en vouloir si je me trompe.

La façon qu’il a de ne rien me dire et d’attendre mes questions, puis de tout dire d’un bloc.
De dire “ça va” pour “j’ai quelque chose à te dire”.

Ou le reproche sous-jacent qui ressemble à la plainte d’un enfant : “j’ai déménagé et tu n’es pas venu voir mon nouvel appart !”, quand tu oublie de les aimer.

J’aime, quand pris en flagrant déli d’indélicatesse, ils sont presque reconnaissants que tu aies mis le doigt dessus, repentants comme des enfants.
J’aime surtout qu’ils ne recommencent pas, que les mises au point ne soient pas inutiles.

Quand le point de vue féminin sur une anecdote de leur vie est comme une parole d’évangile.

J’aime aussi quand ils s’énervent, ou quand ils ne sont pas d’humeur, et que ça ne m’impressionne pas. Et qu’ils se trouvent soudain tout bêtes, parce qu’on se contente de mettre les points sur les i :

- tu es énervé, pas d’humeur, ok on se parlera plus tard !

J’aime aussi leur mauvaise foi parfois. J’aime leur façon de raconter les choses pour se mettre en valeur, en croyant que tu vas être dupe. J’aime quand ils ne sont pas surs d’eux et ne veulent pas le montrer. J’aime quand ils croient trouver une solution à tout.

Quand un ami veut me faire croire que “le désir connait pas avec une amie”, et qu’il louche dans mon décolleté et croit que je n’ai rien vu ! Alors qu’il est fou de joie si je lui fais un compliment sur son physique !

J’aime  la façon de Laurent de redresser les épaules quand je vais le chercher au bureau, le mâle qui aime bien laisser planer le doute quand à notre relation !
Chose qui ne ne viendrait pas à l’idée quand l’inverse se produit !

Souvent mes filles s’énervent quand elles me racontent des choses sur leurs copains et que je prends la défense du garçon au lieu de la leur :

- mais c’est normal, les hommes réagissent comme ça ! Mais non là c’est toi qui n’as pas été bien !

Même ceux de leurs petits copains que je n’ai pas aimé, je leur trouve des excuses. Parce que souvent en creusant un peu, on voit qu’ils n’ont pas été assez aimés.

Et qu’il faut juste leur laisser le temps de trouver la bonne, celle qui fera d’eux un homme.